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Sermon sur les péchés de blasphème et de scandale

Avec beaucoup de tristesse et de bonne colère, nous avons été témoins dernièrement d’une œuvre blasphématrice exposée au musée de l’université Geidai d’Ueno, au Japon, où je suis actuellement en mission. Cette œuvre est intitulée Jésus-Christ Punching-Ball. Il s’agit d’un grand crucifix suspendu à un trépied comme un punching-ball ; des gants de boxe sont alors mis à disposition pour ceux qui souhaiteraient boxer le Christ.

Je profite de cette triste circonstance pour vous parler aujourd’hui des péchés de blasphème et de scandale.

Le péché de blasphème

Le blasphème est une parole ou une action injurieuse envers Dieu. Le blasphème est intérieur si ce sont des pensées injurieuses que nous formulons contre Dieu dans notre cœur. Il est extérieur si ce sont des paroles, des écrits, des gestes ou des actes que nous manifestons extérieurement. Il y a par ailleurs plusieurs façons de blasphémer.

La première façon de blasphémer consiste à énoncer quelque chose qui est une injure faite à Dieu. C’est un blasphème d’affirmer de Dieu quelque chose qui ne Lui convient pas. Par exemple, dire de Dieu qu’Il est injuste, qu’Il nous oublie, qu’Il est un tyran, etc. est un blasphème. De même, c’est un blasphème de nier ce qui appartient à Dieu, à l’image de Sa toute-puissance, de la Providence, de la justice ou de la science. Par exemple, c’est un blasphème de dire que Dieu ne s’occupe pas bien de sa création ou des hommes. C’est aussi un blasphème que d’attribuer à une créature ce qui n’appartient qu’à Dieu. Par exemple, nous lisons dans les Actes des Apôtres que le roi Hérode-Agrippa fit un discours au peuple, et que le peuple s’écria : « C’est un Dieu qui parle et non un homme ! Mais à l’instant un ange du Seigneur frappa le roi, parce qu’il n’avait pas donné gloire à Dieu, et devenu la pâture des vers, il mourut. » (Act 12 ;21-22). Les satanistes tout particulièrement blasphèment en attribuant à Satan une science et une puissance qui n’appartiennent qu’à Dieu.

La deuxième façon de blasphémer consiste à dire quelque chose de Dieu qui est vrai en soi, mais à le dire avec mépris ou pour Le ridiculiser. Ainsi par exemple lors de la flagellation, les soldats couronnèrent Jésus d’épines et génuflectèrent en Lui disant : « Salut, Roi des Juifs ! ». C’est vrai, Jésus est le Roi des Juifs, mais les soldats dirent cela pour s’en moquer. C’était donc un blasphème. L’empereur romain Julien l’Apostat voulut lutter contre Jésus-Christ et anéantir Son Église. Au moment de mourir, il s’adressa à Notre-Seigneur avec colère : « Tu as vaincu, Galiléen ! ». C’est vrai, Jésus était galiléen, mais Julien l’Apostat ne l’appela ainsi que par mépris. C’était donc un blasphème. À Tokyo, au musée de Geidai, Notre-Seigneur Jésus-Christ est présenté comme un punching-ball. L’image recouvre une certaine réalité, dans le fond. En parlant de Sa Passion, Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même a dit par le Prophète Isaïe : « Je n’ai pas résisté, je ne me suis pas retiré en arrière. J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages et aux crachats… J’ai rendu ma face comme un caillou. » (Is 50 ;5-7). Mais au muséum de Geidai, la douceur et la patience de Notre-Seigneur pendant Sa Passion et Son amour pour nous sont ridiculisés. C’est donc un blasphème. De même, c’est un blasphème que de ridiculiser ou de parler avec mépris des choses saintes. Par exemple, c’est un blasphème que de ridiculiser le privilège de la virginité perpétuelle de la Très Sainte Vierge Marie.

La troisième façon de blasphémer consiste à souhaiter du mal à Dieu. Par exemple, de souhaiter que Dieu n’existe pas, ou qu’Il meurt, ou qu’Il ne punisse pas les péchés. C’est aussi un blasphème de souhaiter que quelque chose arrive afin que Dieu soit méprisé. Souhaiter que quelqu’un perde la Foi, par exemple, est un blasphème.

