Politique

La médiatique bataille des chiffres

La bataille des chiffres a fait rage en 2012. Chaque défilé de la Manif Pour Tous a donné lieu à des épisodes bouffons qui ont largement contribué à discréditer la parole officielle. Plus nous étions nombreux à nous rassembler, plus les chiffres avancés par la Préfecture de police de Paris devenaient ridicules.

Ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon a tenté de mobiliser le gauche de la gauche avec pour objectif annoncé de donner le coup d’envoi d’une révolution fiscale. Alexis Corbière, plein d’un enthousiasme qui ferait presque plaisir à voir, s’est empressé d’annoncer le chiffre de 100.000 personnes. Peu après, conscient que les caméras étaient présentes, Pierre Laurent corrigeait : ils étaient 70.000. Entre temps, de nombreux clichés pris par des particuliers circulaient sur les réseaux sociaux. Et l’on pouvait voir d’évidence que ce total revu à la baisse était on ne peut plus exagéré. Bien évidemment, la Préfecture le minora sérieusement, avançant un petit, tout petit 7.000 manifestants. Aussitôt le conducator de s’étouffer de rage et d’accuser derechef le Ministre de l’Intérieur d’avoir dicté ce décompte ridicule à ses subordonnés. 

Et oui mon cher Jean-Luc, vous goûtez maintenant à la soupe qui nous a été servie des mois durant. A l’époque vous rigoliez, maintenant vous grimacez. L’arroseur arrosé, juste retour des choses en somme.

Lundi 2 décembre de nombreuses manifestations vont bloquer la capitale et plusieurs grandes villes. Les transporteurs routiers et les centres équestres vont organiser des opérations escargot et des barrages filtrants sur les autoroutes. D’ores et déjà, les pouvoirs publics ont prévu de fermer certains tronçons d’autoroute et mis en place des déviations. Signes qui ne trompent pas quant à la mobilisation attendue. Les pouvoirs publics vont-ils, encore une fois, se ridiculiser en minorant plus que de raison le nombre de participants ?

La politique de l’autruche n’a jamais fonctionné. On peut nier la réalité, elle se charge toujours de se rappeler à notre bon souvenir. Les médias subventionnés censés informer ont cessé de faire leur métier depuis bien longtemps. Il ne se passe pas un jour sans qu’au moins une manifestation contre le pouvoir n’ait lieu en France. Presse régionale mise à part, les titres nationaux n’en parlent pas. Fort heureusement, les réseaux sociaux, les blogs, les sites d’information comme Vexilla Galliae prennent le relais. Des particuliers vont sur le terrain pour faire de véritables reportages photos, rendre compte de ce qui s’est véritablement passé. On m’objectera que ce ne sont pas des journalistes de métier, que leurs blogs sont partisans. Certes, mais un compte-rendu factuel effectué par un quidam vaut bien la prose partisane d’un journaliste appointé qui ose se draper dans une déontologie d’opérette. 

Pascal Cambon

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