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Sermon sur la Croisade Eucharistique

Hier, quelques enfants ont renouvelé leurs engagements dans la Croisade Eucharistique, d’autres se sont engagés pour la première fois. Je voudrais donc aujourd’hui vous parler de ce qu’est la Croisade Eucharistique.

La racine de la Croisade Eucharistique : Quam Singulari

La Croisade Eucharistique est un fruit du décret Quam Singulari du Pape Saint Pie X en 1910. Dans ce décret, le Pape rappelait vigoureusement la nécessité de faire faire la Confession et la Communion aux enfants ayant atteint l’âge de la raison. Cette nécessité se fonde premièrement sur l’amour de prédilection que Notre-Seigneur Jésus-Christ a manifesté pour les petits enfants. Le Pape écrivit ceci. Jésus « avait l’habitude de leur imposer les mains, de les embrasser, de les bénir. Il s’indigna de les voir repoussés par ses disciples, qu’il réprimanda par ces paroles sévères : « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas : c’est à leurs pareils qu’appartient le royaume de Dieu. » (Mc 10 ; 13-16). Combien il appréciait leur innocence et leur candeur d’âme, il l’a suffisamment montré quand, ayant fait approcher un enfant, il dit à ses disciples : « En vérité, je vous le dis, si vous ne devenez semblables à ces petits, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Quiconque se fera humble comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en Mon nom un petit enfant comme celui-ci Me reçoit » (Mt 18 ; 3-5) (Quam Singulari, §1). La nécessité de la Communion des petits enfants se fonde deuxièmement sur leur besoin de la Sainte Eucharistie pour être purifiés de leurs péchés véniels et préservés du péché mortel.

En rappelant l’amour de prédilection de Jésus pour les enfants, ce décret du Pape rappela à tous le pouvoir des enfants sur le Cœur de Jésus. En effet, on écoute plus volontiers et exauce plus facilement ceux qu’on aime le plus. C’est tout particulièrement au moment de la Sainte Communion que les enfants peuvent demander et obtenir des grâces pour eux-mêmes et pour les autres.

Les débuts historiques de la Croisade Eucharistique

En 1914, la Première Guerre Mondiale éclata. De pieuses personnes ici et là en France se souvinrent de la parole de Sainte Jeanne d’Arc : « Les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ». Elles se souvinrent aussi du pouvoir des enfants sur le Cœur de Jésus. Alors, elles décidèrent de les mobiliser spirituellement pour que, par leurs prières, leurs sacrifices et surtout par leurs Communions, ils obtiennent de Jésus la grâce de la victoire et de la paix.

On appela cette mobilisation, la « Croisade des enfants ». Parmi ces personnes pieuses, il y avait une religieuse, Sœur Marie de la Présentation. Elle était professeur dans une école de filles à Bordeaux en France. Sous sa direction, et bientôt sous la direction de Pères Jésuites, surtout le Père

Albert Bessières, ces enfants s’organisèrent comme une petite armée spirituelle. Ils installèrent une statue du Sacré-Cœur et de la Sainte Vierge, et au-dessous un tableau sur lequel ils inscrivaient les prières, les sacrifices et les Communions qu’ils offraient à Jésus et Marie pour la victoire. Ils établirent des grades comme dans une armée : les soldats, les caporaux, les sergents, les officiers. On devenait soldat en s’engageant à offrir tous les matins sa journée à Jésus. Ensuite, on montait en grade en s’engageant à communier de plus en plus. Le caporal s’engageait à communier une fois par semaine, le sergent trois fois par semaine, les officiers à communier tous les jours. Les enfants se firent aussi une carte du Front de la guerre, avec les noms des armées ; ils choisissaient de soutenir spirituellement tout particulièrement tel ou tel groupe de soldats ; ils se mettaient en contact avec eux pour les avertir de leur soutien spirituel. Le Père Bessières qui était brancardier à la guerre, écrivait régulièrement aux enfants pour les encourager dans leurs efforts.

Le développement de la Croisade Eucharistique

La Croisade des enfants fut approuvée et encouragée par les évêques, et par le Pape de l’époque Benoît XV. Ce ne fut plus l’œuvre privée de quelques personnes pieuses, mais une œuvre d’Église. Très vite le nombre des enfants qui s’engagèrent dans cette armée spirituelle augmenta fortement, non seulement en France mais aussi dans les pays alliés à la France pendant la Première Guerre Mondiale : Belgique, Angleterre, Italie, USA. En 1916, un secrétariat fut institué pour l’administration de la Croisade ; en 1917, commença la publication d’une revue nommée Hostia destinée à la formation des cadres de la Croisade, ainsi qu’un petit bulletin destiné à encourager les enfants dans leurs efforts.

La fin de la guerre en 1918 n’entraîna pas la fin de la Croisade des enfants, car ses objectifs premiers n’étaient pas la fin de la Première Guerre Mondiale, mais la restauration du règne de Notre-Seigneur dans les âmes et dans les sociétés. À partir de 1922, la Croisade des Enfants prit le nom de « Croisade Eucharistique ». Tout le programme du Croisé se résuma dans la devise : « Prie, Communie, Sacrifie-toi, Sois-Apôtre ». L’engagement des enfants se fit sur trois niveaux : le page, le croisé et le chevalier. À chaque niveau, l’enfant s’engage davantage auprès de Jésus-Hostie.

En 1935, la Croisade Eucharistique comptait déjà 3 millions d’enfants à travers le monde entier. Malheureusement la Croisade Eucharistique fut supprimée en 1962. En effet l’esprit de conquête spirituelle de la Croisade Eucharistique ne convenait plus à l’esprit de dialogue et d’œcuménisme promu par le Pape Jean XXIII.

La Croisade Eucharistique relancée par la Fraternité Saint Pie X

En 1979, à Paris, Mgr Lefebvre célébra ses 50 ans de sacerdoce. À cette occasion, il fit un magnifique sermon au sujet de la Sainte Messe et de sa puissance restauratrice des âmes et des sociétés. À la fin de ce sermon, il invita tous les Catholiques de bonne volonté à former une Croisade spirituelle pour la défense de la Foi et civilisation Chrétiennes contre le Modernisme et le Libéralisme. Il appela tous les Catholiques à redécouvrir l’importance et la richesse fabuleuse de la Sainte Messe, à recentrer leur vie sur elle, à s’appuyer sur elle pour restaurer le règne de Notre-Seigneur Jésus dans nos sociétés.

Suite à cet appel de Mgr Lefebvre, des prêtres et des séminaristes ont voulu mobiliser les enfants, eux qui peuvent donner tant de joie et de consolation au Cœur de Jésus, eux qui peuvent obtenir tant de grâces de sa part. Ces prêtres et ces séminaristes relancèrent donc la Croisade Eucharistique. Aujourd’hui, environ 700 enfants des chapelles de la Fraternité Saint-Pie-X font partie de la Croisade Eucharistique. Ce sont des enfants de France, d’Allemagne, des États-Unis, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada, de Grande-Bretagne, d’Italie, d’Irlande, de Pologne, de Suisse, d’Afrique, de Belgique et… du Japon !

Conclusion

Chers amis, chers lecteurs, en conclusion de ce sermon, je voudrais tout simplement vous encourager à enrôler vos enfants dans la Croisade Eucharistique. Pourquoi ? Parce que la Croisade offre aux enfants une direction simple et efficace pour plaire à Jésus et Marie, pour progresser dans la sainteté, pour sauver des âmes et pour aider à la défense de l’Église contre ses ennemis, ainsi qu’à la restauration du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en France et à son extension au Japon.

Ainsi soit-il.

Un prêtre missionnaire au Japon

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