Le référendum à retardement
Harlem Désir, qui s’est récemment distingué en fustigeant Jérôme Cahuzac alors qu’il n’est lui même absolument pas repris de justice, demande la tenue d’un référendum sur la moralisation de la vie politique. Trois questions se posent.
Premièrement, Harlem Désir est-il en mesure de comprendre ce qu’est un référendum ? Il s’agit d’un vote pour ou contre une proposition de loi. Qui seraient ces français contre la moralisation de la vie politique ?
Deuxièmement, Harlem Désir a-t-il conscience des problèmes des français ? L’étudiant galérant entre petits boulots et partiels, le chômeur acculé qui ne sait plus quoi faire pour tenir, le retraité qui ne comprend pas pourquoi ses revenus sont si ridicules vis à vis de sa vie de travail, n’ont que faire de la moralisation de la politique. La politique républicaine, ils n’en attendent plus rien et ils ont raison.
Troisièmement, Harlem Désir a-t-il mesuré les risques de cette opération de la dernière chance ? Son déficit de crédibilité, conjugué avec celui du gouvernement risque de provoquer un flop monumental qui serait le coup de grâce de la république solférinienne.
Alors bien que de très grands hommes politiques français, Harlem Désir, soutenu dans une certaine mesure par François Bayrou, aient eu cette idée lumineuse de référendum, ils risquent d’en payer les conséquences par une gifle magistrale. On ne récolte que ce que l’on a semé.
Julien Ferréol