Zemmour candidat : un moderne parmi les modernes ?
Cela faisait des mois que tout le monde attendait l’officialisation de sa candidature, c’est fait : Éric Zemmour est officiellement candidat pour devenir président de la république.
Il semblerait que notre famille de pensée se paralyse devant cette annonce, la montée des dangers et l’atmosphère électorale : il ne faut rien dire et taire les problèmes de fond face à des indices (inquiétants) qui devraient, à tout le moins appeler à la prudence.
Ce n’est pas parce que les mondialistes et gauchistes en tout genre le censurent sur Youtube, tentent de le blesser physiquement et l’attaquent de partout, en particulier ad hominem, que cela doit nous empêcher de réfléchir froidement, avec recul et de façon dépassionnée — nous prions d’ailleurs pour M. Zemmour et pour sa conversion, car effectivement, il pourrait nous aider à freiner notre chute.
Jouer le jeu électoral est déjà en soi la preuve d’un manque de lucidité sur les causes profondes de nos maux et des remèdes possibles : nous savons bien que la génération de Zemmour et des autres politiciens ou personnalités de bonne volonté — c’est la génération de nos parents — ne peuvent pas faire autrement : ils croient que seule la voie légaliste est possible. Ils ne veulent pas voir que le jeu est faussé, que les dés sont pipés, les principes mauvais ; et même ceux qui savent la vérité ne veulent pas en tirer les conséquences.
Si M. Zemmour était vraiment une solution, il ne serait pas candidat, il ferait ce qu’un Rémi Daillet rêvait de faire sans en avoir les moyens, mais, c’en est la preuve, M. Zemmour est de facto du « système », même à son corps défendant.
Nous notons que les quelques personnes tenant la route et possédant une certaine notoriété — sauf M. de Villiers pour l’instant — se rallient à lui, mais prudence ! Il est inquiétant de constater que, sous couvert de destruction de notre pays, il devient quasiment impossible de parler des problèmes fondamentaux de l’illusion Zemmour — on croyait avoir un avion de chasse, mais ne sommes-nous pas devant un mirage ?
Cela se constate dans son discours, certes de bonne facture et joliment achalandé, mais gardons la tête froide ! Que la tête parle ; le cœur est trop facilement manipulable par quelques images et musiques !
Reconnaissons d’abord un point de progrès dans le discours comparé aux allocutions de ces derniers mois : M. Zemmour reconnaît que l’immigration n’est pas la cause de nos maux, mais qu’elle les empire. Il y a un mieux, certes, mais le journaliste-candidat évite toujours d’évoquer les causes principales de nos problèmes — normal, puisque ce sont la République et la pensée révolutionnaire, à laquelle appartient le nationalisme, qu’il chérit tant !
Aucun mot sur la dictature sanitaire, étrange !… A-t-il peur de quelque chose ?
Le pire se trouve toutefois à la fin de son discours, qui illustre bien le double jeu permanent qui transparaît du discours zemmourien : M. Zemmour sait qu’il ne tiendra jamais les manettes dans le soutien de la vraie France. Il fait du en même temps, plus subtil que l’en même temps macronien, mais tout de même. M. Zemmour arrive à faire croire qu’il est pour la République et pour la France : « Vive la République et surtout, surtout, vive la France ! », conclut-il sa déclaration.
C’est gentil, d’accord, mais les deux ne peuvent pas vivre ensemble. La République, par essence, tue la France, elle la parasite, comme Jean de Viguerie l’a bien montré dans Les Deux Patries. Souhaiter une longue vie à la République, c’est souhaiter la mort de la France. Nous avons donc ici une phrase contradictoire dans les termes, reflétant bien l’en même temps zemmourien… De deux choses l’une : soit il ne connait pas bien son histoire et ne voit pas cette réalité, soit il la sait et tente de tromper son monde !
