Messages aux survivalistes !, par Antoine Michel
Par les temps qui courent, la société qui se délite et l’écroulement annoncé, avec ses famines et autres catastrophes annoncées, le mouvement « survivaliste » pourrait sembler tentant : refus d’une société corrompue à la moëlle qui pousse à se réfugier dans des « havres de paix » construits de mains d’hommes débrouillards…
Et pourtant disons-le, le survivalisme sous toutes ses formes est une illusion. Pourquoi ?
Car il ne s’agit pas de survivre mais de bien mourir. Et pour bien mourir, il nous fait bien vivre puisqu’on meurt a priori comme on vit, à part d’heureuses exceptions aussi brillantes que rares.
Et pour bien vivre nous avons besoin des sociétés pour notre perfection : la famille, le village, la paroisse, le royaume et l’Eglise. Pourquoi ? Car nous sommes des animaux politiques, des animaux donc sociaux, selon la maxime universelle d’un Aristote qui, sur ce point, avait bien pénétré la nature humaine, maxime reprise en chœur par tous les grands noms chrétiens, qui savaient que le travail de la surnature ne fonctionne bien que sur le terreau naturel fertile et sain. Pour être saint il faut être d’abord sain !
Et dites à un nouveau-né de survivre sans l’aide de personne : et bien, il meurt !
Certes, certes, la grâce peut tout, et à Dieu rien n’est trop grand, au point qu’il reconstituera les corps à la fin des temps pour le bonheur des sauvés et le malheur des damnés.
Le bon Dieu répugne néanmoins à user des moyens extraordinaires là où il a prévu des lois ordinaires déjà parfaites, et un ordre cosmique ordonné à lui-même, parfaitement calibré pour nous aider à nous porter à son amour pour Lui. En bref, ne comptons pas sur les miracles, et, quand ils viennent, louons le Seigneur pour ses grâces ! (il n’est pas interdit d’en demander, des miracles, mais mieux vaut s’accrocher niveau jeûnes de fer et prières continues, avec le prérequis que la demande est légitime aux yeux de Dieu, et de nombreux sacrifices seront demandés).
Notre nature humaine nous fait ainsi intrinsèquement sociable, et nécessitant la société pour sa perfection.
Le survivalisme est ainsi une vue de l’esprit condamnée dès le départ car elle est contre-nature ; nous ne sommes pas fait pour survivre, mais pour bien vivre (pour bien mourir et vivre de la grâce dans l’éternité) et nous ne pouvons pas vivre de façon indépendante mais nous vivons toujours en dépendance de diverses sociétés et in fine de Dieu.
Il existe de plus, dans ces survivalismes, une sorte de culte de l’indépendance pratiquement rousseauiste.
Le survivaliste serait dans l’ordre pratique ce que le rationaliste serait dans l’ordre intellectuel : ce dernier croit que les lumières de sa raison seule suffisent à éclairer le monde, dans un orgueil luciférien qui s’aveugle en coupant les lumières de la foi, qui sont les lumières divines. Le survivaliste, de même, se croit indépendant dans l’ordre pratique, et pense que ses seules forces de débrouillardise et de prévoyance peuvent le rendre maître de son destin, de son quotidien, contre toute société !
Ne nous étonnons pas que, comme pour l’écologie et les autres idéologies du moment, cette idéologie n’est pas spécialement attaquée par les forces révolutionnaires : pour cause, c’est une alliée qui dissout encore plus efficacement la société ! et part du principe décidément rousseauiste que la société est mauvaise ; et aussi hobbesien, que tout homme est un loup pour autrui.
Tout cela est bien faux, il suffit de revenir aux principes que nous avons invoqué.
La société n’est pas mauvaise en soi. La dépendance et les inégalités non plus : elles sont au contraire bonnes et douces car protectrices si tant est qu’elles se nourrissent de la sève divine, qui les a élaborés, et de la charité qui sanctifie tout et adoucit tout.
