Voyage avec Jésus en Galilée : « Une lumière s’est levée »
Nazareth, Cana, le mont Thabor, Capharnaüm, le Jourdain, le lac de Tibériade : des noms qui chantent dans notre cœur, des légendes qui courent à perdre haleine et nous propulsent en Galilée, surnommée très justement aujourd’hui la “Toscane” ou la “Provence” israélienne. Que faisait donc Jésus en Galilée ?
En sortant du désert, après quarante jours de jeûne, et après avoir triomphé des épreuves, Jésus vient d’apprendre l’arrestation de Jean-Baptiste. On peut dire que Son heure d’agir est arrivée. Il quitte Nazareth (actuellement l’une des plus grandes villes d’Israël, considérée comme l’un des principaux centres religieux du christianisme). Il se rend sur les rives du Jourdain pour habiter au nord du lac de Tibériade, à Capharnaüm, une ville où Jésus vit venir à lui toutes sortes de malades demandant la guérison du corps ou celle de l’esprit, si ce n’est des deux. Il n’a donc pas choisi cette ville par hasard. Ne dit-on pas encore de nos jours « quel capharnaüm » pour désigner un espace « brouillon » ?
Si Jésus décide donc d’aller habiter – non pas dans la capitale Jérusalem – mais à Capharnaüm (‘Village de Nahum’ en hébreu, ‘Nahum’ signifiant ‘Dieu console’), cette petite ville frontière au nord de la Galilée juive, entourée de provinces païennes, la Syro-Phénicie, la Trachonitide et la Décapole, Il connaît ses missions. D’un côté, les régions juives de « Zabulon et de Nephtali » (« respectivement les dixième et sixième des douze fils de Jacob »), et de l’autre « la route de la mer et le pays d’au-delà du Jourdain », le pays des païens…
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète lsaïe: « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens: le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée. »
La voix de Jésus au bord du lac a été entendue et il a su convaincre. Quelques pêcheurs décident de tout quitter pour le suivre. Selon un texte grec, deux d’entre eux pêchent à l’épervier (amphiblèstron). Il s’agit de Pierre et d’André, plus pauvres que Jacques et Jean, les fils de Zébédée, qui ont des serviteurs, des barques et de grands filets. Si Jésus s’adresse en particulier à des pêcheurs de poissons pour qu’ils deviennent des pêcheurs d’hommes, le symbolisme est évident. Dans le judaïsme ancien, la mer est le symbole des puissances de mort. Le monde des païens dans les ténèbres doit devenir un monde de lumière pour les nouveaux croyants.
Il proclame, à la suite de Jean-Baptiste: “Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche.” Tout un peuple attendait depuis des siècles ce message qui annonçait le règne de Dieu. Cette fois, tous entendent son message.
Avant de conclure, ne nous privons pas de la belle histoire des noces à Cana. Qui ne se souvient du premier miracle de Jésus en Galilée (Jean 2.1-12) ? Le troisième jour de son arrivée, il y eut des noces à Cana en Galilée et le vin manqua. Six jarres de pierre, destinées aux purifications des juifs, furent remplies d’eau et Jésus les changea en (excellent) vin. Et dans les profondeurs de notre mémoire, nous savons qu’il fut dit : «Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent!». Par ce premier signe miraculeux, Jésus manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.
Et nous, 2014 ans plus tard, qu’attendons-nous pour suivre Jésus comme de simples pêcheurs et devenir des relais de lumière ? Il faut chaque jour nous efforcer de nous convertir, nous rapprocher de Dieu et devenir des modèles de bonheur pour nos proches, nos amis, nos relations.
Nous ne pouvons interpeller que dans la joie, la lumière et l’amour parce que nous sommes enfants de Dieu et que nous n’avons d’autre désir que d’entraîner les autres à la suite de Jésus. Bien sûr, rien n’est facile et nous pouvons aussi douter, avoir peur de ne pas réussir et peut-être même y renoncer. Si cela était si facile, ça se saurait. Mais il suffit parfois d’une rencontre, d’une lecture, d’une inspiration pour réussir sa conversion et celle des autres.
Oui, nous sommes baptisés, oui, nous croyons, oui, nous pouvons devenir des repères pour les autres, oui, nous pouvons convertir et apporter de la lumière, oui, nous croyons que nous chrétiens, à la suite de Jésus, nous pouvons vraiment offrir à tous de la joie, oui, nous croyons que nous pouvons – par notre foi, notre bienveillance, notre générosité et notre sourire – faire passer un message d’espérance dans ce monde où règnent l’immoralité, l’individualisme, la recherche des plaisirs temporaires et superficiels, le mensonge, les vols, les arnaques, les perversions en tous domaines et nous croyons qu’il sera possible de revenir notamment sur les lois abjectes de certains ministres. N’assombrissons pas ce feuillet en les citant.
Jésus a apporté la lumière à Capharnaüm. Nous n’allons pas retourner dans les ténèbres, les erreurs et célébrer le veau d’or. Nous continuerons – contre vents et marées – à apporter la lumière de Jésus et à espérer que beaucoup parmi nous (les meilleurs puisqu’ils lisent Vexilla-Galliae !) contribueront d’une façon ou d’une autre à rétablir la paix de Dieu pour une meilleure justice sociale. Il a été écrit, n’ayons pas peur de le réécrire : « Le peuple a vu une grande lumière ».
Imaginons, nous aussi, avec la chute prochaine et imminente des membres (menteurs et voleurs) de ce gouvernement si destructeur des règles les plus élémentaires d’amour, de vie et de morale, qu’un roi apportera cette lumière.
Ouvrons-nous à l’espérance avec l’Evangile de Saint-Matthieu de ce 3ème dimanche du temps ordinaire. Oui, nous croyons que nous pouvons changer le monde !
Solange Strimon