Saint Joseph, Patron des Travailleurs et des Familles, l’homme « disponible »
Dans cette société où le chômage, la peur de se retrouver du jour au lendemain sans travail et sans ressources pour soi et pour sa famille, il nous appartient de nous tourner vers Saint Joseph, à qui le mois de mars a été consacré et pas seulement le jour de sa fête qui a eu lieu le jeudi 19 mars. Ô Saint Joseph, ne nous abandonne pas, toi qui étais « un juste » (Mt 1, 9) et qui sur la parole de l’Ange, n’a « pas craint » de prendre chez toi Marie ta fiancée, malgré l’inconnu autour de la conception de l’enfant et d’effectuer tous les voyages qu’un ange t’ordonnait de faire.
En effet, la naissance du Messie ne peut pas s’effectuer à Nazareth et Joseph doit se mettre en route pour Bethléem, la ville de David, mais même là, la ville ne peut pas être le lieu de la naissance. Les siens ne l’ont pas accueilli. (Jn 1, 11). Le mystère de la Croix se profile avant l’heure. Le Seigneur est mis au monde, hors de la ville, dans une étable. Et ensuite se produit l’autre rencontre avec l’ange, rencontre qui conduit Joseph vers l’exil en Égypte (Mt 2, 13-15). En Égypte, il subit le sort du sans-abri, du sans-patrie, de l’exilé, de l’étranger qui ne fait pas partie du pays et doit chercher un lieu pour lui et pour les siens. La menace permanente empêche tout retour. Et puis, il y a les trois jours d’absence de Jésus ( Cf Lc, 2, 46) qui anticipe déjà le mystère des trois jours qui séparent la Croix de la Résurrection. Toute sa vie, Joseph sera un époux discret et fidèle et vivra avec Marie dans la chasteté. C’est pourquoi Saint Joseph est parfois représenté portant des fleurs de lys blanches, symbole de pureté. Il est tellement admirable dans sa conduite qu’il paraît évident qu’il avait été préparé à cette vie hors du commun.
Tout en assumant un rôle essentiel de protecteur et d’éducateur auprès de Jésus, Joseph s’efface devant le Père divin. Cet homme d’intériorité a toujours inspiré les artistes, du côté desquels penche le philosophe Damien Le Guay. « Joseph avait la solidité et la souplesse des cyprès de son pays ». Saint Joseph, patron des travailleurs et des familles s’est occupé de tout ce qui était nécessaire à la Vierge Marie et à Jésus et a veillé sur la Sainte Famille. Qui était-il ? “De la maison et de la descendance de David” (Luc 2, 4), de lignée royale donc, Joseph a cependant pour véritable titre de noblesse d’être l’époux de Marie et le père de Jésus. Ainsi apparaît-il dans la généalogie du Rédempteur (cf. Mt 1, 16).
Les sanctuaires dédiés à St Joseph ne manquent pas. Les lieux les plus importants de France sont Cotignac, Saint Joseph de Mont-Rouge et Saint Joseph de Mont-luzin. Cotignac est une petite commune du Var, où St Joseph a fait une apparition attestée par plusieurs sources en 1660. A St Joseph de Mont-Rouge, près de Béziers, on peut trouver un sanctuaire à Saint Joseph qui est également un lieu de ressourcement spirituel. De Saint-Joseph de Mont-Luzin démarre le 1er Mai, un pèlerinage en l’honneur de St Joseph. En Auvergne, au cœur de la Haute-Loire, se trouve le sanctuaire St-Joseph d’Espaly. On y découvre une statue de Saint-Joseph, une grotte chapelle construite en 1850 en pierre volcanique ainsi qu’une basilique au sein de laquelle figure des fresques représentant des scènes de l’évangile avec St-Joseph. L’oratoire Saint-Joseph à Montréal est le lieu de pèlerinage dédié à St-Joseph le plus important dans le monde.
Le fait qu’à douze ans Jésus reste au temple et déclare à ses parents “Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?” (Luc 2, 49) n’enlève rien à la paternité de Joseph et à ses responsabilités. En effet, Jésus retourne à Nazareth et “il leur était soumis” (Luc 2, 51).
Ainsi, ce que Joseph a vécu lorsque Jésus avait douze ans est une épreuve. Comme on affine l’or par le feu, la paternité de Joseph a été rendue encore plus sensible à la présence et à la volonté du Père céleste. Saint Joseph, père adoptif de Jésus, figure dans l’histoire de la Bible et de l’Église comme « le grand silencieux ». Pas une seule phrase de lui n’a été rapportée par les évangélistes. Pourtant, ce silence non seulement ne nuit pas à sa sainteté mais il accorde une grande profondeur à sa mission.
Saint Matthieu l’évangéliste appelle Saint Joseph le « juste ». Pour nous, le mot justice nous fait penser à la justice sociale et aux revendications salariales. Dans la Bible, la justice équivaut à la sainteté. Joseph est juste, non seulement parce qu’il a travaillé correctement dans son atelier d’artisan dans le bâtiment mais parce qu’il a ajusté sa volonté à celle de Dieu.
L’étymologie du mot « évêque » nous révèle le sens de cette charge : « veiller sur », « surveiller ». En ce sens, Saint Joseph est le modèle des évêques, surveillants du troupeau qui leur est confié par Dieu. Il arrive que Saint Joseph soit représenté revêtu des vêtements du grand-prêtre. En effet, si le grand-prêtre veillait sur le temple, Saint Joseph a veillé sur son épouse, le temple de Dieu, « le buisson ardent », symbole de la présence de la divinité. Saint Joseph a veillé sur elle et sur le développement intégral de son fils adoptif, Jésus. Jésus est né de la tribu de David car il était le Messie annoncé par les prophètes (cf. Matthieu 1, 16). Et Il sera acclamé comme « fils de David » parce que fils de Joseph.
Une magnifique méditation de Benoît XVI, tirée des sermons du Cardinal Ratzinger sur les saints, a commencé à être publiée en Allemagne en 1982 sous le titre : “les Saints, nos contemporains” (Éditions Parole et Silence). Il s’agit d’une approche de Joseph ancrée dans la Parole, et qui montre une profonde intimité entre le cardinal Ratzinger et son saint Patron. Il est écrit : Joseph dort, mais en même temps, il est capable d’entendre l’ange (Cf Mt 2, 13 s). Il émane de lui ce que dit un passage du Cantique des Cantiques : “Je dors mais mon cœur veille” (cf Ct 5, 2). Les sens sont au repos mais le fond de l’âme est ouvert. En profondeur, l’âme de chaque homme est en contact avec Dieu. De l’intérieur, Il veut parler à chacun de nous, Il est proche de chacun de nous. Mais n’avons-nous perdu notre éveil intérieur ?
Si l’on veut une approche plus spirituelle de Saint Joseph, il suffit de se reporter aux écrits de Anne-Catherine Emmerich, qui assure que « Marie, Joseph et l’Enfant Jésus qui constituent la Sainte Famille, sont des gens ordinaires, des gens simples, des gens de tous les jours, qui vivent comme tout le monde, au milieu du monde, mais ce sont des gens qui aiment et dont l’amour qu’ils vouent à Dieu et aux autres transforme et illumine la vie ». Selon Anne-Catherine Emmerich, Saint Joseph aurait appartenu à l’organisation des Esséniens, des juifs extrêmement pieux. Mais nous entrons là dans une autre dimension et suffisamment de livres sur Saint Joseph peuvent satisfaire votre curiosité et votre soif de connaissances. Nous sommes sortis de l’hiver et en entrant depuis le 21 mars dans la joie du printemps, reprenons le chemin de la nature, qui ne nous trahit jamais…
Solange Strimon
NB : Nous donnons ci-après la prière à adresser à Saint Joseph pour obtenir une aide (que nous garantissons efficace si sincère) :
« Saint Joseph, père nourricier si fidèle de l’enfant divin, époux virginal de la mère de Dieu, protecteur puissant de la Sainte Église, nous venons vers vous pour nous recommander à votre protection spéciale. Vous n’avez rien cherché en ce monde sinon la gloire de Dieu et le bien du prochain. Tout donné au sauveur, c’était votre joie de prier, de travailler, de vous sacrifier, de souffrir, de mourir pour lui. Vous étiez inconnu en ce monde et cependant connu de Jésus, ses regards reposaient avec complaisance sur votre vie simple et cachée en lui. Saint Joseph, vous avez déjà aidé tant d’hommes, nous venons vers vous avec une grande confiance. Vous voyez dans la lumière de Dieu ce qui nous manque, vous connaissez nos soucis, nos difficultés, nos peines. Nous recommandons à votre sollicitude paternelle cette affaire particulière (trouver du travail par exemple). Nous la mettons entre vos mains qui ont sauvé Jésus-enfant. mais avant tout implorez pour nous la grâce de ne jamais nous nous séparer de Jésus par le péché mortel, de le connaître et de l’aimer toujours plus, ainsi que sa sainte mère, de vivre toujours en présence de Dieu, de tout faire pour sa gloire et le bien des âmes, et d’arriver un jour à la vision bienheureuse de Dieu pour le louer éternellement avec vous. Ainsi soit-il ».
