Va-t-on devoir sauver les rues parisiennes ?
La virée métropolitaine d’un catholique royaliste est souvent l’occasion d’un accès de désespoir. La constatation du déclin de notre civilisation y est sensible, il suffit de compter le nombre de personnes fascinées par leur écran de téléphone portable ou de tablette numérique. De plus, un petit coup d’œil politiquement incorrect peut amener à remettre en question les chiffres de l’immigration de l’INSEE…
Pourtant il subsiste quelques consolations. De nombreuses stations de métro portent encore des noms des saints patrons du quartier (Saint Sulpice, Saint Placide, Saint Germain-des-Prés…) ou d’héritages monarchiques. Il en est de même pour les rues de la capitale : celles qui n’ont pas disparu par l’action du baron Haussmann rappellent encore la France d’hier.
Mais ces maigres vernis pourraient sauter à leur tour. La mairie de Paris, qui va rester à gauche pour encore au moins 6 ans, est interpellée par l’association « Paris, Ville-Monde ». Ce collectif réclame un renouvellement des noms des rues parisiennes, jugés trop blancs, trop chrétiens, trop français. Il s’agirait de mettre en phase la réalité du cosmopolitisme parisien avec les noms des rues. Les personnages jugés comme « colonialistes » ou inadmissibles (Maurice Barrès…) verraient leur nom disparaître des plaques de la capitale.
Le rapport remis à l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, portant sur la refondation de la politique française, suggérait de «donner de nouveaux noms aux rues et places en écho avec l’histoire des migrations (noms de femmes et hommes illustres, dates d’événements)».
La cerise sur le gâteau réside en la demande de l’association d’ôter de la place Jeanne d’Arc la statue de la grande Sainte, et de rebaptiser l’endroit. Il s’agirait de supprimer un lieu symbolique pour les associations d’extrême droite.
Julien Ferréol