Les républicains bons teints contre le wokisme !, par Paul-Raymond du Lac

Un phénomène très intéressant se déroule dans la France républicaine : certains républicains bons teints, très troisième république, très laïcard, plutôt de gauche (mais pas forcément), certainement souvent francs-maçons, au moins dans l’esprit, semblent commencer à réagir avec force au « wokisme ».

Le très officiel « Institut Diderot » a tenu et publié largement une série de conférences contre le wokisme, par des professeurs d’université. Voici un exemple, dont le contenu est d’ailleurs très intéressant, de M Braunstein : Jean-François Braunstein – Les dangers du wokisme | Conférence – YouTube.

Le public, on le remarque rapidement, est composé d’un certain gratin gérontocratique d’anciens ministres, parlementaires, hauts fonctionnaires et toute la clique des temps anciens sentant un peu la naphtaline empoudrée de la troisième République continuée dans l’après-guerre…

Cet événement, et sa diffusion – qui arrive quand même jusqu’à mon fil Youtube, qui, a priori, n’est pas spécialement dans la ligne, (ce qui indique qu’il est assez probable que de l’argent a été mis pour diffuser ces vidéos, ou que la censure a été contournée) – fut large, et on sent bien que le mouvement reste minoritaire et en proie à de violentes critiques du « wokisme » en passe de devenir institutionnel dans les universités.

En tant que légitimiste, il est très amusant de regarder ces révolutionnaires républicains parler de l’importance des frontières, des différences, des limites.

Ils se permettent même des « jugements de valeur », comme diraient certains, que quelqu’un de nos milieux ne pourrait pas se permettre sous peine d’être supprimé directement…

Que se passe-t-il ? Nous avons une réaction de révolutionnaires contre d’autres révolutionnaires plus extrémistes qu’eux-mêmes : c’est le réflexe de survie, ils sentent qu’ils sont en train de passer à la guillotine, comme autrefois les robespierristes devant les hébertistes ont pris peur, et se sont massacrés entre amis…

Vous regardez la conférence, et on ne peut s’empêcher de faire les constations suivantes : que des blancs, essentiellement des hommes, tous âgés, nantis, des élites… Notons aussi ce parlementaire du « Rassemblement national », visiblement bien accepté au milieu de cet institut très gaucho, qui invite même le conférencier à faire des conférences à son groupe… Les masques tombent aussi, le « RN » n’a plus rien à voir avec la contre-révolution depuis longtemps. Pas sûr que ce genre de conférence ne donne pas du grain à moudre aux révolutionnaires wokes, certes débiles d’un point de vue philosophique, mais partant d’une réaction certainement pas totalement fausse devant cet esprit colonialiste très républicain et très Jules Ferry, qui se trouve, dans cette conférence, bien représenté par les « blancs » (sauf qu’évidemment, il suffit de regarder le gouvernement pour remarquer que la révolution n’est pas une question de race, puisque les Ndiaye et les autres sont bien plus purs révolutionnaires que leurs collègues libéraux de droite par exemple).

Cette conférence est instructive, car elle confirme le mot décidément si puissamment vrai de Bossuet, en substance : « Ils chérissent les causes dont ils déplorent les conséquences ».

Comment des universitaires si intelligents ne parviennent pas à comprendre que tous ce qu’ils dénoncent n’est que la conséquence de leurs propres idéologies ? La seule différence, c’est l’honnêteté et la fidélité des révolutionnaires wokistes, qui poussent à bout les conséquences de l’idéologie, là où les gens de l’institut Diderot, certainement plus marqués par une chrétienté qui limitait le pire, ne sont pas conséquents avez leur idéologie, et s’arrêtent en cours de route dans les conséquences pratiques, car une certaine sagesse soit de survie dans certains cas, mais aussi du fait du substrat chrétien, fait bien comprendre qu’aller trop loin amène l’auto-destruction… Les wokistes, en cela, sont plus honnêtes : ils sont de bons croyants de la religion révolutionnaire, au point d’aller jusqu’à la destruction, l’auto-destruction et le « sacrifice » s’il le faut. Ils sont des saints de la révolution, là où le révolutionnaire bourgeois intellectuel de la troisième république est un tiède dévot, faisant certes des dévotions extérieures à la Révolution, mais sans appliquer les principes de sa religion dans sa vie courante, ou trop peu…

J’aimerais simplement m’adresser à ces gens de bonne volonté, que j’espère connaître plutôt bien, puisque j’ai de la famille qui typiquement aurait pu assister à ce genre de symposium.

Nous sentons que ces gens se rendent compte, devant la réalité de la violence pure révolutionnaire, que cela est dangereux, et qu’ils aiment, au fond, la famille : en fait, ces pauvres révolutionnaires français, sont avant tout français, et donc catholiques dans leur fond, et donc ils ne peuvent pas ne pas avoir quelque part l’esprit de famille, l’esprit de service, l’esprit de sacrifice, l’esprit apôtre… Au point que quand ils deviennent révolutionnaires, ils mettent ces vertus hérités de peu ou prou 1500 ans de chrétienté au service du diable, et cela fait la révolution universaliste et conquérante dans le monde…pour le pire…

Il suffirait pourtant qu’ils reviennent à l’évidence de la réalité qu’ils sont en train de constater, et dont ils dénoncent les dérives : seul le retour au Christ, et au Roi peut permettre de nous sortir de l’ornière.

Tout le reste ne sera que guerres vaines et sanglantes : s’ils le veulent ils l’auront, et comme leurs aïeux de 1792, ils se feront massacrés par pire qu’eux, et la révolution se liquidera toute seule.

Ils peuvent éviter ce jugement immanent de la Providence par la conversion et la pénitence : là peut-être qu’ils pourront éviter la liquidation pour trop de péchés contre-nature…

Alors revenez à Dieu et au Roi ! Vite !

Pour nous, cela est encourageant : que la Révolution se liquide d’elle-même, ou qu’elle se détruise par de nombreuses conversions, dans les deux cas elle est en voie de destruction.

Attendant notre heure, qui n’est pas encore venue dirait-on, sanctifions-nous et renforçons-nous, pour être de bons sujets du roi, de bons esclaves de Marie et de bons instruments de Jésus-Christ.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac