Partons ensemble joyeux sur les chemins de l’Avent
Nous ne sommes pas encore entrés dans la période de l’Avent, mais les feuilles des arbres frémissent et les nuages sont en train de faire un brin de toilette. C’est le temps béni des espérances, des projets que l’on peut espérer se réaliser, et de la vision de la Vierge Marie, dont le ventre s’arrondit comme une belle orange pour que la sortie de l’enfant-roi se passe en douceur et sans peur pour Marie, que l’on sait encore si jeune.
Les catholiques préparent la venue du Fils de Dieu pendant l’AVENT et ce dimanche 3 décembre, les catholiques entrent dans le temps de l’AVENT (du latin adventus, « venue, avènement »). Cette période de l’année liturgique s’ouvre, comme chaque année, le 4e dimanche précédant Noël.
L’AVENT est la période durant laquelle les fidèles se préparent à célébrer simultanément la venue du Christ à Bethléem il y a deux mille ans, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps et son avènement dans la gloire à la fin des temps : “Il est venu, Il vient, Il reviendra !”. Pendant les messes de l’AVENT, les lectures rappellent d’abord la longue attente par les Hébreux du Sauveur annoncé par Dieu : « Un rameau sortira de la souche de Jessé (père de David), un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. Il ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire. Il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays…»
Les lectures de l’AVENT rappellent également comment fut conçu et attendu l’enfant Jésus : l’ange Gabriel apparaît à Marie et lui annonce qu’elle va « concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus (…) L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu ». Jean-Baptiste, fils d’Elizabeth et cousin de Jésus, appelait ses prochains à la conversion et annonçait la venue imminente du Fils de Dieu en ces termes : « “Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même !” (…) Par ces exhortations et par bien d’autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle ». De même, les fidèles sont appelés, pendant ce temps d’attente qu’est l’AVENT, à la conversion intérieure.
Les célébrations rappellent, en permanence et avec force, que les fidèles doivent être mobilisés spirituellement pour que la foi soit un ferment constant de renouvellement personnel et social autant que de confiance dans l’avenir. Le début de l’AVENT marque aussi pour les catholiques l’entrée dans une nouvelle année liturgique : celle-ci commence chaque année avec ce temps de préparation à Noël, pour s’achever une année plus tard à la même période. L’AVENT, comme l’ensemble du calendrier liturgique catholique aide les fidèles à revivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ, en particulier de sa naissance (Noël) à sa Résurrection (Pâques). L’Église relit et revit donc « tous ces grands événements de l’histoire du salut dans “Le calendrier de l’Avent ».
La tradition du calendrier de Noël ou calendrier de l’Avent prend sa source en Allemagne au 19e siècle, où certaines familles protestantes avaient coutume de mettre, chaque matin, une image pieuse au mur, et cela durant vingt-quatre jours. Le calendrier de l’Avent permet aux enfants d’attendre le jour de Noël. Il a été créé par un père de famille pour faire patienter ses enfants. C’est en 1920 qu’est apparu le premier calendrier de l’Avent, en version commerciale, avec ses petites portes ou fenêtres à ouvrir. En 1958, un nouveau calendrier voit le jour : celui dont les portes et fenêtres cachent le tant convoité morceau de chocolat.
Chaque jour, le calendrier de l’Avent propose une petite phrase qui facilite la prière du jour et il offre une surprise. Il comporte des illustrations religieuses. Plusieurs diocèses (Amiens, Chartres, Reims…) ont réalisé un calendrier. On peut accrocher le calendrier près de la crèche. Il court habituellement du 1er au 24 décembre, ce qui ne correspond pas exactement au temps de l’Avent qui commence le quatrième dimanche avant le 25 décembre. Il est composé d’un ensemble de 24 fenêtres. Chaque jour, on ouvre une petite fenêtre et l’on découvre une image (ou un chocolat ou autre chose).
Que nous apprécions la couronne de l’Avent !Lorsque tombe l’hiver et que les jours se font courts, le temps de l’Avent apporte cette sereine et discrète lumière qui déjà annonce la joie de Noël. La coutume de dresser une « couronne de l’Avent » – quatre cierges sur un cercle de rameaux verts – est une belle évocation de ce mystère de l’Avent.
Cette tradition populaire préchrétienne devint, au XVIe siècle, en Germanie, un symbole chrétien de l’Avent qui se répandit ensuite dans de nombreux pays. Dans certaines familles, l’allumage d’une bougie de cette couronne, chaque dimanche de l’Avent, est même l’occasion d’un temps de prière. La couronne de l’Avent peut, en effet, nous dire quelque chose de ce temps liturgique.
La couronne, c’est l’antique symbole de victoire et de gloire. Elle évoque le « Messie-Roi » attendu par Israël et annoncé par les prophètes, Celui que chante une antienne du 22 décembre tirée du psaume 23 : « Portes, levez vos frontons, qu’il entre le roi de gloire ! », une royauté qui bouleversera nos représentations habituelles, puisqu’elle se manifestera dans l’abaissement de la crèche et de la Croix.
Des rameaux verts : ils indiquent le renouveau attendu de l’Enfant de la crèche. A ce monde qui fait inéluctablement l’expérience de la finitude, de la déchéance et de la mort, l’Avent fait entendre la promesse d’une naissance inouïe : « Voici que la vierge concevra, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel », c’est-à-dire : Dieu avec nous. « Si le Créateur en personne n’était descendu vers la créature pour s’unir à elle, ramenant, par sa naissance, l’humanité vieillie à un nouveau commencement, la mort régnerait depuis Adam jusqu’à la fin… » écrit le pape Saint-Léon le Grand (+461) : « quand Dieu se fait homme, paraît un monde nouveau » chante l’office au 1er janvier.
Quatre bougies : quatre dimanches pour préparer Noël : le premier invite à veiller dans l’attente du Seigneur, le second fait entendre la voix de Jean-Baptiste qui incite à « préparer les chemins du Seigneur », le troisième appelle à la joie car « le Seigneur est proche », le quatrième annonce les événements qui précèdent immédiatement la naissance du Christ. La flamme des bougies : c’est la lumière des prophéties qui, au long de l’histoire, illuminèrent la nuit du peuple de Dieu dans l’attente de la « Lumière véritable » (Jn 1, 9). C’est aussi un signe de l’espérance du chrétien et de sa vigilance dans l’attente de la venue du Christ – celle de Noël, mais aussi celle, définitive, de la fin des temps. Pour Saint-Basile (+379) « le chrétien est celui qui reste vigilant chaque jour et chaque heure, sachant que le Seigneur vient. ». Que la Vierge de l’Avent nous apprenne à désirer vraiment cette venue, et garde bien vive en nous la flamme de l’espérance.
Puisse cette semaine vous être très agréable et riche de belles émotions. Réapprenez encore et toujours le bonheur de vivre en compagnie du couple de Marie et Joseph, même si nous nous enlisons dans les difficultés de la société dans laquelle on vit en retenant nos larmes d’impuissance pour tant de domaines…
Solange Strimon