La Crimée est russe
La Crimée vient de voter en faveur de son indépendance de l’Ukraine et son rattachement à la fédération de Russie. Pour un taux de participation très élevé, 93% des votes exprimés seraient favorables au retour de la situation perdurant jusqu’en 1954, la Crimée sous tutelle moscovite.
La Russie dispose d’un Etat fédéral qui permet une grande autonomie des différentes provinces. Le Kremlin, depuis l’empire des Tsars, a su gérer l’immensité du territoire en laissant aux provinces de larges prérogatives. Ainsi la fédération de Russie est en mesure d’assimiler la Crimée. De plus, la présence de forces russes et la population russophone permettent d’envisager une annexion en bonne et due forme. Nous ne sommes plus en Géorgie, où Moscou avaient érigé l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en «Etats souverains », manière polie de mettre en orbite deux fidèles satellites au Caucase. En Crimée, la Russie prend le contrôle d’un territoire.
Les nostalgiques de l’ancienne géopolitique, où les frontières avaient un sens, taillent la part belle aux tenants d’un mondialisme qui semblait avoir ôté depuis longtemps toute perspective d’évolution des frontières par l’action militaire. On peut toujours, en 2014, envahir un territoire et le garder pour soi. Vladimir Poutine en a donné la preuve. Et il n’en est pas à son coup d’essai. Sans même évoquer la Géorgie, Moscou est en conflit avec le Japon sur certaines îles Kouriles, à l’autre bout du plus grand pays du monde. Ce même Japon qui a enseigné au monde par la création ex nihilo de l’état fantoche de Mandchourie, il y a quelques décennies : cette région du nord de la Chine était officiellement indépendante, en réalité contrôlée de très près par Tokyo. La Russie a pris des notes et a appliqué sa leçon en Abkhazie et en Ossétie du Sud…
Toujours est-il que la « communauté internationale » fait sa vierge effarouchée devant le référendum, tout en soutenant des destitutions de présidents démocratiquement élus. La liberté démocrate est une vaste arnaque…
Julien Ferréol