Les 7 qualités des pères d’après le pape François
Avec saint Joseph, qui fut un père admirable pour l’enfant Jésus et l’adolescent, nous pouvons influencer notre entourage en proposant aux pères de famille cet enseignement donné à la salle Paul VI à Rome par le pape François et qui a été publié ce 18 mars 2015 :
« Les enfants ont besoin d’un père faisant preuve d’une sagesse qui consiste à être : (…) « fier et ému d’avoir transmis à son enfant ce qui compte vraiment dans la vie, c’est-à-dire un cœur sage ».
Cette sagesse conduit à la maturité(…) « Je t’ai enseigné des choses que tu ne savais pas, j’ai corrigé des erreurs que tu ne voyais pas. Je t’ai fait sentir une affection profonde et en même temps discrète, que peut-être tu n’as pas reconnue pleinement quand tu étais jeune et faible. »
Sans une réelle proximité, de son enfant et de la mère de l’enfant il ne peut devenir un vrai père (…) « La première nécessité, (…) c’est que le père soit présent dans la famille. Qu’il soit proche de sa femme, pour tout partager : les joies et les souffrances, les peines et les espoirs. Et qu’il soit proche de ses enfants dans leur croissance : quand ils jouent et quand ils s’appliquent, quand ils sont insouciants et quand ils sont angoissés, quand ils s’expriment et quand ils sont silencieux, quand ils osent et quand ils ont peur, quand ils font un mauvais pas et quand ils retrouvent la route. Père présent, toujours. ».
La patience est essentielle : « Les pères doivent être patients. Tant de fois, il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre. Prier et attendre avec patience, douceur, magnanimité et miséricorde. »
La magnanimité est nécessaire aussi « les enfants ont besoin de trouver un père qui les attend quand ils reviennent après leurs échecs. Ils feront tout pour ne pas l’admettre, pour ne pas le faire voir, mais ils en ont besoin. Et quand ils ne le trouvent pas, cela ouvre en eux des blessures difficiles à cicatriser ».
Être ferme est attendu (…) « Un bon père corrige mais n’humilie pas. Il sait attendre et pardonner, mais il sait aussi corriger avec fermeté : ce n’est pas un père faible, qui cède, sentimental. Il sait corriger sans humilier. »
Enfin, Il faut qu’il soit un homme de foi. « Sans la grâce de Dieu, les pères se découragent… Sans cette grâce qui vient du Père qui est aux Cieux, les pères, qui vivent la paternité à la première personne, perdent courage et abandonnent la partie… »
Informations recueillies par Solange Strimon
Merci beaucoup pour cette merveilleuse explication, qui apporte tellement de connaissances et de lumières sur le rôle du père. Il serait essentiel pour soutenir le travail de l’église, de le remettre aux parents qui préparent le baptême de leur enfant, ainsi qu’un texte similaire sur le rôle de la maman, pour les aider, les guider, les soutenir dans l’éducation de l’enfant.
dame retraitée, 61 ans.