Au secours, tout va mieux !
François Lamy, ministre délégué chargé de la ville, est intervenu à la clôture du congrès HLM de Lille, le 26 septembre. Il a décliné sa vision de la future politique de la ville.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne se sera pas déplacé pour rien. En effet, malgré les efforts déployés par les politiques et les médias, les bailleurs réunis en congrès ont lancé un grand cri d’alarme. Le bilan est édifiant, selon les intéressés, et il serait malvenu de ne pas leur accorder crédit, pas moins de 80 quartiers HLM verraient leurs logements placés sous la coupe des trafiquants de drogue. Propos tenus par Jean-François Lapière, président de la commission « quartiers » de l’Union sociale pour l’habitat.
La réponse du ministre n’est pas sans rappeler l’équivoque « Je vous ai compris ! » lancé à Alger en 1958. En effet, François Lamy a déclaré : « Le projet de loi réformant la politique de la ville sera discuté et voté avant les élections municipales de 2014, je m’y engage ». En clair, nous allons nous bouger afin de bien montrer au bon peuple électeur que nous nous soucions de son sort.
Il a continué en précisant son intention « de développer les moyens préventifs et les actions de cohésion sociale dans les zones de sécurité prioritaire car ce volet n’est pas assez construit » et de « renforcer les liens entre les bailleurs et les dispositifs de prévention et de sécurité ». Il a souligné la nécessité de mettre en place des « procédures d’alerte et de suivi » pour les locataires touchés par le trafic. Procédure qui permettrait « à une famille dont les enfants commencent à être pris dans l’engrenage, d’être accompagnée dès que le problème survient, avec les règles de confidentialité adéquate ».
C’est à se demander si ce discours n’a pas été écrit par Christiane Taubira. Le navire fait eau de toutes parts et tout ce qui est proposé relève du cautère sur une jambe de bois. A force de refuser de « stigmatiser », ces beaux messieurs ont fini par ne plus voir la réalité. Combien de quartiers seront tombés sous la coupe de la racaille l’an prochain ? Bien malin qui peut le dire. En tous cas une chose est sûre, la solution ne viendra pas d’en haut. Le peuple ne les intéresse qu’au moment des élections.
Pascal Cambon