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Sermon sur le choix de croire l’enseignement de l’Église Catholique

Introduction

Le Vendredi Saint, tous les Apôtres perdirent la Foi en la Divinité de Notre-Seigneur. En conséquence, le jour de Pâques, ils furent tous très lents à croire à sa Résurrection. Cependant dans l’Évangile nous voyons que Notre-Seigneur blâma St. Thomas pour son incrédulité, mais non pas les autres Apôtres. Pourquoi cette différence ? Parce que St. Thomas, à l’idée même de la Résurrection de Jésus, opposait un refus de croire arbitraire et injustifié, tandis que les autres Apôtres demandaient simplement des signes suffisants pour y croire.

Je vous parlerai aujourd’hui de comment le choix de croire l’enseignement de l’Église Catholique est une décision raisonnable.

1. L’attitude raisonnable face au surnaturel

D’abord rappelons-nous que les réalités surnaturelles existent. Nous pouvons prouver de façon rationnelle et absolument sûre l’existence de Dieu, c’est-à-dire d’un Être Premier qui a l’existence, la vie et toutes les perfections par Lui-même, et qui est source d’existence, de vie et de perfection pour tous les autres êtres. St. Thomas d’Aquin a merveilleusement synthétisé les preuves de l’existence de Dieu.

Nous les hommes recevons notre existence et vie de Dieu. Nous Lui sommes donc très inférieurs, ce qui signifie que nous ne pouvons pas tout connaître ni tout comprendre de ce qui concerne Dieu. Il y a donc des réalités qui nous dépassent, que nous appelons « surnaturelles ». Un homme qui nierait l’existence de réalités surnaturelles serait insensé ; il voudrait dire alors qu’il peut tout connaître, tout comprendre, tout faire ; il se ferait Dieu Lui-même, ce qui est évidemment faux car par exemple il ne peut même pas décider de la date de sa naissance, et il mourra qu’il le veuille ou pas.

Il y a des réalités surnaturelles. Mais comment allons-nous vérifier si une chose surnaturelle dont on nous parle existe vraiment ou pas ? Faut-il croire ou ne pas croire ? Dans l’un et l’autre cas, notre choix doit s’appuyer sur des arguments raisonnables.

D’abord nous devons éliminer ce qui est absurde, impossible, contradictoire. L’absurde, l’impossible, le contradictoire n’existe pas, qu’il soit naturel ou surnaturel.

Prenons un exemple d’absurdité : selon l’enseignement de l’Hindouisme, Ganesh serait un dieu avec un corps d’homme et une tête d’éléphant. C’est absurde : une tête d’éléphant est faite pour commander un corps d’éléphant et non pas un corps d’homme. Il n’est pas besoin d’être un grand chirurgien pour le comprendre. Il est donc déraisonnable de croire une telle histoire : ce n’est pas du « surnaturel », c’est de l’imagination pure. « Surnaturel » ne veut pas dire « absurde ». Prenons un autre exemple : la Sainte Trinité, Trois Personnes divines en une seule Nature Divine. Les notions de Nature et de Personne ne sont pas contradictoires. Dire que plusieurs Personnes peuvent être en une seule nature n’est pas absurde, bien que nous ne comprenions pas comment cela peut se faire car il n’existe rien de semblable sur terre. Il n’est donc pas déraisonnable de croire en la Sainte Trinité.

Quand on nous parle d’une chose surnaturelle et que cette chose n’est pas absurde en soi, il y a deux attitudes possibles. La première, c’est de la rejeter a priori parce que nous ne la comprenons pas et que par orgueil nous ne voulons pas admettre qu’il y ait des réalités qui nous dépassent. Ce fut l’attitude de St. Thomas par rapport à la Résurrection de Jésus. Une telle attitude est déraisonnable, et c’est pourquoi Jésus blâma St. Thomas. La seconde attitude, c’est d’admettre la possibilité de cette chose surnaturelle et rechercher des signes montrant si cette chose existe réellement ou pas. Ce fut l’attitude des autres Apôtres. Et loin de les blâmer, Jésus leur donna les signes dont ils avaient besoin pour faire le choix prudent et sûr de croire.

2. La recherche des signes de crédibilité

Dieu connaît parfaitement nos limites humaines. Quand donc Il veut nous faire connaître une réalité surnaturelle, non seulement Il nous la révèle mais aussi Il nous donne des signes qui nous montrent avec évidence que c’est la vérité. On appelle ces signes « les signes de crédibilité ». Voyez dans l’Évangile, comment Jésus se montra à ses Apôtres, Il leur permit de le toucher, Il mangea avec eux, de telle sorte que les Apôtres ne purent plus raisonnablement douter de la vérité de ce fait surnaturel : Jésus était mort et Il s’est ressuscité Lui-même.

