Les combats de Louis XX pour l’unité nationale et la famille (partie 1/3)
En tant qu’aîné de la Maison de Bourbon, les Lois fondamentales du Royaume de France désignent le Duc d’Anjou comme successeur de nos rois. Et il faut reconnaître que Louis XX prend à cœur ce rôle et ses devoirs. En effet, il s’est engagé cet été dans plusieurs manifestations, dont certaines à rebours de la pensée unique.
- 6 juillet 2018 : Commémoration du rétablissement, près du Pont-Neuf à Paris, de la fameuse statue du roi Henri IV, artisan de la réconciliation nationale après les Guerres de religion.
- 15 juillet 2018 : Pèlerinage à la Valle de los Caïdos en Espagne, pour s’opposer au projet du gouvernement socialiste espagnol de retirer les cendres de Franco de ce monument qui pourtant célèbre la réconciliation nationale après la Guerre d’Espagne.
- 15 septembre 2018 : Congrès Mondial pour la famille, famille dont on sait les terribles persécutions que lui infligent les législations modernes.
Ces événements sont autant d’occasions pour Louis de Bourbon de dispenser des enseignements qui réunis, constituent un véritable projet de société fondé sur sur la tradition monarchique et la loi naturelle.
Cet article est le premier d’une série de 3, chacun abordant l’une de ses 3 interventions.
Le 6 juillet 2018 : Louis XX célèbre la réconciliation nationale à l’issue des Guerres de religions
Rappel historique sur les Guerres de religions
Le 1er août 1589 le roi Henri III est assassiné. Son successeur désigné par les Lois fondamentales du Royaume[1] est un très lointain cousin du roi défunt : il s’agit du roi de Navarre Henri de Bourbon, soit un étranger si on utilise les critères modernes de nationalité. La difficulté dynastique ne réside pourtant pas là, car Henri de Navarre est prince de sang de France (nos aïeux n’étaient pas encore intoxiqués par le nationalisme). Un problème plus grave perturbe la succession : le futur Henri IV est huguenot, autrement-dit de religion protestante. Or, si elle n’a pas été encore explicitée, la loi fondamentale de catholicité est un principe tacite de la Monarchie française. En effet, lors de la cérémonie du sacre, d’une part le roi reçoit l’onction de l’évêque de Reims qui lui confère le statut d’évêque du dehors, et d’autre part, celui-ci doit prêter serment de soutenir et défendre l’Église. Autant de rites, de serments et de titres impossibles à envisager pour un membre de la religion réformée. Le contexte est critique, car les Guerres de religion mettent le Royaume à feu et à sang, et Henri de Navarre est le chef du parti huguenot. La Providence met fin à cette guerre civile atroce par sa conversion au catholicisme. Dans un souci de réconciliation nationale, le nouveau roi décrète l’amnistie des crimes commis de part et d’autre, et la défense absolue d’y faire la moindre référence. Cette initiative — qui est l’exact opposé du moderne “devoir de mémoire” — porte immédiatement ses fruits et cèle l’unité du Pays dans le pardon des offenses. Aussi le roi Henri IV jouit-il immédiatement d’une popularité extraordinaire que les siècles lui ont conservée.
En hommage au grand Roi, et pour célébrer l’unité retrouvée, une statue est érigée en 1614, place Dauphine à Paris. Cet ouvrage, au combien symbolique du bien commun, sera abattu lors de la folie destructrice, génocidaire[2] et iconoclaste de la Révolution française de 1789. En 1818, avec la restauration de la Monarchie, une nouvelle statue équestre de Henri IV est érigée au Pont Neuf, derrière la Place Dauphine : c’est le monument actuel.
Le contexte
Le 6 juillet 2018 voit ainsi le bicentenaire du rétablissement de cette fameuse statue aimée des Parisiens. C’est donc tout naturellement que le Maire du 1arrondissement de Paris invite l’Aîné de la Maison de Bourbon aux cérémonies qui marquent l’anniversaire de l‘événement.
Les déclarations du Prince
Lors de son allocution au pied de la statue, le successeur des rois de France s’inscrit clairement dans le sillage de Henri IV dont il célèbre la politique et la combativité pour établir la paix et l’unité.
“Ce geste prouvait la fidélité du Roi et de la Ville de Paris qui avait commandé la statue en 1605, mais surtout ce rétablissement rappelait qu’en politique tout est possible. Ce que certains détruisent, d’autres le restaurent dès lors qu’ils ont foi en ce qu’ils font et en leur mission. N’est-ce pas là quelque chose de toujours actuel. […] Grand dans la Paix (Henri IV) il le fut aussi dans la guerre. Chef vaillant et audacieux il savait que la paix et la sécurité des peuples ne s’obtiennent que si l’on maintient la garde haute. Pas de faiblesse pour les ennemis, car sinon c’est le peuple qui souffre !
C’est par là aussi que le roi est grand et le demeure dans la mémoire collective.
La gerbe que nous allons déposer au pied de sa statue est, ainsi, triplement symbolique : elle honore le roi, elle rend hommage à son héritier direct le roi Louis XVIII, elle permet de se souvenir que notre avenir s’écrit à travers la mémoire collective d’un peuple qui en honorant ses grands hommes et leurs vertus, témoigne de son espoir pour demain[3].”
Ainsi dans notre France dépressive, malade d’une République qui l’écartèle entre les idéologies libérale, socialiste ou nationaliste, et qui la pulvérise en communautés étanches, dans ce pays au bout du rouleau, le roi désigné par les Lois fondamentales du Royaume apporte un fort message de paix, d’unité et de réconciliation nationale. Louis XX présente un projet fondé sur les valeurs traditionnelles, celles-là mêmes qui permettent l’édification des civilisations et assurent leur pérennité : le pardon, l’oubli des offenses et des injustices même. Saint Thomas d’Aquin ne dit-il pas dans son Commentaire de L’Éthique à Nicomaque d’Aristote :
“[Aristote dit] que c’est par l’amitié que paraissent se conserver les cités. Aussi les législateurs s’efforcent davantage de conserver l’amitié entre les citoyens que même la justice, qu’ils omettent parfois, par exemple, pour les châtiments à infliger, pour que ne surgisse pas de dissension. Ceci appert du fait que la concorde s’assimile à l’amitié. C’est elle, certes, la concorde, que les législateurs désirent le plus, et c’est la dissension des citoyens qu’ils repoussent le plus, comme ennemie du salut.”
Marc Mabblavet
[1] Voir le travail de Frédéric Bluche, Jean Barbey et Stéphane Rials : «La constitution de la France monarchique » sur www.viveleroy.fr.
[2] Voir sur www.viveleroy.fr : «Les origines idéologiques du génocide vendéen par Gracchus BABEUF».
[3] Source www.uclf.org : « Louis XX à Paris, le 6 juillet 2018 ».