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Le Boudoir Turc de Marie-Antoinette enfin restauré au Château de Fontainebleau

Depuis le 11 mai 2015, le Boudoir Turc de Marie-Antoinette, joyau du Château de Fontainebleau, est de nouveau visible, pour le plus grand bonheur des touristes et des amateurs du patrimoine.

Unique en France par sa très longue histoire et l’extraordinaire diversité de ses ensembles décoratifs, les collections du Château de Fontainebleau comprennent plus de 30 000 œuvres, réunies dans près de 1500 pièces. Encore inconnu du grand public, le boudoir turc, espace intime niché dans les hauteurs du château, fait partie des trésors que dévoile progressivement Fontainebleau. Cet écrin délicat est conçu en 1777 pour Marie-Antoinette qui fait aménager les anciens appartements de Marie Leszcynska, épouse de Louis XV. Le boudoir turc ne perd ni son éclat, ni sa fantaisie, lorsqu’au XIXème Siècle, l’impératrice Joséphine en fait sa petite chambre à coucher, ornée d’un mobilier somptueux et atypique.

Le boudoir turc est un témoignage unique au Monde du goût ” à la turc “. Unique au monde car il est le dernier témoignage subsistant intégralement dans son décor des turqueries royales qui fascinent tant le XVIIIème Siècle français, les boudoirs turcs du comte d’Artois, frère de Louis XVI, et de la reine à Versailles ayant aujourd’hui disparu. Sous l’Empire, la vogue des boudoirs turcs connaît une seconde faveur, comme en témoignent celui aménagé sous le Consulat dans l’hôtel parisien du général Moreau, dont le mobilier sera acquis par Napoléon 1er en 1804 et envoyé à Fontainebleau, et celui créé à l’hôtel de Beauharnais à Paris. Les relations diplomatiques nouées entre la France et l’Empire ottoman depuis Louis XV expliquent cette mode orientalisante dans les arts : décoration, peinture, tapisserie, ballet, littérature, dont le boudoir turc du château de Fontainebleau est le meilleur exemple d’un Orient de fantaisie.

Cette restauration exemplaire, conduite par Vincent Cochet, conservateur du patrimoine au château de Fontainebleau, et Patrick Ponsot, architecte en chef des monuments historiques, permet aujourd’hui de découvrir le subtil éclat de ce lieu magique. Et dire que ce lieu fut l’antre caché de la Reine, décoré à la mode orientale, cette petite pièce mesure 11 m2, est le dernier témoignage existant des turqueries royales inspirées par l’orient et à la mode au XVIIIème Siècle. A ce titre, elle est une curiosité d’autant qu’elle constitue une sorte de lieu secret. La Reine la fait en effet construire afin de pouvoir se retirer du monde et échapper aux courtisans.

Il faut grimper 69 petites marches pour pénétrer dans ce boudoir à l’ambiance à la fois clinquante et feutrée : ” Nous avons décidé de le restaurer, puis de l’ouvrir à la visite, car c’était, avec le théâtre impérial, un des derniers joyaux cachés de Fontainebleau ” affirme Jean-François Hébert, président du château de Fontainebleau. Un boudoir à voir absolument.

Eric Muth

Pour en savoir plus : www.musee-chateau-fontainebleau.fr

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