Marion Sigaut : La République ne peut rien pour nous, Français
Jamais depuis des décennies un tel vent de révolte n’avait soufflé sur la France, et j’en ai respiré quelques-uns. La dictature sanitaire semble être la goutte d’eau qui va faire déborder le vase, et il ne manque pas d’appels émouvants, parfois bouleversants, à nous ressaisir et à reprendre notre destin en mains.
Hélas, trois fois hélas, combien d’appels à rétablir la République, à sauver la République, à faire respecter la République, à proclamer une sixième République… Oh ! c’est clair, il n’y a pas si longtemps je m’en réclamais, et j’émargeais même dans un parti qui s’appelait Debout la République. Et j’en étais fière.
Mais ça, c’était avant de savoir. Dès que j’ai commencé à étudier l’Histoire et à chercher du côté de la Révolution j’ai compris. Ce qui nous tue, c’est la République.
Au temps des rois, les métiers s’organisaient eux-mêmes, et la santé, la retraite, le veuvage, le handicap ou les accidents de la vie étaient pris en charge communautairement dans chaque corporation qui fixait elle-même ses normes. Les villes se géraient elles-mêmes, elles assuraient leur défense, votaient leurs impôts, accueillaient ou refusaient qui elles voulaient, élisaient leurs conseils et ne rendaient de comptes qu’à elles-mêmes. Les villages s’administraient eux-mêmes et prenaient toutes leurs décisions en assemblée générales des habitants qui choisissaient leur maître d’école, votaient leurs budgets, décidaient leurs travaux et répartissaient la charge due au roi. Le service public était assuré gratuitement par l’Église, elle-même rémunérée par la dîme, c’est-à-dire directement par les habitants, sans passer par l’État.
Au-dessus, il y avait le roi et personne ne se battait pour avoir sa place, il était héréditaire, sacré, donc inamovible. Et quand il disait Non, c’était non, on ne discutait plus. On a appelé ça l’absolutisme royal.
Et puis, par le mensonge, la violence, les massacres et même au prix d’un génocide, on a imposé la République, qui se charge de tout, décide de tout, normalise tout, nous explique ce qui est bien ou mal, à partir de décisions prises en secret dans des loges inconnues du public. Ce n’est pas une dérive malencontreuse, c’était dans le plan.
Connaissez-vous Emmanuel Sieyès ? Il fut, dit-on, un des pères de la Révolution. Voici ce qu’il dit en septembre 1789 :
« Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
La République a promu et installé la fin de la démocratie, c’est-à-dire du gouvernement du peuple par lui-même sous la protection paternelle du roi, par la tyrannie de représentants de plus en plus éloignés, qui se battent régulièrement pour avoir ou conserver la place, et sous la tutelle des puissants invisibles qui les financent et les corrompent.
Il est temps de revenir aux fondamentaux. Les rois ont fait la France, la République n’a jamais su que la détruire.
Marion Sigaut