Quand nous grandissons dans une famille Catholique, nos parents nous enseignent le catéchisme et nous acceptons sans difficulté ce qu’ils nous disent car nous leur faisons confiance, en matière religieuse comme pour le reste. Mais quand nous atteignons l’adolescence, nous devons nous demander pourquoi nous sommes Catholiques. Comme les Apôtres, nous avons besoin de signes qui nous montrent que les choses surnaturelles que l’Église Catholique nous enseigne sont bien des réalités. Dieu nous donne ces signes aujourd’hui comme Il en donna aux Apôtres, et aux hommes de toutes les époques.

De nos jours, nous prêtons plus attention aux preuves scientifiques qu’aux témoignages. Aussi, Dieu dans sa bonté miséricordieuse, nous a donné des signes qui peuvent être étudiés scientifiquement, et à partir desquels nous pouvons prouver scientifiquement une intervention surnaturelle, humainement impossible, contraire aux lois ordinaires de la nature. Citons parmi les signes actuels ou récents les plus célèbres : le Saint Suaire de Turin, l’image de Notre-Dame de Guadalupe, le miracle eucharistique de Lanciano, les corps incorruptibles des Saints, les larmes de Notre-Dame d’Akita, les stigmates de Padre Pio et de Thérèse Newman. Tous ces signes indiquent l’action de Dieu dans l’Église Catholique et la vérité de son enseignement.

On peut faire une objection : il y a dans des religions autres que l’Église Catholique des phénomènes extraordinaires, ne peut-on donc pas dire que Dieu est présent aussi dans ces autres religions ? St. Augustin a déjà répondu à cette objection : si on compare le nombre et la qualité de ces signes des autres religions avec ceux de l’Église Catholique, la transcendance de cette dernière est évidente. Il est donc très raisonnable de croire l’enseignement de l’Église Catholique plutôt que de n’importe quelle autre religion.

3. La grâce de la Foi

Les signes de crédibilité nous permettent de conclure qu’il est très raisonnable de croire ce que l’Église Catholique enseigne, mais c’est tout. Les signes de crédibilité ne nous donnent pas la vision de Dieu et donc l’évidence immédiate des réalités surnaturelles. Croire en les vérités surnaturelles révélées par Dieu est ultimement un choix que nous faisons, et pour faire ce choix, nous avons absolument besoin d’une grâce particulière de Dieu, ce qu’on appelle la vertu surnaturelle de Foi. Voyez St. Thomas dans l’Évangile : c’est au contact de Jésus que finalement il a cru. Il connaissait les prophéties annonçant la résurrection du Sauveur, il avait certainement vu le tombeau de Jésus vide, il avait écouté les témoignages des Saintes Femmes, des disciples d’Emmaüs et des autres apôtres, mais il ne croyait pas. C’est en touchant Jésus qu’il reçut la grâce de croire en sa résurrection et Divinité.

La Foi n’est pas le produit d’un raisonnement, mais une force surnaturelle donnée à notre intelligence et volonté pour dire « Je crois. » C’est pourquoi il faut souvent remercier Dieu du don de la Foi que nous avons reçu. Et quand nous essayons d’amener quelqu’un à la Foi, il ne faut pas oublier qu’avant toute chose, il faut demander à Notre-Dame le don de la Foi pour cette personne.

Conclusion :

Chers Fidèles, il y a deux conclusions pratiques à tirer de ce sermon. La première, c’est de nous demander pourquoi nous sommes Catholiques et de considérer les arguments rationnels qui montrent que notre choix de croire ce qu’enseigne l’Église Catholique est un choix très raisonnable et prudent. Il est inacceptable de dire « Je suis Catholique parce que mes parents sont Catholiques » ou « Je suis Catholique, mais je ne sais pas trop pourquoi » ou « Je suis Catholique parce que c’est la culture de mon pays. »

La seconde conclusion pratique de ce sermon, c’est de connaître les signes de crédibilité que Dieu nous a donné à notre époque, de s’intéresser aux résultats des études scientifiques qui ont été faites, par exemple sur le St Suaire, sur l’image de Notre-Dame de Guadalupe, sur les lacrymations d’Akita, sur le miracle eucharistique de Lanciano, etc., de telle sorte à pouvoir en parler avec assurance, les faire connaître autour de nous et ainsi attirer les âmes de bonne volonté vers Notre-Seigneur Jésus-Christ et sa Sainte Mère.

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