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Au Diable l’argent ! Appliquons notre intelligence à la vérité, à la vertu, à la charité, par Paul-Raymond du Lac

Nos temps sont difficiles et décadents : moralement et spirituellement cela fait pas de doute, il suffit de comparer en tout notre décennie à celle des années 1950 par exemple, où tout le monde se tenait, où les vocations étaient nombreuses, où les gens faisaient leur ciel sans trop de difficultés.

Aujourd’hui, tout va à vau l’eau : la vulgarité à tous les étages, et à commencer dans l’habillement, la parole (la courtoisie devient un lointain souvenir) et la nourriture, avec l’américanisation et la “kebabisation” de nos habitudes alimentaires… Au niveau moral c’est pire : la licence partout, en particulier dans l’impureté, qui aboutit sur l’aveuglement, l’assassinat de masse de l’avortement, la vulgarité précédemment citée… La négation de l’autorité, devenue règle, et le relativisme moral général, voulant croire que chaque homme-dieu, démocrate, peut décider par lui-même le bien et le mal, son but d’existence et sa façon de vivre, conduit à l’orgueil général d’une ignorance crasse, qui ne veut pas voir sa médiocrité et sa déchéance. Il suffit pourtant de comparer l’érudition d’il y a un demi-siècle à l’érudition présente pour mesurer la dégringolade dans tous les domaines, à commencer par les lettres, l’histoire et la philosophie… Les anciens Foucault et autres « philosophes » postmodernes se perdaient souvent dans des nuées de l’absurde, mais ils étaient comme portés par le fond chrétien et la haute tenue des débats catholiques, et des débats érudits. Tout penseur politique, aussi dégénéré était-il, avait en mire la théologie politique chrétienne, et se positionnait par rapport à elle, sans le dire…

Ces modernes et ces post-modernes ont été admirés, à tort, dans tout le monde, car, effectivement, ce qu’il disait était « impressionnant » pour le païen sans foi ni loi, même si ce n’était qu’une pâle imitation dégénérée du christianisme, d’un ersatz simiesque et monstrueux de la vérité catholique.

Au moins, dans notre temps en déliquescence, qui perd la foi et se déchristianise à toute vitesse, cette séduction trompeuse n’existe plus, et la laideur moderne et révolutionnaire se dévoile sans masque et sans le fard d’une écorce vaguement et chrétienne.

Bref, les temps sont durs pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux et se rendre compte de notre dégringolade. Heureusement ces bons temps durs nous poussent à nous tourner vers Dieu, et ne peuvent que nous aider à nous rendre compte de notre propre médiocrité, de notre faiblesse, de nos fautes, et donc nous aider à mieux nous confier à Dieu…

Les temps deviennent aussi durs pour les aveuglés qui ne veulent rien savoir : à force de vivre mal, et de vivre selon de mauvais principes, ils se dégradent et ils en souffrent. Tous ces concubins qui n’arrivent plus à élever leurs enfants, tous ces pécheurs contre-nature qui s’en rendent malades et se sentent mal, tous ces autoritaires qui ne savent pas pourquoi ils dirigent et se font souffrir tout en faisant souffrir les autres… Le mal-être devient général et pour cause : nous sommes un peuple qui savait la vérité, où la vérité, si profondément ancrée, garde comme encore une saine emprise sur nous, et fait travailler, même chez le plus siphonné de nos contemporains, comme une mauvaise conscience de ne pas faire ce qu’il faut faire.

Et enfin, la déchéance morale et spirituelle entraîne inexorablement une déchéance économique, et donc matérielle : de plus en plus de nos contemporains souffrent aussi matériellement. Certes, notre monde nous crée tant de faux besoins que les gens souffrent pour rien, en désirant ce que les autres désirent, car la télévision, la mode, le monde leur disent de désirer ces choses inutiles.

