Le basculement grec
Le berceau grec, à l’origine d’un pan immense de la pensée occidentale pourrait refaire trembler l’Europe. Le gouvernement Tsipras a bénéficié d’une onction démocratique pour accomplir le rêve mélenchonien du refus du “chantage à la dette”.
Le référendum qu’il a lancé n’a pu faire l’objet de nombreuses critiques en Europe, du fait du caractère démocratique et moderne de cette option. Mais l’institution bruxelloise a tout de même montré des signes de fébrilité en critiquant la trop grande célérité de l’organisation du référendum et n’a pas apprécié le coup de poker d’Alexis Tsipras.
Les 61.5% de non vont donner au gouvernement Tsipras, même délesté de son ministre des finances, la marge de manœuvre idoine pour retourner à Bruxelles le torse bombé de l’assentiment populaire.
Refusant d’affronter cette manœuvre démocratique, Angela Merkel et les décisionnaires financiers bruxellois font ce lundi volte-face, en refusant la confrontation.
Quel sera l’avenir européen de la Grèce si le non se révèle être une impasse, à l’instar de l’austérité du “oui” ?
Si Athènes “lâche” la communauté européenne, la construction babélienne bruxelloise se verra infliger un soufflet historique. L’Europe aura clairement reculée, conséquence logique de son enfoncement. Signe de la gravité de la situation, le rival de la mer Egée, la Turquie, a proposé son aide à la Grèce.
Et la Russie de Vladimir Poutine, bien évidemment, se rue sur l’occasion. Ce ne sera pas la première fois que la Russie cherche à atteindre la Grèce, elle qui a toujours rêvé d’atteindre les mers chaudes, son objectif géopolitique historique.
Athènes va devoir choisir entre l’Occident des banques, des créances et des leçons allemandes, et l’Orient turc ou russe. L’échappatoire oriental ne serait qu’un nouveau round dans le conflit d’influence qui sévit dans cette partie de l’Europe entre Rome et Byzance.
Julien Ferréol