Sermon sur les Commandements de l’Église de la Confession et la Communion annuelles
Introduction
L’Église nous fait lire dans l’Évangile de ce 4ème dimanche de Carême, le récit de la multiplication des pains. L’évangéliste introduit ainsi ce récit : « La Pâque était proche. Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ? » (Jn. 6;4-5). Comme la foule de l’Évangile, nous sommes maintenant proches de Pâques ; comme Jésus dans l’Évangile, l’Église se demande : « comment vais-je nourrir spirituellement la multitude des fidèles ? ». Elle a répondu en instituant deux commandements : le commandement de la confession annuelle, et celui de la Communion Pascale. C’est de ces deux commandements dont je vous parlerai aujourd’hui, après vous avoir rappelé le droit de l’Église à faire des lois.
1. Le droit de l’Église à faire des commandements
L’Église est la société fondée par Notre-Seigneur Jésus Christ pour continuer son œuvre sur terre, et par laquelle Il s’incorpore les âmes pour les introduire dans la vie Divine. Notre-Seigneur a confié la mission de gouverner son Église sur terre à St. Pierre et aux Apôtres, et en conséquence Il leur a donné une autorité sur l’ensemble des membres de l’Église : « Celui qui vous écoute, M’écoute ; celui qui vous méprise, Me méprise. Et celui qui Me méprise, méprise Celui qui M’a envoyé. » (Lc. 10;16).
St. Pierre, les Apôtres et leurs successeurs les papes et évêques, ont établi un grand nombre de commandements ou lois, nécessaires pour la bonne organisation de l’Église en tous ses aspects. Ces lois sont réunies actuellement dans ce qu’on appelle le Droit Canon. Parmi ces lois, il y en a six qui concernent absolument tous les Catholiques sans exception, et ce sont elles que nous appelons communément : « les Commandements de l’Église ».
L’Église a fait ces Commandements afin de nous aider à accomplir certains commandements de Dieu et de Notre-Seigneur. Ainsi, le 3ème Commandement de Dieu nous dit : « Tu sanctifieras le Jour du Seigneur ». L’Église précise que le « Jour du Seigneur », c’est non seulement tous les dimanches de l’année, mais aussi les 10 fêtes d’obligation (Noël, Circoncision, Épiphanie, Ascension, Fête-Dieu, Immaculée Conception, Assomption, St. Joseph au 19 mars, St. Pierre et St. Paul, la Toussaint) ; et elle précise que la façon concrète de sanctifier ces jours, c’est d’assister à la Messe et de ne pas faire d’œuvres serviles. L’Église formule tout cela en deux Commandements : « Tu sanctifieras les fêtes d’obligation » et « Tu assisteras à la Messe les dimanches et fêtes d’obligation. »
Notre-Seigneur nous a averti aussi: « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous pareillement » (Lc. 13;3). L’Église nous aide donc à faire pénitence en indiquant des jours pour cela et en précisant la façon de faire, à travers deux autres Commandements : « Tu jeûneras aux jours fixés par l’Église » (Actuellement Mercredi des Cendres et Vendredi Saint) et « Tu ne mangeras pas de viande les vendredis et les jours fixés par l’Église. »
Notre-Seigneur a institué le Sacrement de Pénitence et indiqué la nécessité de se confesser pour être pardonné, quand Il dit à ses Apôtres : « Les péchés seront remis à ceux auxquels vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux auxquels vous les retiendrez. » (Jn. 20;23). Il a institué le Sacrement de l’Eucharistie et a indiqué la nécessité de Communier quand Il nous a dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez Son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. » (Jn. 6;54). L’Église nous aide donc à recevoir ces deux Sacrements si nécessaires en faisant deux autres Commandements afin de préciser quand se confesser et communier, au minimum : « Tu te confessera au moins une fois l’an. » et « Tu communieras chaque année au Temps Pascal. »
Avant de voir plus en détails ces deux derniers commandements tels qu’ils sont exprimés actuellement dans le Droit Canon de 1983, je vous rappelle brièvement l’approche de la Fraternité St. Pie X par rapport à ce dernier. Le Droit Canon de l’Église a été modifié après le Concile Vatican II afin d’intégrer dans les lois de l’Église les orientations doctrinales et pastorales nouvelles de Vatican II, et fut publié en 1983. Rejetant les erreurs de Vatican II, la FSSPX rejette logiquement les modifications du Droit Canon qui intègrent ces erreurs dans les lois de l’Église. Cependant la FSSPX n’est pas le Pape ; elle n’a pas autorité pour imposer sur les fidèles plus d’obligation que ne le fait le Pape. Ainsi par exemple, le Droit Canon de 1983 n’impose qu’une heure de jeûne avant de recevoir la Communion (Canon 919) ; la FSSPX recommande aux fidèles de garder la discipline précédente de jeûner pendant 3 heures car bien plus sensée et meilleur pour leurs âmes, mais ne prétend pas l’imposer aux fidèles sous peine de péché. Voyons maintenant ce qu’impose actuellement l’Église aux fidèles sous peine de péché grave par rapport à la Confession et Communion.
2. Le Commandement de la Confession annuelle
Au sujet de la Confession annuelle, le Droit Canon de 1983 dit ceci : « Tout fidèle parvenu à l’âge de discrétion est tenu par obligation de confesser fidèlement ses péchés graves au moins une fois par an. » (Can. 989). Expliquons ce que cela signifie.
Ce commandement concerne tous les fidèles, c’est-à-dire tous ceux qui ont été baptisés dans l’Église Catholique ou qui se sont convertis à la Foi Catholique à un moment ou l’autre pendant leur vie. Les non-Baptisés et ceux qui ont été baptisés en dehors de l’Église Catholique ne sont pas sujets à ce Commandement.
