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Sermon sur la confiance en Dieu pour les choses nécessaires à la vie

Introduction

Quand Notre-Seigneur Jésus dit : «Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez» (Mt 6;25), Il ne dit pas qu’il faut passer ses journées à prier et ne pas travailler pour gagner notre nourriture et ce dont nous avons besoin pour vivre. Il n’interdit pas non plus de faire des provisions pour les jours, semaines, mois ou années qui viennent. Mais Il nous met en garde contre une mauvaise sollicitude qui consiste à s’inquiéter si dans l’avenir nous aurons ou pas le nécessaire pour vivre. Il y a une bonne et mauvaise sollicitude envers les choses nécessaires à la vie. Je vous parlerai aujourd’hui de cette mauvaise sollicitude et des raisons pour lesquelles Notre-Seigneur la condamne.

  1. La mauvaise sollicitude pour les choses nécessaires à la vie

Dieu a créé notre nature humaine, composée d’un corps et d’une âme, de telle sorte que nous ayons besoin de choses matérielles telles que la nourriture et le vêtement. Ces choses-là ne nous viennent pas automatiquement, surtout depuis le péché originel. Dieu nous a dit explicitement à Adam : « Vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage » (Gen 3;19). Aux Thessaloniciens qui ne voulaient plus rien faire sous prétexte que la fin du monde était toute proche, St Paul dit : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, il ne doit pas manger non plus » (2 Thess 3;10). C’est donc bien la volonté de Dieu que nous travaillions avec courage, diligence et persévérance pour obtenir la nourriture, le vêtement, le logement et tout ce dont nous avons besoin pour vivre décemment sur terre. Rechercher les meilleurs moyens d’obtenir ces choses nécessaires à la vie, pour soi et pour ceux qui dépendent de nous, en faire de raisonnables provisions pour le futur, tout cela c’est une bonne sollicitude qui n’est autre chose que la pratique de la vertu de prudence. En effet la prudence, c’est la vertu de choisir et utiliser les bons moyens pour atteindre une fin bonne.

Notre-Seigneur Jésus nous met en garde contre une mauvaise sollicitude qui consiste à être inquiet si oui ou non, nous aurons dans le futur tout ce qui est nécessaire à la vie. L’homme qui se laisse aller à cette anxiété dissipe son esprit en pensées et craintes vaines du futur et en vient à ne penser plus qu’à amasser toujours plus de richesses matérielles. En conséquence, il ne donne pas le soin qu’il faut à Dieu et aux réalités surnaturelles, il ne concentre plus ses efforts à grandir dans l’amour de Dieu par l’imitation de Notre-Seigneur Jésus Christ et de Notre-Dame. Il y a là un piège du démon. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus disait : « Nous n’avons que les courts instants de notre vie pour aimer Jésus, le diable le sait bien, aussi tâche-t-il de la consumer en travaux inutiles » (Lettre 92).

Il est remarquable de noter que Notre-Seigneur Jésus s’est donné la peine de mentionner jusqu’à 7 raisons pour condamner cette mauvaise sollicitude. C’est dû au fait que la majorité des hommes en sont touchés, qu’à cause d’elle, les gens mettent en grave danger leur salut éternel, et offensent Dieu par leur manque de confiance en la bonté paternelle de Dieu à notre égard. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus disait : « Ce qui offense Jésus, ce qui Le blesse au cœur, c’est le manque de confiance.» (Lettre 92).

  1. Les 7 raisons d’avoir confiance que Dieu.

Voyons maintenant les 7 raisons avancées par Notre-Seigneur pour nous montrer que nous devons avoir confiance que Dieu nous donnera dans le futur ce dont nous avons besoin pour vivre, et que ne pas avoir une telle confiance est déraisonnable.

D’abord Notre-Seigneur nous dit : « La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?». Le raisonnement est celui-ci : par amour pour nous, Dieu a créé de rien notre âme et notre corps, Il nous a donné la vie et il a créé le monde entier pour nous permettre de vivre. Si Dieu a fait des œuvres aussi difficiles par amour pour nous, à plus forte raison Il en fera de moins difficiles, comme de nous procurer le nécessaire pour la subsistance de notre corps et de notre âme. Qui peut le plus, peut le moins.

Deuxièmement Notre-Seigneur nous fait considérer une preuve concrète de la bonté de Dieu facilement vérifiable : la vie des oiseaux. « Ils ne sèment ni ne moissonnent et n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. » Voici le raisonnement : si chaque jour Dieu s’occupe ainsi de ses créatures de moindre valeur, à plus forte raison Il s’occupe chaque jour de ses créatures de plus grande valeur, c’est-à-dire nous. Il est intéressant de noter que Notre-Seigneur ait choisi l’exemple des oiseaux qui volent et gazouillent. Cette comparaison est un rappel délicat et imagé de la raison pour laquelle Dieu nous a créée, à savoir nous envoler au Ciel et chanter continuellement la gloire et la bonté de Dieu.

