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Préparons-nous au combat, sans présomption !, par Antoine Michel

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«On prépare le cheval pour le jour du combat ; mais c’est le Seigneur qui donne la victoire.  » (Pv, 21, 31)

Nous, légitimistes, nous ne sommes ni activistes, et ainsi nous ne croyons pas de façon présomptueuse que notre action puisse être véritablement décisive par nos propres ressources, ni nous n’aimons l’action pour l’action, et nous ne sommes ni providentialistes, ces quiétistes de l’action, qui veulent croire que comme un enfant-roi animalisé tout sera donné par Dieu sans rien faire, sans efforts, sans se bouger.

Non, nous ne devons que suivre le joli proverbe biblique : nous préparons le cheval, nous fourbissons nos armes, nous nous efforçons à tout prévoir, et à tout pourvoir à vue humaines. Tels des stratèges de guerre, nous planifions, nous préparons, nous réfléchissons, nous nous tenons sur nos gardes, nous veillons… en sachant que tous ces plans et ces préparations tomberont à l’eau au moment clef : car en dernière instance tout est dans les mains de Dieu, et il nous donnera la victoire.

Nous ne sommes donc pas attaché à tous ces efforts, ces actions, et ces combats, que nous pouvons par ailleurs détester cordialement, car ils sont le signe manifeste de notre déchéance, et de la nécessité du combat qu’impose notre nature déchue et le péché que nous cessons de répéter, mais nous apprécions en même temps ces œuvres, car, s’ils sont faits par amour de Dieu, ils peuvent servir aux prochains, et manifester notre amour par le sacrifice. Alors peu importe le résultat, car il sera toujours selon la volonté de Dieu, donc il sera bon : et l’on sait combien les plus grandes actions passent par l’impuissance de la Croix toute puissante et les souffrances insurmontables surmontées par la grâce de Dieu qui changent tout au tout.

Nous détestons encore plus l’inaction et l’impréparation, car cette confiance béate idiote prend Dieu pour un Dieu bonasse qui aurait oublié la justice : il suffit de lire trente secondes les écritures, à commencer par les paroles du Seigneur, et réaliser ce que signifie la Croix, pour se rendre compte combien cette position est intenable et dangereuse.

Alors, oui, nous craignons d’être dans l’inaction, nous craignons l’impréparation, nous craignons notre paresse, notre irrésolution, notre faiblesse, notre orgueil présomptueux qui pousse à se croire en sécurité, dans la tranquillité : nous détestons tous ces mouvements de la blessure originelle qui font de nous de mauvais soldats du Christ, de mauvais sujets du Roi, qui nous poussent dans nos mauvais penchants, qui nous font perdre chaque jour un temps si précieux, qui nous poussent à toujours faire un peu moins qu’un peu plus, qui nous découragent de veiller, par une fausse pitié de notre chair et un faux besoin de repos, qui nous font constamment oublier notre Seigneur dans chaque action, qui nous détournent toujours de la Croix et de la charité pour nos petits égoïsmes…

Dieu, heureusement, compense notre faiblesse en nous donnant les occasions extérieures de corrigerons pires défauts : échec cuisant, maladie terrassante, douleur nous empêchant de dormir, trahison, incertitudes pécuniaires et financières… Toutes ces difficultés temporelles sont des bénédictions, que nous méritons toujours : si déjà nous étions saints, si déjà, sans êtres saints, nous avions pris les mesures nécessaires, certainement que ces épreuves temporelles, devenues inutiles pour notre perfectionnement, nous auraient été épargnés…

Quoique cette motivation ne soit pas la meilleur, si notre charité est trop faible pour changer, elle devrait nous aider à prendre les mesures nécessaires.

Comme disait un saint, par exemple, quand vous vous réveillez le matin, tôt le matin, sauter hors de votre lit comme si vous étiez sur un nid de guêpe, et mettez-vous à genoux, faites votre signe de croix et dites un Ave Maria, avant d’aller commencer votre journée…

Suivons encore saint Paul, pour nous préparer à la guerre :

« C’est pourquoi recevez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister dans le jour mauvais, et rester debout après avoir tout supporté. Tenez donc ferme, ayant vos reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de zèle pour l’Évangile de la paix, prenant par-dessus tout le bouclier de la foi, au moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ; faisant en tout temps, par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications, veillant à cela avec une entière persévérance, et priant pour tous les saints, et pour moi aussi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvrirai la bouche, des paroles pour annoncer avec assurance le mystère de l’Évangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle courageusement, comme je le dois. » (Eph, 6, 13-20)

Craignons mais sans avoir peur.

Il arrive peut-être souvent que nous soyons paralysés devant l’immensité de la tâche : c’est une tentation du démon, c’est une illusion de notre orgueil.

Préparons-nous avec patience, pugnacité et persévérance, dans la culture de nos vertus : ensuite c’est Dieu qui fera de nous ce qu’il voudra. Mais soyons au rendez-vous, et qu’il nous trouve tel un instrument le plus poli et le plus acéré, et non pas sale et émoussé. Les miracles ne se passent que sur des montagnes d’efforts, de mortifications et de sanctifications.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

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