La restauration prônée par les sujets du roi consiste justement à restaurer une société saine quel que soit l’état corrompu de ce corps malade tel que nous le voyons aujourd’hui devant nos yeux. Il s’agit de soigner avec les bons remèdes, sans user du poison révolutionnaire et moderniste, et sans se faire contaminer par les miasmes putrides de la révolution diaboliques, qui ne prospère qu’en dévorant les chairs saines irrigués de la vie créée par Dieu.
Qu’on le veuille ou non nous faisons partie de ce corps pourri dans son ensemble, mais qui possède comme des noyaux purs (nos bonnes paroisses, nos bonnes familles, notre bon roi) qui rayonnent et purifient les chairs périphériques : que le roi revienne à la tête et il pourra enfin choisir les remèdes nécessaires à une restauration intégrale en comptant sur les grâces du ciel et en usant d’une politique saine.
Alors prions, combattons sainement et saintement ! Sans peur et sans crainte ! Et sans fuir nos congénères, sans se retrancher, protégeons-nous et reconstituons nos citadelles imprenables ! Ecoles à la maison – même illégale-, œuvres multiples d’enseignement, de charité, etc.
Survivre est un signe de désespoir.
Nous ne survivrons pas !
Nous vivrons chrétiennement et royalement !
Nous vivrons intégralement pour le Roi et pour Dieu !
Nous mourrons s’il le faut pour Dieu et pour le Roi, après une bonne vie, pour une vie véritablement meilleure !
C’est bien de cela que nos ennemis ont peur plus que tout.
Antoine Michel
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Le survivalisme est une action ponctuelle pour échapper à un danger à un moment donné.
Savoir se débrouiller pendant un laps de temps avant de retrouver ses semblables.
Les Vendéens ont pratiqué le survivalisme un bon moment de 1793 à 1815.
Vous feriez bien de vous en inspirer, ils priaient et luttaient en sauvant leur peau au fond des forêts, c’est ça le survivalisme.
Savoir faire un feu, un abri etc.
Si mes ancêtres de Vendée n’avaient pas pratiqué le survivalisme, je ne serais pas aujourd’hui à faire ce commentaire.
A méditer.
Chers Lecteurs, Lulu, Rambarre, je vous remercie de vos commentaires.
Le survivalisme visé dans l’article ne désigne pas “la débrouillardise” ou la “légitime défense”, ô combien nécéssaires, mais bien ce courant contemporain et idéologique qui veut faire croire que l’on peut “survivre” par ses propres moyens hors de la société, et en cela individualiste. Un survivaliste ne prie pas. Un survivaliste d’ailleurs s’enterre dans un bunker plus que se cacher dans une forêt.
Les vendéens et les chouans étaient tout sauf survivalistes: c’est au contraire parce qu’ils bénéficiaient d’une société parfaitement constituée qu’ils ont pu résister, et se battre (les combattants étaient peut-être dans les forêts parfois, mais tous les villages les soutenaient et les ravitaillaient, ce qui faisaient leur force). Ils se battaient d’ailleurs pour Dieu et pour le roi, et savaient se sacrifier, d’où de nombreux saints et une mémoire glorieuse pour nos ancêtres. C’est encore parce qu’ils avaient au corps l’habitus social, les devoirs qui incombent à chacun dans la société, que les familles avaient de nombreux enfants, que les clercs faisaient leur travail, que les nobles ont assumé leur rôle de direction (malgré toutes les dissensions humaines, l’homme reste homme!).
Les “survivalistes”, eux, vivent dans une fuite perpétuelle du combat, ils ne vivent plus. Ils sont seuls.
Donc, vous ne devez pas votre existence à un quelconque “survivalisme” de vos ancêtres, mais bien plutôt grâce à leur ancrage fort, si fort qu’il en devient inconscient, dans une société naturelle et surnaturelle dans laquelle ils “vivent” pleinenement au point de pouvoir décider de grandes actions.
En espérant que cela clarifie le propos.
L’auteur
Les Vendéens ont pratiqué le survivalisme de 1793 à 1815, s’ils ne l’avaient pas fait, je ne serais pas là aujourd’hui à vous faire un commentaire.