Chretienté/christianophobieCivilisation

Sermon sur la chasteté (Épître du 2ème dimanche de Carême)

Introduction

Dans l’Épître d’aujourd’hui, St. Paul nous dit : « la volonté de Dieu est que vous soyez saints ; que vous vous absteniez de la fornication » (1Thess 4;3). Le mot « saint » signifie ici « chaste ». St. Paul nous rappelle donc le 6ème Commandement de Dieu « Tu ne commettras pas l’adultère » ou dit qu’une façon plus générale « Tu ne commettras pas d’impureté ».

Je vous rappellerai aujourd’hui pourquoi St. Paul nous fait un tel rappel, et ce qu’il nous recommande dans l’Épître.

1. La blessure de la concupiscence

Le Péché Originel a causé des blessures dans notre âme qui demeurent même après le Baptême. Parmi elles, il y a la concupiscence de la chair, qui est une attraction désordonnée vers les plaisirs des sens, ce que St. Paul appelle « les convoitises de la passion ».

Parmi les plaisirs des sens, cette attraction désordonnée s’exerce surtout envers le plaisir attaché aux actes de procréation, nous poussant à nous le procurer en dehors du plan de Dieu.

Le plan de Dieu, c’est que la procréation est une mission que Dieu confie à ceux qui s’engagent dans le mariage, et que le plaisir attaché aux actes de procréation est un moyen que Dieu leur donne pour favoriser la conception de nombreux enfants et favoriser leur amour mutuel.

La concupiscence de la chair nous pousse de façon désordonnée vers ce plaisir, et donc elle est une source de tentations. Quand nous donnons notre consentement à ces tentations, nous commettons le péché d’impureté ou luxure. Péché mortel si notre consentement est conscient et pleinement volontaire ; péché véniel si notre consentement est partiel seulement.

Tout le monde est affecté par la concupiscence de la chair car tout le monde, sauf Notre-Seigneur Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, est affecté par le Péché Originel. Tout le monde donc, sauf par une grâce spéciale de Dieu comme ce fut le cas pour St. Thomas d’Aquin, est sujet à des tentations d’impureté, quel que soit son âge et sa condition. Il ne faut pas s’étonner d’avoir parfois de telles tentations.

Ces tentations, qui sont enracinées dans la concupiscence de la chair, peuvent être accrues par deux agents extérieurs : le monde et le démon.

Ce qu’on appelle le « monde ennemi du Christ », c’est l’idée et la volonté de trouver le bonheur indépendamment de Dieu, en se procurant les plaisirs, les richesses et les honneurs de cette vie sur terre autant qu’on peut. Cet esprit du monde est surtout propagé de nos jours par la Franc-Maçonnerie et toutes ses filiales ; il est véhiculé à travers les philosophies modernes, la plupart des médias, des films, des musiques, des danses, des modes vestimentaires, des publicités.

Le deuxième agent qui peut accroître les tentations d’impureté est le démon. En tant qu’ange, il a un certain pouvoir sur les êtres matériels, donc sur le corps humain. Il peut donc agir parfois sur nos sens pour exciter la concupiscence et donner lieu à de violentes tentations.

C’est à cause de cette dangereuse situation que St. Paul fait des recommandations.

2. Les recommandations de St. Paul

St. Paul dit : « que chacun de vous sache posséder son vase dans la sainteté et l’honnêteté. » Le mot « sainteté » ici signifie « chasteté ». Le mot «vase» a une double signification, et donc en cette phrase St. Paul fait une double recommandation par rapport à la chasteté.

Selon St. Augustin, le mot « vase » signifie « épouse ». St. Pierre dans sa Première Épître utilise la même expression en disant : « Vous de même, maris, montrez de la sagesse dans vos relations avec vos femmes, comme avec un vase plus faible, les traitant avec honneur. » (1 Pet. 3 ; 7). Les épouses sont nommées des « vases » en raison de leur vocation à la maternité : c’est en elle que l’enfant est conçu et grandit. Dans les Litanies de la Sainte Vierge, celle-ci est appelée « Vase d’honneur » en raison de sa maternité divine.