Blasphémer est un péché très grave, car cela revient à s’attaquer à Dieu Lui-même, par haine de Lui. Les punitions données aux blasphémateurs montrent bien la gravité de ce péché, car Dieu ne saurait punir injustement. Dans le Livre du Lévitique, Dieu dit : « Celui qui blasphémera le Nom de Dieu sera puni de mort : toute l’assemblé le lapidera. » (Lev 24 ;16). Dans la Bible, le roi Sennachérib blasphéma gravement contre Dieu. En punition, une grande partie de son armée fut massacrée par un ange envoyé de Dieu ; Sennachérib lui-même fut assassiné peu de temps après par ses propres fils. Saint Paul dit encore à Timothée qu’il a livré deux hommes à Satan « pour qu’ils apprennent à ne point blasphémer » (1 Tim 1 ;20).

Que devons-nous donc faire quand nous sommes confrontés à un blasphème ? Nous devons réparer. Le blasphème est fondamentalement un acte de haine contre Dieu. On ne peut donc réparer un blasphème que par un acte d’amour le plus parfait possible. Et quand le blasphème est public, il faut offrir à Dieu une réparation publique. Dans le cas du Jésus-Christ Punching-Ball, par exemple, avec quelques fidèles, nous sommes allés prier un chapelet en public au musée Geidai, devant le Crucifix.

Le péché de scandale

Le blasphème du musée Geidai n’est pas seulement un blasphème, c’est aussi un scandale. Le scandale est une parole ou une action par laquelle on pousse les autres à commettre un péché. Par exemple, quelqu’un qui manque la Messe du dimanche par négligence scandalise les autres, car son exemple banalise ce manquement grave et risque de pousser les autres à faire de même. Le soi-disant artiste qui fait de Notre-Seigneur Jésus-Christ un punching-ball et qui met des gants de boxe à disposition scandalise toutes les personnes qui voient cela : lui-même blasphème, on l’a dit, mais en plus il encourage les autres à le suivre dans sa chute.

On commet un péché de scandale dès qu’on donne volontairement aux autres l’occasion de commettre le péché, et cela même si de facto personne ne pêche en retour. Ainsi, même si aucun visiteur n’utilise les gants de boxe pour boxer Notre-Seigneur crucifié, le soi-disant artiste a commis un grave péché de scandale. En effet, le scandale est d’autant plus grave que la faute dans laquelle on fait tomber les autres est grave ; il est aussi d’autant plus grave que le nombre de personnes exposé au scandale est important. Notre-Seigneur a dit : « Malheur au monde à cause des scandales !… Malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! » (Mt 18 ;7). Le péché de scandale est un péché contre le commandement de la charité fraternelle. Au lieu d’aider les autres à aller au Ciel, on les encourage à se damner !

Quel est notre devoir face à une situation de scandale ? Nous devons évidemment faire notre possible pour l’écarter. Et plus le scandale est odieux, plus notre effort pour l’écarter doit être grand. Il y a certains scandales qu’on ne peut pas vraiment écarter quand ils viennent des autres. Difficile, en effet, de faire retirer de tous les petits supermarchés les magazines à caractère érotique ou pornographique ! Mais il y a d’autres scandales contre lesquels on peut agir. Ainsi en est-il du scandale du fameux Jésus-Christ Punching-Ball. Que faire dans un pareil cas, tel qu’il s’en produit régulièrement en France ? Aller prier le chapelet au musée devant le Crucifix en se relayant les uns les autres, écrire au directeur du musée pour lui signifier qu’une telle exposition est une honte, protester contre cette exposition sur le site internet du musée, organiser une pétition pour demander le retrait immédiat de ce blasphème, contacter des avocats chrétiens pour étudier la possibilité de porter plainte contre le musée, etc., etc. Tant que le scandale dure, notre effort pour l’écarter doit continuer.

Conclusion

Chers amis, il n’est pas possible d’aimer vraiment Notre-Seigneur et de rester sans rien faire devant un blasphème. Que chacun fasse donc régulièrement réparation envers Notre-Seigneur et Notre-Dame, et agisse courageusement selon ses moyens pour lutter contre les scandales qu’il rencontre. Ainsi soit-il.

Un prêtre missionnaire au Japon

Une réflexion sur “Sermon sur les péchés de blasphème et de scandale

  • Benoît Legendre

    “Blasphemer est un droit républicain”… La pauvre malheureuse qui brandit sa pancarte démontre bien que, pour celles et ceux qui en douteraient encore, la république si peu française se pose bien en adversaire déclarée de notre culture, notre Foi, notre civilisation !

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