La trêve des confiseurs
En 1874, les parlementaires monarchistes et républicains, d’un commun accord, estimèrent que la période entre Noël et Jour de l’an était peu propice aux débats passionnés, cette « armistice » prit alors le nom de « Trêve des confiseurs ». Cette règle de vie appartient à notre héritage de civilisation chrétienne lorsque l’Eglise, au Moyen-Age, imposa aux belligérants la « Trêve de Dieu », c’est-à-dire la suspension de la guerre, en particulier durant les fêtes religieuses. Ce « miracle » se réalisa le 25 décembre 1914 à Ypres lorsque des tranchées allemandes s’élevèrent les chants de Noël, et avec eux une trêve.
Durant la « trêve » le temps suspend son vol. La polémique sur les crèches dans les lieux publics devrait cesser. On évitera aussi d’évoquer le débat inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale le 21 janvier 2015 sur la fin de vie, une nouvelle « Concorde » nationale entre l’UMP et le PS est annoncée ! Il en sera de même du projet sur l’activité et la croissance dit « loi Macron » qui élargira les dérogations à la règle du repos dominical, allant de ce fait à l’encontre du Décalogue au même titre que le meurtre et le vol.
La « Trêve des confiseurs » est donc un temps béni pour aller à la rencontre de cette belle profession artisanale. A Amiens, la ville de Saint-Honoré, patron des boulangers, Jean-Alexandre Trogneux* propose ses spécialités avec ses macarons et ses petits Jésus en sucre, à sa boutique de Saint-Quentin on retrouve le Quentin (de la Tour) et à Lille, la Fleur de Lys sous la forme de bonbon au chocolat fourré de ganache.
Le 6 décembre, pendant qu’à Marquette-Lez-Lille, Saint-Nicolas était pour la première fois depuis 20 ans interdit de passer dans les classes des écoles publiques par décision du ministère de l’Education Nationale au nom de la prétendue laïcité, Jean-Alexandre Trogneux le recevait dans sa boutique.
A la nomination d’Emmanuel Macron, son beau-frère, au gouvernement, le fameux confiseur d’Amiens déclara au Courrier picard « La politique est un sujet tabou entre nous et donc, on parle d’autre chose. » mais point de polémique c’est la « Trêve des confiseurs ».
Nicolas Chotard
*Jean Trogneux
1, rue Delambre
80000 Amiens