Des qualités que doit revêtir l’amour que nous portons à notre Roi légitime pour être véritable. Lettre aux membres et amis de la Confrérie royale, par le Fr. Maximilien-Marie du Sacré-Cœur
À l’occasion de ce jour anniversaire de la naissance (25 avril 1974) de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, je vous propose de réfléchir sur l’amour que nous devons à notre Souverain légitime, en particulier en tant que membres de la Confrérie Royale.
1) L’amour que nous portons à Monseigneur le Prince Louis de Bourbon n’est évidemment pas un « amour intéressé » :
Nous ne sommes pas légitimistes, nous ne sommes pas membres d’une confrérie de prières pour le Roi et pour la France, afin d’en attendre des honneurs, des gratifications, et des récompenses (hormis les récompenses célestes que Dieu accorde à Ses bons et fidèles serviteurs).
Nous ne sommes pas des courtisans. Nous ne voulons pas appartenir à la race de ceux qui, lorsque le Prince paraît en quelque endroit, se précipitent juste pour se faire voir, pour se faire remarquer du Prince, pour se faire prendre en photo avec lui, à seule fin de se faire ensuite valoir aux yeux des autres.
L’engagement dans cette Confrérie doit être animé par l’esprit des humbles serviteurs tels qu’ils sont décrits dans le saint Évangile, animé par une volonté d’œuvrer spirituellement et en profondeur, dans l’ombre, sous le regard de Dieu, des anges et des saints, avec la discrétion du levain enfoui dans la pâte.
2) L’amour que nous portons à Monseigneur le duc d’Anjou n’est évidemment pas non plus un amour sensible :
Lorsque je parle d’amour sensible, je parle d’un amour qui se fonderait sur les qualités extérieures et physiques que perçoivent les sens.
Que des adolescentes un peu évaporées puissent dire du Prince Louis avec toutes les simagrées d’usage : « Il est trop beauuuuuuuuuu ! On l’aimeeeeeeeee ! » cela pourrait être excusable ; mais que ce soit là un motif d’être « légitimiste » et d’aimer le Prince ne sied évidemment pas à des adultes raisonnables !
Certes, on peut dire que le Prince est bel homme, et qu’il sait se montrer charmant lors des manifestations au cours desquelles ses sujets peuvent le saluer, mais ce n’est en aucune manière la raison fondamentale pour laquelle nous l’aimons : s’il était laid et contrefait, ou bien s’il faisait montre de mauvais caractère, nous devrions néanmoins l’aimer indépendamment de cela, et nous devrions même l’aimer davantage !
3) L’amour que nous portons à Louis XX, notre Roi, n’est pas non plus un amour sentimental :
L’amour sentimental se nourrit de romantisme ; l’amour sentimental est pétri d’illusions idéalistes. Mais l’amour que nous portons à l’héritier et successeur légitime des Rois de France n’est ni du romantisme, ni de l’idéalisme : de la même manière que la royauté traditionnelle française est réaliste, nous devons porter à notre Prince un amour réaliste.
Comme tout un chacun, Monseigneur le Prince Louis a des qualités et des défauts ; comme tout un chacun, Monseigneur le Prince Louis a des vertus et aussi des capacités à trahir la vertu ; comme tout un chacun, Monseigneur le Prince Louis a reçu des grâces et des dons particuliers de la Providence et porte en lui l’héritage du péché originel et les conséquences de ses propres manquements à la grâce.
Louis XX n’est pas le chevalier blanc des contes de fées, ni le super-héros aux super-pouvoirs infaillibles : c’est parce que nous avons conscience, — une vraie conscience chrétienne —, que le Prince doit lutter, comme tout un chacun, ici-bas contre les tentations de ce monde que nous devons l’aimer et que notre amour, conscient des dangers qui le guettent, doit être d’autant plus réaliste et fort.
4) Ce que doit être l’amour que nous portons à Louis XX
Ainsi, après avoir précisé ce que notre amour pour le Prince n’est pas, pouvons nous développer encore ce que doit être — ce qu’est déjà, mais ce que doit être toujours davantage et toujours mieux — l’amour que nous portons à notre Souverain légitime :
A – Avec toute notre intelligence et toute notre âme raisonnable, légitimistes, nous devons reconnaître et vénérer en Monseigneur le Prince Louis de Bourbon celui que désignent, selon les mystérieux desseins de la Providence et de la Sagesse divines, les Lois fondamentales du Royaume pour l’accomplissement de la volonté politique de Dieu sur la France.
B – Avec toute notre volonté, informée par les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, et par les vertus cardinales de force, de tempérance, de justice et de prudence, nous devons aimer Monseigneur le Prince Louis essentiellement parce qu’en lui s’incarnent les Principes de la monarchie traditionnelle voulue par Dieu pour la France.
C’est en cela que consiste l’amour véritable que nous devons au Prince, notre Souverain légitime.
Et cela est fort ; cela a de la consistance ; cela nous porte avec l’énergie de la grâce qui a fait irruption dans l’histoire de France lors du baptême-sacre de Clovis et qui traverse et traversera les siècles, de génération en génération, tant qu’il y aura une France, et tant qu’il sera permis d’espérer !
C’est cet amour, réaliste et surnaturel à la fois, qui fait que nous ne sommes pas des « groupies », que nous n’entretenons pas un bêtifiant culte de la personnalité, et qui nous garantit contre toutes les déceptions liées aux fragilités humaines.
C’est ainsi que, contrairement aux « fans » des stars de la chanson ou du cinéma qui se comportent de manière surexcitée, voire à demi-hystérique —, cet amour authentique du Prince nous fait ployer le genou et baiser sa main, parce qu’il nous place en présence d’un mystère et d’une grâce, trésor porté, ainsi que le dit Saint Paul, dans un vase d’argile mais trésor véritable cependant, et trésor qui peut seul relever et faire revivre la France cruellement blessée et gisant dans la boue.
« Domine, salvum fac Regem nostrum Ludovicum, et exaudi nos in die qua invocaverimus Te :
Seigneur, sauvez notre Roi Louis, et exaucez-nous au jour où nous Vous invoquerons ! »
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur