Zemmour vs. Onfray : une époque se termine enfin !
Saluons d’abord le débat qui a eu lieu en décembre dernier, sur CNews, entre Éric Zemmour et Michel Onfray, car, malgré les insuffisances des deux protagonistes quant à la doctrine, nous ne pouvons que saluer leur honnêteté intellectuelle et leur recherche de vérité1. Ils ont le courage de dire les choses comme ils les pensent, et de ne pas cacher les réalités qu’ils constatent. Ils sont, de plus, honnêtes : même quand ils se trompent, ils se trompent de bonne foi, victimes de leur temps, de ce qu’ils ont appris et de certains poncifs bien ancrés en eux.
Nous ne pouvons que prier pour leur conversion, qui semble s’approcher, et qui ne dépendra que du vainqueur entre leur humilité et leur orgueil.
Ils ne sont pas encore royalistes : l’un est trop fan de Napoléon pour réaliser que son bonapartisme est un avatar de l’anti-France ; l’autre, trop révolutionnaire et trop partisan des dites « Lumières » (avec des idées fausses sur l’histoire et sur la religion). La réalité les rattrape néanmoins, et ils s’en rendent compte (plus ou moins). Ils sentent bien que la situation actuelle découle de ce qu’ils prônent depuis des décennies et ils s’en désolent. Ils semblent toutefois encore croire, mais de moins en moins, que leurs idées sont mal comprises, alors que la réalité contemporaine n’en est que la conséquence directe.
Nous ne traiterons ici qu’un point majeur : l’erreur fondamentale faite sur les rapports entre la Religion catholique et l’universalisme. Zemmour, comme Onfray, semble croire que toute l’histoire occidentale se rapporte à l’idéal romain d’un empire retrouvé d’une part, et que le seul legs catholique est cette « folie » universaliste dont nous payons les pots cassés, ainsi que le monde dont l’équilibre a été chamboulé pour le pire (regardez le vingtième siècle).
Cela est très faux. L’Église catholique est universelle, et véritablement universelle, car Jésus-Christ est Dieu, et donc le créateur de tous, et notre point commun à tous. Mais l’universalisme moderniste n’a rien à voir avec les principes chrétiens. Il existait un universalisme païen : la tour de Babel, les impérialismes moderne (anglais, français, allemand, juifs, jusqu’au Japon d’avant-guerre) et de tout temps (romain, chinois). La France très chrétienne ne fut jamais universaliste au temporel : au contraire, elle s’est toujours battue contre les mondialismes du temps : le Saint-Empire germanique, puis l’Angleterre.
Seule la Révolution, renouant avec une antiquité païenne et sous la coupe du diable, réactualisa cet impérialisme, qui n’a plus rien à voir avec le message universel de Jésus-Christ.
L’Église catholique et le roi de France, dans sa mission évangélisatrice, et dans son gesti dei per francos, n’a jamais prétendu à aucun impérialisme : l’Église et notre royaume ont toujours protégé les singularités et les pouvoirs locaux, aussi voulus par Dieu. La seule action possible était la conversion et les obligations découlant de la justice : mais pas de paix universelle, de république éternelle ou de tour de Babel ! Au contraire, la France s’est construite autour d’un roi qui rassemblait des peuples divers et dont les singularités se sont maintenues très longtemps, et jusqu’encore aujourd’hui — il a fallu deux siècles de chienlits et de violence perpétuelles pour détruire en partie cette diversité —, unis par la fidélité au roi, par la foi catholique, par l’histoire, et c’est tout !
Aujourd’hui tout le monde est divisé en tout, et n’est uni que par la contrainte des normes, de la censure et de la pensée unique. nous sommes revenus aux sépulcres blanchis de l’Évangile : pas de vagues et une fausse concorde, mais la guerre partout et la pourriture sous le tapis (quand elle ne se dévoile pas au grand jour).
Arrêtons aussi avec le délire romain ! La Rome de Constantin était déjà chrétienne et cette culture classique est surtout catholique. Elle n’a rien à voir avec la Renaissance et la redécouverte, pour le pire, des apories païennes ! Soyons gré à la Divine Providence d’avoir été mal formés aux lettres classiques ! Nous sommes ainsi libérés de cette étrange fascination pour une civilisation païenne, qui, malgré quelques traits de génie particulier, étaient surtout un agrégat de barbares païens si proches de notre temps contemporain par de nombreux aspects : tout dans le brillant, et bien loin du message du Christ ! Il fallut les martyrs, les Pères de l’Église, et tous les premiers siècles pour que l’Empire romain devienne catholique, catholique et catholique encore. Le reste n’est que fumée trompeuse ! Jadis, la fascination pour la Rome antique ne signifiait que la reconnaissance de ce miracle : la conversion à la Religion de la Charité d’un pays fier, profondément païen et idolâtre, cruel et dur.
Alors, revenons aux Évangiles, aux bonnes études historiques et oublions les sirènes de la Modernité et les paillettes du « succès païen ». Ce n’est que de la poudre aux yeux pour des gens en mal de vie éternelle et des naïfs qui croient trouver leur bonheur sur cette terre.
Messieurs Zemmour et Onfray, le Roi vous attend ! Ainsi que le Roi des Rois !
Antoine Michel
Pour Dieu, pour le roi, pour la France !
[1] Nous souhaitions intégrer un lien vers ce débat télévisé dans l’article ci-présent, mais l’émission (autrefois consultable sur Youtube et Dailymotion) est désormais introuvable. Sans doute donnait-elle trop à réfléchir…