Regardons les références historiques de M. Zemmour. Pour le Moyen Âge et l’Ancien Régime : Jeanne d’Arc et Louis XIV, simplement (ne parlons pas de la chevalerie, qu’il n’évoque que pour amuser la galerie). On sent ici que certaines personnes de son entourage l’incitent à sortir de son seul bonapartisme, de la République et des horreurs modernistes… Dommage, ces exemples indiquent encore le fond de sa pensée… Jeanne d’Arc, malheureusement, est une figure parfaite du en même temps : pour les catholiques français, c’est une sainte mais pour les républicains, c’est une héroïne populaire, populiste et nationaliste, voire démocratique ! Aïe, aïe !
Et Louis XIV ? Pour M. Zemmour, ce n’est pas le Roi Très Chrétien qui finit sa vie très pieusement dans la conservation des immémoriales coutumes du pays, dans l’imitation de Jésus-Christ. Non… Pour M. Zemmour, Louis XIV, c’est l’hybris moderniste de la raison d’État et de la puissance pour la puissance, la grandeur de la France non pas obtenue à la marge, cadeau de la grâce, pour les œuvres faites pour le bon Dieu, mais obtenue à la force du bras et contre les autres pays… En cela, l’absence abyssale de Saint Louis, Charlemagne ou Clovis sont criantes…
Au contraire, tout le mythe républicain est là : Clemenceau, Moulin, De Gaulle évidemment ! Victor Hugo ? Aïe, aïe. Et puis Gavroche… C’est la culture pour les nuls ? Voltaire et Rousseau ! Non, il devient dément ! Ou pas… Et les barricades ? De quoi parle-t-il ? Descartes, Lavoisier, Pasteur, Pascal ? Et Bossuet, et les saints, où sont-ils ? L’évocation des clochers et de la Chrétienté est pour le moins très légère…
La petite touche cinéma, pour toucher la génération d’après-guerre fait pitié, le candidat jouant de façon très mal placée sur la corde de la passion et de la nostalgie. Trentenaire et catholique, je peux vous dire que les films auxquels il fait référence étaient déjà des éléments d’une « culture » ultradécadente : il n’y pas photo : il se fiche de nous.
« La France n’était plus la France et tout le monde s’en était aperçu » : certes, mais la France n’est pas ce qu’il raconte… « Nous devons restaurer notre école républicaine » : comment dire… il faut la détruire, tout simplement, et restaurer l’éducation confiée aux parents.
Et ce n’est pas fini : M. Zemmour est un révolutionnaire ! « Oui, nous devons rendre le pouvoir au peuple ! Le reprendre aux minorités qui ne cessent de tyranniser la majorité, et aux juges qui substituent leur férule juridique au gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. » Là encore, c’est de la démagogie, ou il n’a rien compris. C’est justement ces principes révolutionnaires et démocratiques qui nous perdent, et pire, qui empêchent la France de se restaurer, même quand un « mieux » se produit ! Voter Zemmour, et c’est reparti pour un tour démocratique et libérale !
« Nos soldats ont conquis l’Europe et le monde. » Ce n’est pas une fierté en soi. Il suffit de regarder les souvenirs laissés par les armées révolutionnaires tant en Europe qu’en Vendée et dans les autres religions… Très inquiétant.
Enfin, il faut aussi faire une remarque délicate et un peu douloureuse, mais elle est nécessaire. Il fait dans la dernière partie une erreur factuelle. Il dit « nos ancêtres », et il parle beaucoup de « nous », « Nous les Français ». Très factuellement, M. Zemmour n’est français que de très fraîche date, et il est juif. Est-il judaïsant ? En tout cas il n’est pas catholique ! Il n’est pas un conversos ! S’il était un bon catholique fervent, pourquoi pas… mais il n’est rien de tout cela. Cela, ajouté au reste, représente beaucoup d’indices qui convergent. Alors, gardons la tête froide !
Il faut rester lucide sur M. Zemmour, que la Providence autorise, mais que nous avons le devoir de considérer tel qu’il est et non pas tel que nous aimerions qu’il soit ! Et agissons en conséquence. Ne refaisons pas, nous les fidèles de la tradition, la même erreur que dans le passé, une énième fois. Ne jouons pas à penser comme ces Lumières idéalistes que nous abhorrons !
Sans une conversion brutale de sa part, il semble qu’une fois de plus, beaucoup de gens de bonne volonté vont vers de grandes déconvenues…
Nous prions pour la conversion d’Éric Zemmour et pour la lucidité de son entourage.
