Antirépublicains par amour de la République, par Antoine Michel
Les régimes totalitaires et idéologiques ont cette propension extraordinaire, à s’autoproclamer bonté, vérité et justice. Le journal La Pravda (« La Vérité », en russe) de l’ancienne URSS est en cela symptomatique.
Cela n’est rien encore comparé à la « République » — véritable « Raie Publique » sur laquelle passe tous les ambitieux et les corrompus. La République a eu la force insigne de récompenser l’ambition, le machiavélisme, la trahison et les concussions comme si ces malversations montraient que ces gens étaient « intelligents » (en fait sans foi ni loi), même contre la vertu, l’humilité, l’innocence et la justice.
Réfléchissons-y… « République ». Il fallait oser quand même quand on y pense : ce vocable vient du latin Res publica, soit le bien commun, la chose publique, par définition ce qui va au-delà des intérêts privés. Les révolutionnaires ont eu ainsi la prétention de nommer leur propre régime : « le Bien Commun ». Pas mal, non ?
Le vocable « République » a l’avantage d’être un peu ésotérique ; peu de contemporains comprenant bien son sens étymologique… Mais le résultat est le même : nous vivons sous un régime parasite de la France qui se nomme « bien commun » ! Vous remarquerez le tour de passe-passe : plus personne n’a besoin de servir le bien commun, puisque l’État lui-même est devenu le bien commun, quoi qu’il fasse dans les faits.
C’est comme la démocratie et la souveraineté populaire devenues des absolus : toute décision du « législateur » (en fait des groupuscules qui confisquent le pouvoir à leur profit — car jamais le peuple ne gouverne, c’est la définition même du peuple, forcément gouverné par une élite) devient ainsi bonne en soi, car soi-disant décrétée par la souveraineté populaire, quoi qu’elle décide… Alors, disons-le : soyons anti-républicains, car la République nous tue, tue la France et tue la Foi.
Nous le disons avec d’autant plus de simplicité que les vrais républicains sont les légitimistes : seuls les rois de France ont véritablement et durablement servi le bien commun, la res publica, puisque Dieu les a élu pour cela, et que cette mission est réaffirmée clairement dans le sacre et les coutumes.
Le plus illustre et le plus authentique républicain, c’est donc le roi de France ! Saint Louis et Louis XVI, plus que n’importe qui, ont su nous le prouver ! Ils sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour le bien commun, pour le bien de leur corps politique et, mieux encore, pour le corps mystique de l’Église.
À bon entendeur !
Assumons-nous donc antirépublicains ! Assumons d’être ce que nous sommes, c’est-à-dire ultrarépublicains car royalistes, et donc antirépublicains ! Comprenne qui pourra.
Antoine Michel
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !
Un article qui reprend tout simplement la thèse de Frédéric Rouvillois dans son excellent “Être ou ne pas être républicain”. Ou plutôt qui la reprend sans reprendre ce qu’elle a de subversif : la vacuité du mot “république”, ce mot pouvant signifier tout et le contraire de tout. Même la monarchie capétienne le revendiquait.