Le général Pierre de Villiers nommé à la tête de l’armée
L’armée de terre a un nouveau patron. Le général d’armée Pierre de Villiers vient d’être nommé chef de l’état-major des armées. Marié et père de six enfants, il est né le 28 juillet 1956 en Vendée, il est le fils de l’ancien résistant et activiste de l’OAS Jacques de Villiers. Il est le frère de Philippe de Villiers. Entré à Saint-Cyr en 1975, il rejoint à sa sortie le 2e régiment de Dragons, basé en Alsace, où il est chef de peloton. Chef d’escadron au sein de la 7e division blindée dans le Doubs, il est ensuite promu chef de corps du 501e-503e régiment de chars de combat dans la Marne. En 1999, il part au Kosovo dans le cadre de la KFOR. Il a occupé à plusieurs reprises le poste d’instructeur à Saumur. Entre 2003 et 2004, il est reçu comme auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale. De décembre 2006 à avril 2007, il commande 2500 militaires, originaires de 15 pays, en Afghanistan.
En septembre 2008, il est nommé chef du cabinet militaire du Premier ministre, François Fillon. C’est en 2010 que le général de Villiers rejoint l’état-major des armées (EMA), alors dirigé par l’amiral Edouard Guillaud. Il y occupe le poste de major-général des armées, c’est-à-dire le n° 2 de l’armée française. Le 15 janvier dernier, il est promu chef de l’EMA.
Il s’agit là d’un choix qui s’inscrit plutôt dans la continuité. L’objectif de cette nomination est sans doute de limiter les critiques venant de la hiérarchie militaire et visant le pouvoir politique, notamment suite au gel du budget de la défense et aux violentes réductions d’effectifs.
Le général de Villiers va devoir faire face à de nombreuses difficultés. L’armée française est actuellement déployée dans de nombreux pays (Mali, Centrafrique, etc…), où elle doit faire face à des situations diverses et compliquées (c’est plus qu’un euphémisme). La politique militaire de la France doit prendre en compte la nouvelle situation géopolitique, la multiplication des conflits asymétriques, le désengagement progressif des Etats-Unis du Moyen-Orient, les modifications technologiques… En même temps, notre armée est mise au rabais, entre perte de souveraineté nationale au profit de l’UE et coupes claires dans le budget. Souhaitons au nouveau chef d’état-major d’avoir assez de poigne pour défendre ceux qui nous défendent !
François Etendard