Armoiries de la Roumanie : l’aigle roumain retrouve sa couronne
“Un homme grand vêtu de sombre, revient sur sa terre natale. Il est accompagné de sa femme, leur fille et leur gendre les accueillent à l’aéroport. Michel et Anne sont des exilés. Comme tous ceux qui ont connu ce malheur, ils sont bouleversés. L’homme au visage austère verse des larmes. La foule le presse, et l’acclame. Elle le tient pour roi. De fait, c’est Michel Ier de Roumanie, roi légitime selon l’histoire et le droit, qui revient dans sa patrie en compagnie de la reine Anne, après cinquante ans d’une vie de proscrit…” (La vertu du Roi Michel par Bertrand Renouvin – décembre 1997).
Aujourd’hui le roi et la reine doivent être fiers que leur pays retrouve enfin son identité royale. Il y a un an, la Commission de la Chambre parlementaire roumaine avait donné son accord pour que soit étudié par les députés roumains un projet de loi qui remplacerait le blason actuel de la République par celui de l’ancienne monarchie roumaine qui était surmonté d’une couronne. Le député Grégore Craciunescu, à l’origine du projet, entendait rendre hommage au message politique du roi Michel.
Le 16 février 2016, le Sénat approuve le projet de loi modifiant les armoiries nationales (110 voix sur 176). Le projet de loi est adopté le 8 juin 2016 par la Chambre des députés (262 voix sur 412). Les nouvelles armoiries prévoient de placer une couronne royale sur la tête de l’aigle et de remplacer le blason au centre d’un manteau héraldique, symbolisant ainsi “la souveraineté nationale de l’Etat roumain, indépendant, unitaire et indivisible”. Les autorités publiques ont jusqu’au 31 décembre 2018 pour changer les drapeaux et les tampons.
Présent sur le blason des pays roumains depuis le XIVe siècle, l’aigle d’or avait été coiffé d’une couronne au début du XXe siècle pour symboliser la royauté. Le régime communiste avait banni ces armoiries pour les remplacer par un blason mélangeant l’étoile rouge, des épis de blé entourant un paysage montagneux et boisé au milieu duquel se dressait un puits de pétrole. En 1992, le retour aux anciennes armoiries avait été décidé par le Parlement, sans toutefois que l’on ne retrouve la couronne sur la tête de l’aigle. Ce retour au blason de la royauté a été décidé à l’occasion du centième anniversaire de la Grande Union. C’était en 1918 et la Transylvanie était officiellement rattachée aux deux autres principautés roumaines : la Valachie et la Moldavie.
Eric Muth