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[Ex-libris] De la justice, par Marcel de Corte

Dans cet opuscule dense et précis, Marcel de Corte traite de la vertu de justice, en tant que vertu sociale. Dans la société chrétienne, la justice permet l’harmonie des rapports en société, entre les individus, ainsi que la relation adéquate de l’Etat avec les citoyens.

L’auteur démontre alors que la justice est la garante du bien commun. On peut ici faire le parallèle avec le roi très chrétien, de qui la justice est un attribut majeur, garant du bien commun ! “ Le propre du bien commun est qu’il ne s’épuise point en se partageant. L’amour d’un père ou d’une mère ne tarit pas en se portant sur un grand nombre d’enfants. Les chefs-d’œuvre de l’art ne s’appauvrissent pas d’être contemplés par une multitude de connaisseurs à chaque génération. […] Le bien commun est tout CE qui unit”(p.9 et 11)

Il présente ensuite sans concession l’œuvre mortifère de la Révolution, qui a évacué la religion catholique de la société, détruit la frontière entre domaine public et domaine privé et détruit la justice dans la société. Il démontre que la société révolutionnaire est une “ dissociété”, car le bien commun n’unissant plus ses membres, ils n’ont plus de fin commune.

Il traite également du communisme, comme conséquence de la démocratie, et il est très intéressant de découvrir le point de vue philosophique et thomiste sur cette question. Il démontre ainsi que “Le communisme est un individualisme radical.”(p.39)

La justice est ainsi remplacée par le travail, nouvelle idole et nouveau dogme de la société révolutionnaire. “Parce qu’il a jeté l’interdit sur ces deux activités proprement humaines : l’activité contemplative, apanage de son intelligence, l’activité pratique ou morale, domaine de sa volonté, l’homme est acculé dialectiquement à devenir le démiurge du monde, non pour le contempler et pour l’aimer en sa splendeur achevée […], mais pour le transformer à l’infini et, puisque ses besoins se ravivent sans cesse à mesure de ces métamorphoses, à se transformer à l’infini à son tour. Marx a donné la charte de ce nouvel humanisme du travail : l’homme est l’avenir de l’homme par le travail saisi en sa radicalité métaphysique. »(p.59)

L’auteur dénonce avec vigueur la pensée hors sol de l’idéologie révolutionnaire et l’on voit à quel point cela fait des dégâts dans les esprits. Il conclut par des réformes pour faire revenir la justice dans la société, notamment avec le redressement des esprits. De nos jours, on parlerait de la bataille culturelle. Le retour de la justice passera aussi par une réforme de l’Etat. Pour nous, il s’agit de la restauration de la royauté légitime. 

C’est un ouvrage très éclairant et intéressant, car il permet d’avoir les clés philosophiques pour mieux comprendre la société révolutionnaire dans laquelle nous vivons et aussi… pour en sortir !

 

Marie-Noëlle D.

En lien avec l’ouvrage : https://www.youtube.com/watch?v=Jo01YGkY2ns

 

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