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Deux poids deux mesures, par Antoine Michel

« Poids et poids sont en horreur au Seigneur, et la balance fausse n’est pas une chose bonne. » (Pv, 20, 23)

Comme le disait Salomon dans ce proverbe, bien avant la venue de Notre Seigneur, et déjà si chrétien, la justice est le prérequis de la charité, et sans justice rien de bon ne peut venir.

La miséricorde de Dieu n’a de sens que parce que sa justice est exacte : Dieu est miséricordieux quand il nous exempte d’une peine bien méritée, tout à fait juste, et qui est inévitable. Un parent est aussi miséricordieux quand il lève une punition, non par faiblesse, mais par compassion : il voit la contrition de son enfant dans la punition, le coin par exemple, et il écourte sa peine, et lui ouvre les bras de la réconciliation.

L’homme est pêcheur, et donc nous offensons en permanence Dieu… Les offenses doivent êtres vengées. Par Dieu certes.

Mais aussi par la justice humaine, bien plus réduite mais bien réelle, qui ne s’occupe avant tout que des péchés énormes qui mettent en danger la vie politique d’une société et le bien commun d’un corps civile donné.

Et Dieu a en horreur la fausse justice humaine, d’autant plus que c’est lui qui nous a délégué son pouvoir justicier, en dépendance avec le sien, et avec un champ d’application bien plus limité.

Quand la balance est fausse, quand on juge sans équité, avec « poids et poids », en fonction de la tête des gens, sans considérer les faits, ni les principes de justice, alors Dieu a cela en horreur. Et les conséquences arrivent rapidement : parfois Dieu peut envoyer ses foudres du ciel, mais en général il laisse faire les lois qu’il a inscrite dans notre nature. Trop d’injustices sont comme de l’acide sulfurique rongeant la société, la brûlant, l’agaçant sans cesse. Les injustices répétées, les faux jugements, l’hypocrisie, le mensonge institué sont des “dissolvateurs” de la communauté politique, et elles entraînent haines, hybris, passions, ressentiments… Et tout cela débouche toujours sur de grandes catastrophes : l’histoire en témoigne.

Nous vivons aujourd’hui, dans une société post-chrétienne se déchristianisant à grande vitesse, tout à fait dans ce que Dieu a en horreur : le « deux poids deux mesures » devient de plus en plus banal, et de plus en plus répandus. Il est quasiment une donnée de la République, et une donnée des dernières années particulièrement jacobines et révolutionnaires : vous ne serez pas jugés pareil, contre tous les principes d’ailleurs de la République, si vous êtes blanc ou noir, catholiques de tradition ou franc-maçon, royalistes ou républicains, casseurs anti-fascistes ou défendeur de la veuve et de l’orphelin identitaire…

Nous, royalistes et catholiques, avec de nombreux autres, nous sommes devenus comme les « goïms » de la République, qui donc ne peuvent pas profiter de la même justice et des mêmes critères que les véritables citoyens, une certaine élite aux nombreux passe-droits…

Le phénomène de dégradation est certes encore en cours, et les restes de chrétienté, avec quelques bonnes volontés, permettent encore, avec une difficulté toujours plus grande, et devenant de plus en plus rare, d’obtenir justice…

Mais gardons à l’esprit ce terrible proverbe, qui porte déjà ses conséquences sous nos yeux.

Ce simple fait devrait convaincre tout français de la nécessité de la restauration, chrétienne, avec un roi justicier, qui donc juge avec équité et fermeté, avec justice et charité.

Soyons de bons sujets, et soyons comme ce que décrit cet autre proverbe :

« La bonté et la fidélité gardent le roi, et il affermit son trône par la bonté. » (Pv, 20, 28).

Soyons bons pour le roi, et fidèles.


Et sachons réagir chrétiennement : le monde peut avoir deux poids et deux mesures, Dieu les punira quand il le décidera. Nous, sachant cette réalité, il faut agir en conséquence, avec prudence et fermeté, sans jouer le jeu, mais sans provocations.

Et notre balance, notre mesure, est bien dans le Christ et ses préceptes, comme le dit le psaume :

« Tu as prescrit tes ordonnances, pour qu’on les observe avec soin. Puissent mes voies être dirigées,

pour que j’observe tes lois ! Alors je n’aurai point à rougir, à la vue de tous tes commandements. » (Ps, 118, 4-6)

Suivons les voies du Seigneur, et nous n’aurons pas à rougir !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Antoine Michel

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