De la rigueur – signe de civilisation
La France est relâchée. Les observateurs de l’ancien monde le constatent tous les jours. La « mise » de nos contemporains est rarement convenable, quand elle n’est pas tout à fait négligée. Les milieux de la capitale, des hauts milieux d’affaire et des ministères, « par force », sauvent l’honneur, et encore. Seule quelques paroisses, souvent traditionnelles, font sentir la dignité de l’ancien temps, in extremis.
Il faut dire que s’habiller décemment en France devient une gageure et demande une volonté herculéenne. Pour les hommes, encore est-il possible de s’habiller convenablement, si on y met le prix, sans difficultés insurmontables. Pour les femmes, c’est quasiment impossible. Trouver des robes et des jupes décentes et élégantes est plus qu’une gageure, c’est mission impossible. Vous trouvez une robe qui passe sous le genou (ne parlons pas de chevilles, cela n’existe plus), bizarrement ça s’échancre en haut… Merci le « prêt-à-porter »… Il ne reste plus qu’à réapprendre à coudre…
Ici au Japon, la rigueur reste bien ancrée dans les mœurs. L’uniforme dans les écoles enseigne aux enfants un minimum de rigueur et de propreté qui restent à vie. Trouver de quoi s’habiller décemment reste facile, et il existe de nombreuses boutiques de sur-mesure. Il reste une habitude de s’habiller de façon particulièrement formelle pour les événements importants de la vie, comme les mariages, les obsèques et autres occasions.
L’autre jour encore, je rencontrais un ami japonais de longue date un samedi soir. Le saluant, à la sortie de la gare, je fus surpris. Je n’ai pas compris tout de suite pourquoi, mais après quelques instants je me suis rendu compte que c’était la première fois que je le voyais habiller en « civil », sans cravate et sans chemise, mais avec une veste de costume tout de même. Il faut l’expérimenter pour le croire, mais la rigueur dans la tenue, et la rigueur dans les rythmes de vie plus généralement parlant, ont un effet absolument bénéfique sur le « niveau général » comme on dit. De façon tout à fait naturel et sans grands efforts. Quand tout le monde est à l’heure, quand tout le monde s’habille bien, par force, on apprend facilement à être à l’heure et à s’habiller bien soi même, et par là à être plus rigoureux, plus respectueux des autres – car la mise décente comme la ponctualité sont avant tout du respect et de la politesse pour les autres d’une part, puis aussi le témoignage de sa vocation particulière et de la dignité de cette vocation et des responsabilités qui vont avec (c’est d’ailleurs pourquoi le dimanche il faut s’habiller au mieux, mieux qu’en semaine, car nous sommes le temple de Dieu qui va accueillir le Seigneur dans son propre corps, on ne saurait être négligé – vous imaginez recevoir chez vous notre bon Roi en jean ?).
La forme doit évidemment précéder le fond. « La lettre tue, l’esprit vivifie ». Ou encore « ces sépulcres blanchis ». La forme n’est qu’un prérequis, n’est que la base qui doit impliquer un fond. Mais en même temps impossible d’avoir un fond, un esprit, qui ne se déverse pas sur la forme et qui ne se verrait jamais. La charité donne forcément des bonnes œuvres, même si de « bonnes œuvres apparentes » n’impliquent pas forcément la charité. Dans tous les cas, là où il n’y a pas de bonnes œuvres et de bons fruits, il ne saurait y avoir de charité, c’est la seule chose sûre.
Alors apprenons à être de plus en plus rigoureux, pour affermir notre volonté et notre vertu, et se tenir toujours prêt à agir pour le Roi et pour le Christ !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,
Paul de Beaulias
Je ne suis pas si sûr qu’il soit impossibles aux femmes, chez nous, de trouver une jupe, une robe allant jusqu’à mi-mollet ou jusqu’aux chevilles. Malheureusement, la dépravation, par le vêtement existe partout. Je faisais récemment remarquer que m^me au théâtre, on voit souvent désormais un peu trop de dénuement; certaines mises en scènes incluent parfois en elles un certain érotisme dont on se passerait aisément , même en n’étant pas si pudibond.Oui restons décent! Par contre, moi qui poste souvent, si pas toujours un jean, fût-il propre, cela m’empêcherait-il de m’incliner devant mon Roi ???
Cher Monsieur,
Certes ce n’est pas impossible, mais, il faut le dire, extrêmement difficile de pouvoir s’habiller décemment en France pour une femme (et une fille) aujourd’hui, je peux vous l’assurer ! Ou alors il faut pouvoir se payer une couturière ou coudre ses propres vêtements. Mise à part la boutique en ligne Magellys (joli nom au passage !), je ne connais aucune enseigne en France qui ne propose une longueur décente (ne serait-ce qu’au-dessous du genou) pour toutes ses robes et jupes ! Après il faut bien évidemment payer un peu plus cher que dans des magasins et grandes surfaces, mais la qualité est souvent au rendez-vous. Ils proposent depuis peu certains vetements sur mesure. Et notamment des vêtements de grossesse, ce qui est encore plus dur à trouver…Ou alors, la solution étant d’acheter d’occasion et de toujours demander au préalable la longueur pour être sûr. Ou d’acheter à l’étranger ! J’avais trouvé de ravissantes jupes et robes en Hongrie à un prix risible et ce n’était pas du “made in china”, mais des confections hongroises et italiennes !
Et j’ai dû commander en ligne il y a quelque temps directement de Hong Kong pour trouver des robes de maternité qui ne soient pas trop courtes !
Voilà les sacrifices et le temps que l’on doit prendre pour pouvoir se vêtir convenablement dans notre pays qui suit bêtement une mode de plus en plus vulgaire et ridicule…