Rémi Martin
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Pourquoi toutes ces circonvolutions pour exprimer l’antisémitisme d’une partie des nôtres ? Ne vous y trompez pas, le Seigneur Jésus ne s’y reconnait pas. D’autant qu’il apprécie les paradoxes, comme en témoignent beaucoup de ses paraboles, et qu’il sait que si Zemmour ne remporte pas cette victoire électorale, c’en sera fini de la Fille aînée de l’Eglise ! Le reste adviendra de surcroît, si l’on s’en donne la peine.
Pour le coup vous êtes simpliste. Réduire ce développement à la question de l’antisémitisme est un peu facile. De fait, un juif reste toujours un juif, en dehors d’une conversion. Zemmour ne rétablira pas la France Eternelle. Il mettra une pièce dans la machine et elle continuera de tourner.
Cependant, je suis d’accord avec vous sur un point. Si ce combat n’est pas le nôtre, si nous ne sommes pas démocrates, il faut s’interroger sur notre place en cette société. Existe-t-il une morale du moindre mal en politique, qui découlerait directement du bien commun? Peut-on se battre pour qu’arrive au pouvoir un homme qui limiterait les désordres, même s’il ne s’attaque pas à la racine du mal que nous connaissons bien?
Difficile à dire.
Ce que vous dites sur Zemmour est vrai et faux à la fois. Oui, Zemmour est juif, mais il parle de la France en des termes que seuls les meilleurs des Français peuvent exprimer. Oui Zemmour est républicain, mais il ne réduit pas la France à la république et cela ne lui est pas pardonné par nos ennemis. Oui Zemmour en appelle à la démocratie contre les oligarques qui méditent de nous asservir toujours plus, mais c’est précisément une aporie apparente de la Contre-révolution que de vouloir renverser un régime en appelant à la révolte tout en affirmant que la souveraineté doit être indépendante de l’opinion et des sautes d’humeur du Démos. Oui, les dés sont pipés en république de sorte que les contestations sont évacuées quand elles s’expriment par le suffrage, mais aucune machinerie n’échappe à l’usure, et l’esprit public a fait plus de progrès en trois mois qu’en trente ans grâce à Zemmour et sa campagne électorale. Oui, le mieux serait que le pouvoir soit conquis par le coup d’état d’un soldat fidèle aux bons principes ou présenté en offrande au roi par les politiciens agenouillés et balbutiant leur résipiscence, mais c’est tout de même difficle à imaginer autrement qu’en rêve. Oui, Zemmour ne met pas en avant le catholicisme, mais s’il le faisait comme vous le souhaitez, la conférence des évêques de France et même le pape le cingleraient impitoyablement en parlant de “principes anti-chrétiens qui instrumentalisent le christianisme” ; il n’est même pas certain que les tradis prendraient alors fait et cause pour lui! En bref, un peu de lucidité ne messiérait pas.
Ce que vous dites est si vrai que nous annoncions sur notre blogue la candidature d’Eric Zemmour par ces deux phrases : “Si vous pensez que le salut de la France peut encore venir des urnes, alors vous savez depuis aujourd’hui, mardi 30 novembre 2021 à 12 heures, pour quel candidat il vous faut faire campagne.
Dans le cas contraire… le temps n’est hélas pas encore venu.”
Le salut de la France ne viendra pas des urnes.
La campagne de Monsieur Zemmour est financée par Rothshild.
Certes, nous pouvons indéfiniment allonger la liste de ceux dont on considère qu’ils ne sauveront pas la France.
Mais ensuite demeure entier le problème de la solution alternative à toutes les solutions rejetées.
Que la France risque de mourir est une réalité, et qui plus est à court terme. Qu’avons-nous à proposer dans ce court terme?
Marc, votre question est frappée au coin du bon sens. Cette question n’est pas limitée aux Blancs d’Espagne, mais traverse également les Blancs d’Eu, et même tout le clan patriote traditionnel. Il est bon que l’on confronte honnêtement notre point de vue sur ce sujet qui ouvre sur de nombreuses réflexions.