Quand la montagne des convictions accouche d’une souris
“Le gouvernement a obtenu la confiance des députés, qui la lui ont accordée à 269 voix pour et 244 voix contre. Mais 31 socialistes se sont abstenus, contre 11 en avril.”
En clair, le nombre de c…..es molles va croissant à gauche. Il n’y a pas à dire, la politique républicaine, c’est formidable. A peine arrivé à Matignon, Manuel Valls était l’objet de toutes les critiques. Facho pour les écolos, libéral pour les socialistes, social-traître pour les hurluberlus de l’extrême gauche. Députés et ministres ne se privaient pas pour le critiquer, sans parler de la ligne politique qu’il avait définie. Un joyeux foutoir.
Coup de théâtre, Arnaud Montebourg, incapable de se maîtriser, à moins que cela ne soit à dessein, se laisser aller, en public, à quelques critiques acerbes. Ombrageux, Manuel Valls lui montre le chemin de la porte de sortie, ainsi qu’à quelques autres. La fronde gagne du terrain, et voilà le petit monde de la socialie qui se monte le bourrichon. Les pro et les anti-Valls s’affrontent par micros interposés.
Les frondeurs seraient au moins 200 selon les folliculaires. Les journalistes, toujours friands de ce qui peut contribuer à vendre du papier font monter la sauce. Le gouvernement pourrait bien tomber si la confiance n’était pas votée. Et chacun d’y aller de son décompte. Pendant ce temps-là, un secrétaire d’Etat victime de phobie administrative est débarqué. Officiellement, il aurait des problèmes de conformité avec l’impôt. Joies de la novlangue. A ce compte, on finira par nous expliquer que les voleurs ont des problèmes de conformité avec l’honnêteté. Un autre secrétaire d’Etat est soupçonné d’user de son influence pour pousser certains élus locaux à tripatouiller les marchés publics, le tout en vue de favoriser une ou deux entreprises familiales. La décence voudrait que les divergences soient laissées de côté afin d’apporter au gouvernement un peu de sérénité. Mais non, la grogne continue d’enfler. Mais ce que ne voit pas le bon peuple, c’est que tout cela n’est que gesticulations ordonnées, une sorte de théâtre Kabuki où seul le jeu codifié des acteurs compte.
La vérité, c’est que la meute hurlante n’est pas aussi courageuse que cela. Crier son désaccord dans les micros c’est une chose, mais en vérité, quand le moment de vérité arrive, la baudruche se dégonfle et 31 frondeurs s’abstiennent, un peu comme des ados à qui on demande leur avis et qui répondent : “j’sais pas !” Ah qu’ils sont beaux les hommes de conviction ! 31 “non” de plus et c’était la dissolution, le spectre de l’élection avec au final le chômage ou la reconversion avec tout ce que cela comporte en termes de perte d’avantages. Ils veulent bien avoir des convictions, mais si elles doivent menacer leur gamelle, là il n’y a plus personne. Je serais curieux de savoir ce qu’ils en pensent, tous ces braves électeurs qui ont voté pour ces pleutres.
Pascal Cambon