Troisièmement Notre-Seigneur Jésus nous rappelle que notre croissance physique et le maintien de notre vie corporelle ne dépend pas seulement de nos soins personnels, mais dépend aussi de l’action de la Providence sur nous. Et pour le prouver Notre-Seigneur prend un exemple tout simple : « Qui de vous, en se tourmentant, peut ajouter une coudée à sa taille ?» C’est par des circonstances indépendantes de notre volonté mais contrôlées par la Providence Divine que nous avons la taille physique que nous avons. Ainsi en va-t-il de notre toute notre vie : nous ne devons pas compter que sur nous-mêmes, mais aussi sur la Divine Providence. Les gens qui s’inquiètent d’une soi-disante surpopulation de la planète et se font les promoteurs de la réduction de la population mondiale ne sont que des orgueilleux ridicules qui croient tout contrôler et tout savoir des ressources de l’univers créé par Dieu. Il ne compte que sur eux-mêmes et non pas sur la Providence Divine.

Quatrièmement Notre-Seigneur nous montre par une autre comparaison que Dieu prend soin de nous, non seulement pour les choses absolument nécessaires à notre vie, comme la nourriture, mais aussi pour les choses moins strictement nécessaires comme le vêtement. « Observez les lis des champs… je vous dis que Salomon même dans toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux». Et voici le raisonnement : « Si donc Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui et demain sera jetée au four, ne le fera-t-Il pas bien plus pour vous, gens de peu de Foi ?».

Cinquièmement Notre-Seigneur nous avertit que l’anxiété du futur est incompatible avec notre Foi Catholique en Dieu et sa Providence. Une telle anxiété ne convient qu’à des païens qui ne croient pas en Dieu. « Ne vous inquiétez donc pas, en disant : que mangerons-nous, ou que boirons-nous, ou de quoi nous couvrirons-nous ? Car ce sont les païens qui se préoccupent de toutes ces choses.»

Sixièmement Notre-Seigneur nous rappelle que Dieu n’est pas seulement notre Créateur gouvernant sagement ses créatures mais qu’Il nous aime et prend soin de nous comme le meilleur des pères. « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela ». Rappelons-nous ces autres paroles de Notre-Seigneur : « Quel est parmi vous l’homme qui, si son fils lui demande du pain, lui présentera une pierre ?… Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les Cieux donnera-t-Il ce qui est bon à ceux qui le Lui demandent !» (Mt 7;9-11). Rappelons-nous aussi comment Dieu a nourrit les Hébreux dans le désert pendant 40 ans, leur donnant chaque matin la manne dont ils avaient besoin et leur interdisant de prendre plus que ce dont ils avaient besoin pour la journée.

Enfin Notre-Seigneur donne une septième raison d’écarter résolument toute mauvaise anxiété du futur : « Chaque jour suffit sa peine ». Nous savons que dans le futur nous aurons des souffrances physiques ou morales car elles sont nécessaires à notre salut éternel. Dans sa bonté, Dieu nous cache le futur et ne laisse venir à nous ces souffrances que peu à peu, et Il nous donne à mesure son secours pour nous permettre de les supporter patiemment. Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus disait dans les terribles souffrances de la fin de sa vie : « Le Bon Dieu me donne du courage en proportion de mes souffrances. Je sens que pour le moment je ne pourrai en supporter davantage, mais je n’ai pas peur puisque si elles augmentent, Il augmentera mon courage en même temps. » (CJ 1897-08-15). Ainsi, même si Dieu permet dans le futur, pour le salut de notre âme ou le salut des pécheurs, que nous ayons à souffrir de la faim, de la soif, de la nudité, comme cela arriva à St Paul, nous ne devons pas en être anxieux : Dieu nous donnera à ce moment-là la force de supporter patiemment ces souffrances. Y penser et s’en inquiéter à l’avance ne sert à rien.

Conclusion :

Chers Fidèles, nous sommes les enfants de Dieu. Nous devons vivre dans notre vie quotidienne cette réalité en entretenant avec Dieu une relation de confiance, d’amour, et d’abandon, comme on le voit chez les petits enfants envers leurs parents. Ne perdons pas notre temps en de vaines anxiétés, que ce soit au sujet de nos besoins futurs, que ce soit au sujet d’une soi-disante fin prochaine du monde ou de je ne sais quelle calamité mondiale, mais veillons à user du temps présent, de chaque heure de la journée pour aimer et louer Dieu, Notre-Seigneur Jésus Christ et Notre-Dame. Cela seul est important.

Un prêtre missionaire en Asie

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