St. Paul donc, en disant : « que chacun de vous sache posséder son vase dans la sainteté et l’honnêteté », fait une recommandation aux maris par rapport à l’usage du mariage. Il leur recommande non seulement d’être fidèles à leur épouse, mais aussi d’user de leur droit conjugal chastement et modérément, selon le mot de l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements. » (Eccl. 3;5).

Selon St. Jean Chrysostome, le mot « vase » signifie notre corps qui reçoit notre âme et qui la contient un peu comme un vase contient du vin. St. Paul donc en disant « que chacun de vous sache posséder son vase dans la sainteté et l’honnêteté » recommande à tous et chacun de garder son corps dans la chasteté. Le péché d’impureté est un péché contre son propre corps, comme le dit St. Paul aux Corinthiens : « Fuyez l’impudicité. Quelque péché que l’homme commette, il est hors du corps ; mais celui qui commet l’impudicité pèche contre son propre corps. » (1 Cor 6;18). Le péché contre notre propre corps contamine notre âme, comme la souillure du vase contamine le vin qui s’y trouve.

Le mot « vase » signifie aussi notre corps en tant qu’instrument de notre âme. Rappelez-vous par analogie comme Notre-Seigneur appela St. Paul un « Vase d’élection » (Act. 9:15), pour dire qu’Il choisit St. Paul comme son instrument pour la conversion des païens. Notre corps est le vase de notre âme, c’est-à-dire l’instrument de notre âme pour faire le bien. St. Paul donc, en disant : « que chacun de vous sache posséder son vase dans la sainteté et l’honnêteté » recommande à tous et chacun de veiller à garder le bon ordre entre le corps et l’âme : notre corps doit être au service de notre volonté tournée vers Dieu, et non pas notre volonté d’être au service des désirs désordonnés de la concupiscence de la chair.

Enfin, St. Paul condamne explicitement l’adultère et la fornication, que rien ne justifie : « que personne à cet égard ne trompe son frère, et ne lui fasse tort, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses ». Et il résume tout en disant : « Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification », c’est-à-dire à vivre une vie chaste selon son état, marié ou célibataire.

Conclusion

Chers Fidèles, la vertu de chasteté n’est pas en soi la plus grande vertu, mais elle n’en est pas moins absolument nécessaire pour aller au Ciel, pour voir Dieu : « Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu » (Mt. 5;8). Voyez comment l’Église aujourd’hui rapproche dans l’Épître les recommandations de St. Paul sur la chasteté, et dans l’Évangile le récit de la Transfiguration. La chasteté est une vertu qui nous transfigure ou spiritualise, nous permet de vivre plus intimement notre amitié avec Dieu. Au contraire le vice de l’impureté avilit et n’apporte que dégoût de soi, désespoir, haine de Dieu et de la vie éternelle. Encore une fois, je cite St. Paul : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes,… ne posséderont le royaume de Dieu. » (1Cor. 6 ;9-10)

Pour conclure, je vous rappelle brièvement les moyens pour vaincre les tentations d’impureté. Il faut d’abord se tenir éloigné de tout ce qui excite la concupiscence, en premier lieu la télévision, les films, les danses et les fêtes mondaines, les modes vestimentaires immodestes, les excès dans le boire et le manger. Ensuite, il faut prier tous les jours et faire effort pour développer le goût des réalités spirituelles à travers la lecture spirituelle et la méditation. Il faut faire pénitence dans le boire et le manger de temps en temps ; recevoir les sacrements de Confession et Communion régulièrement. Parfois il est utile de prier le Petit Exorcisme de Léon XIII. Enfin, il faut avoir une dévotion particulière envers les saintes Vierges et Martyrs comme Ste. Agnès, Ste. Agathe, Ste. Lucie, envers St. Joseph, et surtout envers la Très Sainte Vierge Marie, notre Mère très Pure et très Chaste.

Laisser un commentaire

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.