Envahissons la place publique via l’élection démissionnaire !
Le temps venu, l’élection politique a tendance à envahir tout l’espace public de façon intempestive et intégrale. On ne peut passer outre et, depuis la Seconde Guerre mondiale, seuls les légitimistes — et encore ! — s’en isolent à proportion de leur minuscule effectif, qui croît néanmoins.
Il n’est plus besoin de présenter les vices du système électif, parlementaire et démocratique — nous enfoncerions des portes ouvertes. Le problème demeure néanmoins, puisque ce retrait de la « vie politicienne » condamne la Restauration à l’invisibilité totale au mieux, à une disparition progressive au pire.
L’action culturelle et spirituelle est clef, s’entend, mais elle ne suffit pas à incarner l’intégralité de la substance royale de notre royaume et de la Maison de France, qui a aussi une vocation politico-religieuse, matérielle et charnelle.
Faut-il participer aux élections comme le font certains monarchistes ? Oui et non… La question est de remettre à sa place le système qui n’est, justement, qu’un système et qui peut donc être bien ou mal utilisé. Est-ce que le système électif, démocratique et parlementaire est mauvais ? Oui, en l’état actuel des choses, mais pas en soi… Le mal, au fond, est l’exclusivisme du système : si l’élection a toujours existé, sous diverses formes, elle côtoie habituellement d’autres formes de dévolution : aînesse, hérédité, nominations, expérience, résultats, choix des anciens, des pairs, cooptation, recommandation, coutumes et traditions… Chaque forme est adaptée à chaque situation particulière, souvent mixte et non uniforme. Le système révolutionnaire est pervers, car il use systématiquement d’un moyen érigé en principe, qu’il manipule selon les époques au profit de despotes, dans la superstition d’une volonté générale et d’une souveraineté populaire. Le mal n’est pas le système électif en lui-même, mais bien sa généralisation systématique, sa manipulation systématique, dans l’oubli des principes éternels et divins manifestés et incarnés par le chemin royal. En témoignent les trafics des modes de scrutin, la sacro-sainte majorité — tant que celle-ci est bien lessivée et ne dit rien —, etc.
Entrer dans ce jeu est dangereux, car il apporte lutte, jalousie, mauvaise dynamique, carriérisme, égoïsme, conformisme, langue de bois, enrichissement personnel, etc. Le pire serait certainement que le juste se fasse élire : ce serait le meilleur moyen pour le condamner à perdre toute flamme et toute volonté !
En même temps, s’exclure de ce que les contemporains admettent comme la règle, c’est faire une croix sur toute existence publique remarquée et sur la part politique de la royauté, tout en marquant un refus de la réalité actuelle, dans une vision fixiste, là où les choses changent — il est bon d’être fixiste dans l’essentiel, mais pas dans l’accessoire.
Comment faire, alors, pour concilier ce qui paraît contradictoire ? Il existe une solution simple et limpide, au fond, qui se fonde sur une volonté intransigeante : c’est la stratégie de l’élection démissionnaire !
La contradiction est la suivante : si nous jouons à l’élection et que nous sommes élus, le système perverti nous empêchera d’agir au mieux, nous corrompra au pire. Si nous nous excluons, nous renonçons à agir dans la Cité.
Il faut donc éviter d’arriver au pouvoir par l’élection, tout en agissant dans la Cité.
Concrètement, il s’agit pour tous les sujets du Roi se présentant aux élections de s’engager par principe à démissionner en cas de scrutin favorable, et de tout fonder sur ce principe fondamental : cela permet de dénoncer le système, de prouver sa valeur le jour de l’élection en abandonnant les sirènes du pouvoir perverti, et de pousser à l’effondrement la Révolution. Le jour où le sujet royal est élu, et qu’il démissionne à la prise de fonction, c’est qu’il a une majorité derrière lui. Dans la configuration actuelle des choses, on pourrait imaginer de nouvelles élections : il suffirait de se représenter, de se faire réélire ; le système ne pourrait que tomber. Et, sans partis, et sans corruption par le système, naturellement et en douceur, avec l’assentiment des forces vives du pays réel.
Cela permettrait aussi de se préserver de l’attrait politicien, de la lutte et de la corruption du pouvoir. Cela permettrait enfin d’agir dans la Cité : le programme en effet ne concernerait pas ce que nous ferions si nous étions élus, mais bien des projets immédiats dans la Cité avec les bonnes volontés, dont celles qui auraient voté pour nous. L’élection démissionnaire permettrait de transformer des votes en un moyen de rassemblement effectif pour agir réellement dans la Cité, en transformant des opinions versatiles en des volontés qui peuvent se concrétiser dans des projets de la société civile, hors système, hors des institutions perverses et dans le chemin royal réel et éternel.
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le roi, pour la France !
La série « Campagne royale », signée Paul-Raymond du Lac, est composée de quatre cycles : Les principes restaurateurs ; Les conditions préalables [à la restauration] ; Les fondements de l’action ; et Place à l’action, couronnée par le manifeste. Les intitulés des articles sont les suivants :
► Haut les cœurs ! Manifeste pour la restauration royale
► Les principes restaurateurs :
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- La voie royale
- Soyons de bons et exemplaires sujets, des ministres entreprenants, des chevaliers zélés : premier pas vers la Restauration
- Sortons de toute logique d’appareil et de parti !
- Agissons en tant que sujets quitte à désobéir, en toute courtoisie, aux lois iniques
- Réinvestissons la res publica
- Soyons naturellement des régnicoles de la France éternelle
- Voyons loin, très loin : croissons et multiplions !
► Les conditions préalables :
► Les fondements de l’action :
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- La Restauration intégrale. Exaltons la liturgie royale traditionnelle !
- La Restauration spirituelle. Rappelons la nécessité du Sacre !
- La Restauration réelle. Fondons le gouvernement royal pour la Restauration !
- La Restauration pragmatique. Restaurons les finances royales par l’impôt volontaire !
- La Restauration combattante. Formons une armée royale !
► Place à l’action : Investissons le pays réel selon nos possibilités
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- Envahissons la place publique via l’élection démissionnaire !
- Mettons le roi sur le trône !
- Assimilons les réfractaires !
► En pratique :
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- Annexe 1. Le problème islamique
- Annexe 2. Exemple d’esprit royal d’union nationale : hymne et drapeau