Politique

Robert Ménard, l’anti-Paris

Robert Ménard, fraîchement élu maire de Béziers, n’a pas fini de faire parler de lui. Sortant déjà de la norme durant sa carrière de journaliste et de secrétaire général de Reporters Sans Frontières, il est, depuis son élection, un habitué des coups de com’ géniaux. Son dernier remonte à quelques jours.

Suite aux attentats de début janvier, de nombreuses municipalités, dont Béziers, ont pris la décision bien naturelle de procéder à l’armement de la police municipale. Robert Ménard a, de plus, décidé d’annoncer cette nouveauté sur les panneaux d’affichages municipaux. On peut donc y voir une affiche comportant un pistolet et le slogan “Désormais, la police municipale a un nouvel ami”.

Bien évidemment, cette initiative a profondément choqué le milieu politico-médiatique parisien. Ainsi, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, à défaut d’avoir su empêcher les récents attentats, a exprimé toute son indignation. Selon lui, ces actes seraient “irresponsables”.

On peut se demander en quoi donner à la police les moyens de se défendre et de défendre les Français, est irresponsable. On peut aussi se demander en quoi le fait d’annoncer publiquement une décision concernant l’ensemble des habitants de la commune, est illégitime. Et on peut se demander pourquoi introduire une touche humoristique dans la communication municipale, est dangereux.

Tout cela n’est, au final, rien d’autre qu’une politique stérile, orchestrée par des politiciens à bout de souffle face à la montée du FN, et relayée par des médias parisiano-centrés. Le programme de Robert Ménard fait peur à ces élites, car il représente tout ce qu’elles haïssent. A Béziers, le maire fait vivre l’identité de la ville, assume son héritage civilisationnel au niveau local, en organisant une messe publique dans les arènes, ou en installant une crèche dans la mairie. Il assure l’ordre et la sécurité en renforçant les moyens de la police municipale. Et pour couronner le tout, il bafoue la bien-bien-pensance en invitant Eric Zemmour ou Philippe de Villiers pour des conférences.

Ce genre de maires enracinés, défendant leur ville ou leur village, faisant vivre leur identité locale, il y en a beaucoup. On peut aussi citer Jacques Bompard à Orange, Julien Sanchez à Beaucaire, et bien d’autres encore ; souvent dans des villes de petite ou de moyenne taille, appartenant à n’importe quel parti (ou à aucun), ils ont tous un point commun. Chacun d’entre eux est l’antithèse même de Paris, de ses élites républicaines et bien-pensantes, de ses politiciens, journalistes, technocrates et lobbyistes, qui n’ont que du mépris pour eux. C’est là que l’on voie le mieux le clivage entre pays légal et pays réel ; entre la pseudo-“démocratie” de la République, et la démocratie réelle, c’est-à-dire locale.

François Etendard

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