Mais il y aussi ceux qui, enfants d’une génération dilapidatrice, imprudente, égoïste et qui ne voulait rien transmettre (sur tous les plans), se retrouvent à élever des familles sans soutien véritable de la famille, et toujours dans la crainte de ne pas réussir à subvenir aux besoins familiaux…

Pourtant, il ne faut pas s’inquiéter, et garder l’esprit clair, et le sentiment noble. Toutes les saintes écritures nous le crient depuis que Dieu se révèle aux hommes :

« Ne te tourmente pas pour devenir riche, abstiens-toi d’y appliquer ton intelligence. Veux-tu poursuivre du regard ce qui va s’évanouir ? Car la richesse se fait des ailes, et, comme l’aigle, elle s’envole vers les cieux.  » (Pv, 23, 4-5)

L’Ancien Testament contient déjà tout le Nouveau, mais sous un voile : à la lumière du Nouveau tout s’éclaire. On comprend mieux pourquoi les pharisiens ont pu, au premier abord, se convaincre fallacieusement que Jésus n’était qu’un prophète parmi d’autres, embêtant pour leur confort politique, certes génial mais sans plus : connaissant les écritures sur le bout des doigts, tout l’esprit chrétien était déjà là, et le pharisien intelligent et versé dans ses écritures et l’esprit de ces écritures pouvait se dire que, malgré le génie de Jésus de tout révéler sans voile, une fois la vérité dite on la retrouve bien dans l’Ancien Testament, et donc qu’on pourrait la déduire.

Ils se rendent pourtant rapidement compte, avec les miracles, les prophéties, et une pureté de doctrine inexplicable sans la divinité du Christ, que Jésus était bien plus…

Mais revenons à nos moutons : n’appliquons pas notre intelligence pour devenir riche, mais cherchons simplement à l’appliquer à Dieu, donc à la charité, donc à la vérité…

Ce n’est pas facile, mais saint Paul le dit aussi :

« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute circonstance faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Épître aux Philippiens, 4, 6-7)

Prions, et trouvons la paix. Nous sommes des enfants devant Dieu incapables de rien. Il faut être prévoyant, il faut être prudent, mais sans être soucieux, sans tourments, et sans attachements à ces choses secondaires, qui ne sont pas nos fins, mais simplement des moyens. Les moyens nécessaires nous seront donnés… Et parfois la nécessité veut que ces moyens se matérialisent par la privation de certains biens, de certaines vies, de certains proches : c’est Job.

Suivons Notre Seigneur quand il dit, avec une force et une clarté qui accomplissent toute la Révélation que son Père a faite au cours de la longue histoire des hommes à son peuple :

« Nul ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse. C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez ou boirez ; ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et pourquoi vous inquiétez-vous pour le vêtement ? Considérez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent, ni ne filent. Et cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Que si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui est aujourd’hui et demain sera jetée au four, ne le fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ? Ne vous mettez donc point en peine, disant : Que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous vêtirons-nous ? Car ce sont les Gentils qui recherchent toutes ces choses, et votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. N’ayez donc point de souci du lendemain, le lendemain aura souci de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. » (Matthieu, 6, 24-34)

Donc efforçons-nous au jour le jour à faire le mieux, sans être mécanique, sans être un robot, sans chercher à se rassurer dans des formalismes – qui sont nécessaires, mais qui ne doivent pas prendre le pas sur l’esprit, ni être des prétextes à une tiédeur qui se rassure en disant qu’on fait assez, que cela va, qu’on peut se reposer…

Rien n’est repos sur cette terre, si ce n’est en Dieu.

Le combat ne cesse jamais, si ce n’est en Dieu qui se bat pour nous à travers nous.

Obéissons à la providence et sachons être comme il faut être quand il faut l’être, sans hypocrisie, avec simplicité. Comme le dit saint Paul :

« Ce n’est pas à cause de mes besoins que je parle ainsi, car j’ai appris à me suffire avec ce que j’ai. Je sais vivre dans le dénuement, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et par tout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la détresse. Je puis tout en celui qui me fortifie. » (Épître aux Philippiens, 4, 11-13)

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

2 réflexions sur “Au Diable l’argent ! Appliquons notre intelligence à la vérité, à la vertu, à la charité, par Paul-Raymond du Lac

  • “Au” diable l’argent. “Ô” marque une vénération. Tout fout le camp?

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    • Merci pour votre vigilance ! Nous avons de petits soucis de relecture mais ce devrait être réglé d’ici les prochaines semaines

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