Au diable le regard des autres ! par Paul-Raymond du Lac
Le respect humain plombe tous les combats depuis longtemps. Notre nature humaine, politique et donc sociale, qui nous aide à nous parfaire, peut aussi, dans la version dégénérée du péché originel, nous plomber en nous bridant aux choses humaines, par pression sociale et mimétisme.
Le problème n’est pas nouveau, et le développement de la vie intérieure, soit l’amour de Dieu, permet de se détacher de cet amour humain, imitation si faible de l’amour divin :
« Vous n’êtes pas plus saint parce qu’on vous loue, ni plus imparfait parce qu’on vous blâme.
Vous êtes ce que vous êtes ; et tout ce qu’on pourra dire ne vous fera pas plus grand que vous ne l’êtes aux yeux de Dieu. » (L’Imitation de Jésus-Christ, II, Ch. VI, 3)
Tous ne sont pas aussi sujets à l’influence d’autrui par nature, même si personne n’y échappe véritablement : une femme, à la psychologie plus allocentrique que celle de l’homme, égocentré par essence, sera plus sujette que celui-ci, a priori, à l’influence des considérations extérieures et de la pression sociale.
Cette psychologie explique grandement pourquoi a priori l’homme est plus apte à diriger que la femme, et pourquoi Dieu a créé ainsi la société humaine : l’homme est moins sujet à l’influence extérieure ; il est ainsi plus objectif et plus indépendant dans ses choix. Il manquera néanmoins mais très logiquement de cœur, ne comprenant pas aussi bien que la femme le sentiment d’autrui. D’où la nécessaire complémentarité des sexes, la femme devant aider l’homme et le soutenir dans son rôle de chef, afin de communiquer son déficit de cœur et adoucir la dureté naturelle que l’objectivité porte parfois avec elle…
Au delà de ces différences psychologiques, il est en tout cas nécessaire pour toute personne de se détacher du regard des autres, sans tomber pour autant dans la présomption : ne pas prendre trop à cœur l’avis des autres, sans pour autant croire que tout ce que l’on fait va bien… Il faut rester objectif et réaliste sur soi. Pour cela, le seul moyen véritable est de se caler sur Jésus-Christ.
Car sinon il y aura soit la présomption et l’aveuglement, soit le désespoir et le trouble… Au mieux une objectivité naturelle triste et sans but, qui erre dans le néant à lequel le péché nous réduit, et la petitesse face au suprême Bien qu’est Dieu, et que même le mécréant ne peut complétement ignorer…
Comme dit Saint François de Sales :
« Soyez bien aise que le monde tienne compte de vous. S’il vous estime, moquez-vous en joyeusement, et tirez de son jugement votre misère ; s’il ne vous estime pas, consolez-vous joyeusement. »
Et encore :
« Nous ne devons pas nous dépouiller de nous-mêmes ; afin de demeurer nus, mais afin de nous revêtir de Jésus-Christ crucifié.
Il faut bien reconnaître notre néant, mais il n’y faut pas demeurer ; car nous ne devons jamais nous anéantir, sinon pour nous unir à notre tout, qui est Dieu. »
Tout est là.
Travaillons tranquillement et joyeusement, mais sûrement et intégralement : rien ne nous arrêtera, nous serons forts, des ancres pour le monde qui ne ballotent pas sous le grain.
À ce prix-là, la Restauration se fera !
Paul-Raymond du Lac
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !