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« Donner à un riche c’est l’appauvrir », par Paul-Raymond du Lac

L’Écriture sainte contient une sagesse qui parfois déroute notre faible raison humaine. Nous trouvons par exemple le proverbe suivant : « Opprimer un pauvre, c’est l’enrichir ; donner à un riche, c’est l’appauvrir. » (Pv, 22, 16).

Dans le sens matériel, ce verset pourrait scandaliser : une justification de l’oppression des pauvres ! Mais le second membre dément tout de suite ce sens scandaleux. Il est d’ailleurs dit quelques versets plus loin la menace sans équivoque : « Ne dépouille pas le pauvre parce qu’il est pauvre, et n’opprime pas le malheureux à la porte. Car Yahweh prendra en main leur cause, et il ôtera la vie à ceux qui les auront dépouillés. » (Pv, 22, 22-23).

La sagesse divine ne change pas entre l’Ancien Testament et le Nouveau : elle est simplement exprimée différemment, avec un voile souvent lors du premier testament pour s’ajuster à des cœurs durs qui n’ont pas pu être encore adoucis par l’eau vivifiante de la grâce.

Il est dit d’ailleurs sur la richesse un peu plus loi : «Ne te tourmente pas pour devenir riche, abstiens-toi d’y appliquer ton intelligence. Veux-tu poursuivre du regard ce qui va s’évanouir ? Car la richesse se fait des ailes, et, comme l’aigle, elle s’envole vers les cieux.  » (Pv, 23, 4).

Un conseil très pratique que nous devrions tous savoir appliquer…Et que Jésus ne fait que répéter plus tard, de façon bien plus éclatante et claire : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la rouille et les vers rongent, et où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne rongent, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. » (Mt, 6, 19-24).

Et en écoutant Jésus, nous comprenons le sens du premier proverbe. « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! ». Ceux qui sont humbles et qui savent qu’ils ne valent rien, ceux qui sont pauvres et que Dieu appauvrit encore plus par l’épreuve, les enrichit en fait.

Le pauvre opprimé est enrichi.

En revanche le riche enrichi est appauvri. Que ce soit matériellement ou moralement : plus un homme a de talents, plus il a de risque de mal en user, enivré par sa puissance – et la même chose pour la richesse matérielle. L’enrichir c’est donc l’appauvrir, car il risque plus encore de subir le châtiment divin. Mais le riche chrétien qui sait tout cela sera dans le bon sens du terme appauvri : plus il sera enrichi, matériellement ou moralement (le savoir des intellectuels par exemple), plus il aura peur, plus il craindra pour son salut, et plus il sera ainsi « appauvri », et châtié, positivement, par Dieu, pour sa sanctification, selon le bon mot de Saint Paul, qui résume tout ce que nous venons de dire.

« Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché. Et vous avez oublié l’exhortation de Dieu qui vous dit comme à des fils : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds point courage lorsqu’il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tout fils qu’il reconnaît pour sien. » C’est pour votre instruction que vous êtes éprouvés : Dieu vous traite comme des fils ; car quel est le fils que son père ne châtie pas ? Si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non de vrais fils. D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés et que nous les avons respectés, combien plus nous devons nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? Quant à ceux-là, c’était pour peu de temps qu’ils nous châtiaient au gré de leur volonté ; mais Dieu le fait autant qu’il est utile pour nous rendre capables de participer à sa sainteté. Toute correction, il est vrai, paraît sur l’heure un sujet de tristesse, et non de joie ; mais elle produit plus tard, pour ceux qui ont été ainsi exercés, un fruit de paix et de justice. » (Hébreux, 12, 4-11)

Ce passage de Saint Paul n’est pas très « moderne » évidemment : et pourtant si vrai.

Nous sommes tous reconnaissants à ceux qui, avec une autorité légitime, nous ont bien châtiés : nos pères quand nous dérivions, et nos mères quand nous étions petits pour nous donner une rectitude qui nous sauvera toute la vie, tout cela fait dans la charité et la raison. «  La folie est attachée au cœur de l’enfant ; la verge de la discipline l’éloignera de lui.» (Pv 22, 15) « Applique ton cœur à l’instruction, et tes oreilles aux paroles de la science. 13 N’épargne pas la correction à l’enfant ; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. 14 Tu le frappes de la verge, et tu délivres son âme du schéol. » (Pv 23, 12). « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et, même lorsqu’il sera vieux, il ne s’en détournera pas. » (Pv 22, 6).

Nos professeurs quand nous nous trompions, nos instructeurs divers quand nous étions faibles dans les arts sportifs et militaires, nos directeurs spirituels qui, en toute douceur et par amour, ne nous ménageaient pas.

Saint Paul a raison, toute correction, au début, fait mal, et nous pique dans notre amour propre…mais après les fruits de paix et de justice sont bien là.

Cessons d’aller chercher nos enseignements dans des « classiques » à moitié païens, ou carrément modernistes, et revenons à la saine lecture de l’écriture sainte, avec la pratique des sacrements et l’éclairage des pères.

« Ne déplace pas la borne ancienne, que tes pères ont posée. » (Pv, 22, 28)

Les grands siècles de Foi psalmodiaient les heures, lisaient l’écriture sainte, et étaient nourris de lecture spirituelle.

Si nous voulons restaurer une France royale et très chrétienne, restaurons cette éducation très chrétienne.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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