Oui Christiane, on te croit
“Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte en Suisse”. Voici la déclaration, prononcée dans les médias et face à la représentation nationale, qui a coûté à Jérôme Cahuzac son portefeuille de ministre du budget.
“Je n’étais pas au courant des écoutes pratiquées sur les communications téléphoniques de Nicolas Sarkozy”. Voici la déclaration, prononcée dans le journal de TF1 lundi par Christiane Taubira. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a administré à la garde des sceaux un cuisant soufflet, en affirmant le contraire sur France 2, mardi.
Manuel Valls, lui, a quitté ses soucis liés aux interrogatoires politiques de la Manif Pour Tous pour déclarer qu’il a appris “dans la presse” que Nicolas Sarkozy était sur écoute. Personne ne peut croire à une telle absurdité.
Christiane Taubira refuse de démissionner. Une résignation à la sortie de la Place Vendôme aurait été bien heureuse, et les motifs n’auraient pas manqué, bien au delà de cette déclaration à la véracité discutable de lundi. La Justice française, qui laisse des jeunes désoeuvrés dehors après des dizaines de condamnations, qui relâche des criminels pour un vice de forme ou un défaut de papier dans l’imprimante mais qui embastille sans vergogne les jeunes réacs, est à réformer. Christiane Taubira, accusée depuis des mois de laxisme par la droite, ne semble pas avoir les épaules assez larges pour cela.
Heureusement pour le gouvernement que le ridicule ne tue pas. Mais outre les considérations d’honneur-c’est bien l’honneur de la France qui est en jeu lors de ces pantalonnades-, on en vient à se demander s’il y a une once de communication interne au gouvernement. On sait depuis longtemps qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, on s’aperçoit aujourd’hui que personne n’est sur la même longueur d’onde.
Julien Ferréol