Auld Alliance
Jeudi 18 septembre 2014, des millions d’électeurs se rendront dans les urnes, du mur d’Hadrien jusqu’aux Orcades avec pour responsabilité de répondre à une question difficile : sont-ils pour ou contre l’indépendance de l’Écosse?
L’Écosse n’est certes plus la région de mines et de charbon en pleine déshérence économique, elle n’est plus, non plus, un pays de rente pétrolière, comme le présente encore trop souvent les professeurs (parfois autoproclamés) de géographie du monde entier. S’appuyant sur des valeurs sûres et traditionnelles (comme le Whisky), l’économie écossaise parvient même très honorablement à un volume d’exportation de 17 milliards de livres sterling, dont 70% proviennent de l’industrie. De nouveaux secteurs sont exploités, comme l’électronique, parallèlement à une intense activité bancaire, et une politique touristique très conquérante. Autant dire que l’Écosse de 2014 à des atouts de choix et un dynamisme particulièrement intéressant si elle venait à être indépendante.
Or les sondages montrent une inflexion des opinions de vote pour l’indépendance, même si rien n’est joué.
Toutefois d’autres questions se posent : l’intégration à l’Europe, au marché commun, le rapport avec l’Angleterre, l’OTAN, la décision sur les armes nucléaires, et même le rapport avec la couronne britannique…
Il revient aux écossais de décider s’ils veulent faire face à ces grands défis, qui s’imposent à tous les Etats de la sphère géographique européenne, seuls ou sous gouvernement britannique.
Pour les îles Hébrides, Orcades et Shetland, une pétition a été déposée au parlement écossais par monsieur Malcolm Lamont de manière à demander, en cas d’indépendance de l’Écosse, un referendum sur l’indépendance des îles. La question des îles demeurera en suspend jusqu’au 24 septembre, date à laquelle doit être prononcée l’indépendance, en cas de victoire… Exactement 413 ans après l’accession au trône de Jacques VI et l’union des deux couronnes !
Un scrutin qui, en vertu de l’Auld Alliance, devrait passionner les Français. Quelle que soit la décision des écossais, osons espérer que la France réaffirmera son amitié et son soutien à cette grande Nation. Mon soutien lui est d’ores et déjà acquis, au delà des différences politiques : la mémoire des batailles livrées ensemble par nos ancêtres se soucie bien peu des partis et des opinions d’aujourd’hui !
Roman Ungern