Rester en France ou émigrer ?
L’amour de la France nous élève à désirer le meilleur pour notre pays. La France que nous portons tous dans notre âme pour son histoire, son identité et ses paysages, nous le savons, est dépositaire d’une « mission divine », admirablement décrite par le Marquis de la Franquerie. Une mission si grande que notre responsabilité de phare du monde est engagée lorsque nous sombrons dans la vase révolutionnaire, entraînant alors les peuples dans notre déchéance.
Cette déchéance, si aiguë, est dévoilée au grand jour par la liberté d’internet*. La tentation se fait grande, alors, d’imiter certains de nos anciens contre-révolutionnaires, qui ont préféré quitter la France pour émigrer vers des nations où les principes chrétiens et naturels, toujours debout, n’étaient pas encore dissous dans les délires des obscures « lumières ».
En effet, par vagues, les forces vives du pays ont franchi les frontières pour quitter leur terre déchue.
Aujourd’hui, à la destruction pierre par pierre de la civilisation catholique et française s’ajoute, très naturellement, une substitution du corps traditionnel français par des populations étrangères. L’insécurité, l’incivilité et finalement l’impression de ne plus être chez soi poussent de jeunes couples français à se demander s’il ne faudrait pas décamper pour élever convenablement, et en sécurité, ses enfants.
Pourtant, le président du FNJ, Julien Rochedy vocifère régulièrement contre les jeunes français, souvent très diplômés, qui quittent la France pour vivre ailleurs. Il s’inscrit dans la logique patriote contemporaine. Si nous nous scandalisons de l’immigration, quelle cohérence dans l’émigration ? De plus, la rhétorique belliqueuse entretenue par les différentes parties dans ces joutes invasives interdit la désertion. On ne va pas laisser la Beauce, la Sologne, la Provence et les Landes aux étrangers !
Quel déshonneur de décamper, de surcroît pour des têtes bien faites qui pourraient aider au redressement de la France en différents domaines (ingénieurs, chefs d’entreprises, artistes, chercheurs, vrais intellectuels, etc.), en laissent les terres de nos racines, les cimetières où reposent nos ancêtres et les églises de notre belle France !
Que dire alors à des jeunes, qui souhaitent simplement rallier un pays ceint de saines frontières, qui n’aspirent qu’à élever des enfants en paix, ou à la liberté d’aller et venir sans crainte ?
Les principes qui ont construit la vraie France sont supérieurs à cette dernière, et nous ne condamnons pas les émigrations légitimes, y compris de certains grands noms de notre histoire.
Marthe Robin a dit, comme bien d’autres mystiques, que la France repartirait comme une flèche. Pour cela, il faudra bien que ses bons éléments ne soient pas éparpillés aux quatre coins du monde. Notre temps a vraiment besoin de héros.
Julien Ferréol
*Vexilla Galliae, néanmoins, ne saurait être qu’oracle de mauvaise augure, et nous remercions le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme pour ses chroniques de bonnes nouvelles.