L’âge de discrétion est l’âge auquel l’enfant arrive à distinguer le bien du mal. De façon théorique cet âge est fixé à sept ans, mais en réalité cela dépend de chaque enfant. St. Grégoire fait mention d’un enfant blasphémateur, damné à l’âge de 4 ans. Ici, je rappelle aux parents leur devoir de préparer leurs enfants à la Confession dès qu’ils ont atteint l’âge de discrétion. S’ils sont capables de discerner le bien du mal, ils sont alors capables de pécher et ils ont donc besoin du secours du Sacrement de Pénitence.
Le Droit Canon dit qu’il faut confesser fidèlement ses péchés graves. Cela veut dire qu’il faut faire une bonne confession : avoir une contrition sincère de tous ses péchés mortels, les accuser tous quant à leur nature et leur nombre, faire sa pénitence et réparer les torts commis. On ne remplit évidemment pas le commandement de l’Église en faisant une Confession sacrilège, c’est-à-dire une confession sans contrition, ou une confession dans laquelle on cache volontairement un péché mortel, ou une confession sans volonté de réparer dès que possible les torts graves et injustes qu’on a causés. Veuillez noter que le Commandement de l’Église n’oblige pas ceux qui n’ont pas commis de péché mortel pendant l’année.
En ce qui concerne le temps de l’obligation de la Confession, l’Église dit seulement « au moins une fois par an ». Une confession faite pendant l’année, quel que soit le moment, remplit le Commandement de l’Église.
Quant à la fréquence, l’Église dit « au moins une fois par an » : il est évident que c’est un strict minimum et qu’il serait bien dommage de se limiter à ce minimum. Ce serait comme un malade qui déciderait de prendre son médicament seulement une fois par an… Tous les saints et maîtres spirituels recommandent de se confesser régulièrement. Une fois par mois ou toutes les 2 semaines est un bon rythme.
3. Le Commandement de la Communion Pascale
Au sujet de la Communion Pascale, le Droit Canon de 1983 dit ceci : « Tout fidèle, après avoir été initié à la Très Sainte Eucharistie, est tenu par l’obligation de recevoir la Sainte Communion au moins une fois l’an. Le précepte doit être rempli durant le temps pascal, à moins que pour une juste cause, il ne le soit à une autre époque de l’année. » (Canon 920). Expliquons ce que cela signifie.
Ce commandement concerne tous les fidèles qui ont été baptisés ou reçus dans l’Église Catholique, comme on l’a dit pour le commandement de la Confession, et qui ont fait leur Première Communion. L’expression « être initié à la Très Sainte Eucharistie » fait partie du jargon moderniste volontairement abscons, pour simplement dire « Faire sa Première Communion ».
L’âge de la Première Communion, c’est l’âge de discrétion, comme pour la Confession. Les parents ont le devoir de préparer leurs enfants à la Première Communion dès qu’ils comprennent qui est Jésus et que la Sainte Eucharistie, c’est Jésus Lui-même.
Quand l’Église commande de recevoir la Sainte Communion, bien sûr elle commande de faire une bonne Communion, ce qui veut dire recevoir la Sainte Eucharistie en état de grâce, s’y préparer en respectant le jeûne eucharistique, et avoir l’intention de plaire à Jésus et de s’unir à Lui. On ne satisfait évidemment pas au Commandement de l’Église en faisant une Communion sacrilège, c’est-à-dire en recevant la Sainte Hostie en état de péché mortel.
L’Église commande de recevoir la Sainte Communion au moins une fois l’an. C’est un minimum vital pour ne pas mourir spirituellement. Jésus est la nourriture de nos âmes : pour être en bonne santé spirituelle, nous devons recevoir la Sainte Eucharistie souvent, toutes les semaines, tous les jours si possible. Jésus nous aime et veut nous communiquer son amour et ses dons, et Il le fait surtout à travers nos bonnes Communion. D’autre part, nous ne Lui faisons jamais autant plaisir que quand nous Le recevons avec amour dans la Sainte Eucharistie.
L’Église commande de recevoir la Sainte Communion au temps de Pâques. Ce qu’on appelle « le temps de Pâques » de façon ordinaire, ce sont les deux semaines qui courent du dimanche des Rameaux au premier dimanche après Pâques. Les évêques ont le pouvoir d’étendre cette période pour leur diocèse. L’Église commande de recevoir la Communion au temps de Pâques, parce que c’est le temps de l’année où nous célébrons l’institution de la Messe et de la Sainte Eucharistie ; parce que la vie éternelle que Jésus nous communique par la Sainte Communion, Il l’a mérité par sa Passion et Résurrection. Si on ne peut pas recevoir la Communion au temps de Pâques, on doit le faire dès que possible.
Conclusion :
Chers Fidèles, l’Église fait des Commandements pour nous aider à nous unir à Dieu, pour atteindre la vie éternelle. Elle a fait les Commandements de la Confession annuelle et de la Communion Pascale pour nous aider à recevoir les fruits de la Passion et de la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus Christ pendant la Semaine Sainte et la semaine de Pâques. Que ceux qui ne se sont pas confessés et qui n’ont pas communié depuis longtemps, se préparent donc : Jésus frappe à la porte de votre âme et demande à entrer. Ouvrez-Lui ! Que ceux qui se confessent et communient régulièrement méditent ces jours-ci sur la Passion de Notre-Seigneur Jésus afin d’exciter en leur cœur un regret plus profond de leurs péchés et un désir plus grand d’aimer Notre-Seigneur Jésus, de Le recevoir dans la Sainte Communion. Que Notre-Dame nous aide tous à bien faire nos Pâques.