Le grand méchant facho
Le facho est un animal bien pratique.
Bien que l’espèce soit presque éteinte, tout bien-pensant qui se respecte ne manque pas d’affirmer en avoir vu. Le problème, c’est que n’importe qui peut être considéré comme “facho” par un bien-pensant. Pour cela, il suffit d’avoir des idées plutôt conservatrices (aussi appelées “nauséabondes”), de ne pas être suffisamment athée, d’aimer son pays et son histoire (les “heures les plus sombres” de préférence) ou encore de ne pas penser exactement comme eux. Une fois le crime commis, il est trop tard : vous serez définitivement rangé dans la catégorie des Bêtes Immondes.
Afin de varier un peu, les gauchistes ont classé les supposés fachos en diverses catégories :
– le raciste : il ne manifeste aucune compassion pour les victimes de la société qui viennent de brûler sa voiture.
– l’homophobe : il est stupidement persuadé que les enfants sont conçus par un homme et une femme.
– l’intégriste : non seulement il est catholique, mais il refuse de désobéir à l’Eglise.
– le sexiste : il hait les femmes et bafoue leurs droits, mais s’obstine à se marier, sans doute pour pouvoir battre son épouse.
L’obsession (eux l’appellent “vigilance”) de la gauche sur les fachos lui joue souvent des tours. Chaque fois qu’un attentat est commis, il y aura toujours une bonne âme pour crier au facho. Lors de l’affaire Merah, par exemple : Mélenchon a accusé à mots couverts Jean-Marie Le Pen d’être responsable des meurtres pour avoir cité Brasillach, poète français qui collabora durant l’occupation. Lorsque l’identité, les origines et la religion du tueur furent établis, on procéda en urgence au lancement de l’opération “Pas d’amalgame”. De même lors des récents attentats de Boston : nombreux étaient ceux qui souhaitaient que ce fût l’œuvre de l’extrême-droite et non d’islamistes, afin de pouvoir condamner les fachos. Encore raté, et rebelote : surtout, ne pas stigmatiser la communauté musulmane…
Ce terme est aussi très utile pour attaquer et discréditer ses opposants :
– La Manif Pour Tous, par exemple, fut immédiatement considérée comme un mouvement facho, catégorie homophobe.
– Les drapeaux tricolores ? Des symboles d’un nationalisme exacerbé.
– Les familles ? Preuve de la dimension bourgeoise et réactionnaire du mouvement.
– Les chants des Veilleurs ? Rien d’autres que de fanatiques prières de rue… Il suffit qu’une organisation soit qualifiée de facho, pour que chaque détail serve de preuve à charge, sans cohérence ni logique.
C’est une frénésie antifasciste stupide et pitoyable. Cette paranoïa frise souvent le ridicule, et l’atteint parfois. Ces derniers jours, elle l’a largement dépassé. Je veux parler des réactions de la gauche aux émeutes du Trocadéro. Delanoë, maire PS de Paris, parle de quelques dizaines de manifestants, qui ont pourtant vite débordé les centaines de CRS et gendarmes présents… Au final, le préfet de police a reconnu qu’il y en avait plusieurs milliers. Des députés PS se sont déshonorés en parlant de supporters ultras, d’extrême-droite nationaliste : les fachos sont bien les coupables. Il est simplement étrange de constater que ces fachos arborent fièrement des drapeaux algériens et crient “vive les arabes” en envahissant les plateaux TV. On ne peut que constater le nombre plus qu’élevé (pour ne pas parler d’écrasante majorité) de personnes d’origines africaines et arabes.
Les fachos se diversifient maintenant ?
François Etendard