Le jacobinisme, l’autre virus
17 mars 2020. Le pays est plongé dans une pandémie mondiale, certains Français meurent seuls dans des couloirs d’hôpitaux, les gouvernants sont perdus, désorganisés et incohérents. Face à ce nouveau défi, le président de la République déclare l’« état de guerre sanitaire » sur le sol Français. La France doit donc entrer en résistance face à un ennemi invisible. Seulement, comment lutter lorsque nos chefs, qui doivent nous guider dans de telles situations, prennent la barre sans comprendre le sens du vent ?
Face à la déroute des mesures temporaires sont prises par un gouvernement aveugle, dont la légitimité est continuellement remise en cause par son propre peuple. Une solution à cela, l’autocratie. Le chef de l’État, afin de garder l’unité nationale, bloque toute opposition jusque dans l’hémicycle où son pouvoir ne devrait pourtant pas s’appliquer. Les Gilets Jaunes disparus, la CGT s’ennuie ; les manifestations interdites, l’opposition s’en est allée. La presse à la botte du président qu’elle a fait élire. La police, malgré elle, rackette les Français. Nous n’avons plus que Jérôme Salomon pour égayer nos journaux télévisés.
République policière
Notre État est un État policier, certes, mais un état qui applique des mesures adoptées dans des circonstances très suspectes ! Chaque décision est votée la nuit, en cachette, dans une assemblée quasiment vide. Le Conseil d’État, gangréné par les groupes de pression, est sous morphine et le peuple, reclus chez lui et apeuré, n’ose plus sortir par peur des dénonciations et du racket étatique.
Le prêtre disant la Messe est considéré comme déviant, de même que le fils souhaitant dire au revoir à son père avant qu’il ne meure… Dangereux criminel ! Quel État peut encore oser se définir comme un pays de la liberté quand il a à sa tête un homme ambitieux et des ministres inefficaces ou incohérents ? Appuyée par ce jacobinisme centraliste qui exclut toute particularité, Paris impose à toutes les provinces des mesures uniformes, calibrées pour la vie parisienne.
Qui peut défendre cette République « une et indivisible » dans ce siècle où les différences sont si importantes ? Nous vivons à une époque où les petits sont écrasés par ces mesures, tandis que les GAFA renforcent leur domination sur le marché. Nous pouvons regretter que la République n’ait pas laissé à ses régions l’autonomie dont bénéficiaient nos provinces autrefois. Les mesures étaient alors plus pragmatiques. Nous étions des Occitans, des Bretons, des Bourguignons, des Flamands ou des Vendéens, nous ne sommes plus que de « bons citoyens », des Playmobils républicains. Monsieur Macron se rêve encore aujourd’hui en monarque et en chef de guerre, à la façon du Grand Napoléon, mais comment être monarque quand on méprise son propre peuple ? Les lois et les coutumes de son propre pays ?
La France ne peut être gouvernée comme on gouverne une entreprise. Le principe même du pouvoir doit reposer sur la recherche du Bien commun, la foi en l’avenir et l’amour désintéressé pour son peuple. Nous habitons un pays si vaste et varié que l’application de la subsidiarité est la clef d’une saine gouvernance.
Nos libertés durablement restreintes ?
Alors que le Conseil d’État a autorisé le 21 avril dernier la conservation généralisée des données de connexion en dehors des situations exceptionnelles d’état d’urgence sécuritaire (mesure prise après les attentats du Bataclan), nous pouvons légitimement nous demander quelles mesures présentées comme temporaires aujourd’hui vont également demeurer sur la durée dans l’arsenal de la république.
Claude Marcel