Que les Saints sont bouleversants, et leur témoignage est toujours actuel. “Il jaillit des profondeurs de l’Amour Divin répandu dans leur coeur, là où les émotions ont une saveur d’éternité” affirme Père Pierre Brun-Le-Gouest. Eclairant, fortifiant avec succès la Foi de tant d’hommes et de femmes en quête d’une Lumière surnaturelle.
La Foi guérit de tout, il suffit d’un souffle qui vous propulse vers Dieu. Le miracle a lieu en 1896 à Altavilla Irpina, dans une province italienne de l’Avelino. Le petit Francesco va sur ses neuf ans et ne manquerait pour rien au monde les offices religieux. Il recherche la solitude pour dire son chapelet et s’entretenir avec Dieu. L’âme du petit Francesco est fascinée par Dieu. Et ce jour-là son père décide de l’emmener à Altavilla Irpina pour la fête annuelle de San Pellegrino, martyr très aimé et vénéré dans la région.
Après une longue marche, ils arrivent avant midi au sanctuaire et se faufilent dans l’église déjà comble. Les fidèles viennent de toute la région. Ils apportent à leur Saint une dévotion toute particulière, et lèvent les bras au ciel en criant, priant et pleurant…
Tous se serrent autour de l’autel, c’est alors qu’une femme vêtue de haillons et visiblement accablée de toutes les misères du monde, se met à implorer le Saint d’une voix forte. Dans ses bras, émergeant de ses haillons, un petit être inerte et complètement difforme apparaît.
La foule, saisie de stupeur devant une telle difformité, baisse le ton pour laisser à cette pauvre femme d’épancher sa douleur. La femme saisit alors son petit à pleines mains, et avec un dernier espoir se lance dans la prière la plus impressionnante jamais entendue. Accablant même le Saint des reproches les plus pathétiques. “Toute ma vie je t’ai honoré, je n’ai jamais manqué de venir à ta fête, je t’ai mis si souvent des cierges avec amour, j’ai toujours eu confiance en ton soutien”.
“J’ai toujours bien parlé de toi dans mon village et voilà comment tu me récompenses ! Tu sais que je suis seule et sans le sou, et je me retrouve avec un enfant difforme ! Comment je vais faire pour l’élever ? Est-ce que c’est toi qui vas mendier pour moi ? Quel genre de Saint est-tu ?”
Sa voix se fait de plus en plus forte, entrecoupée de sanglots, et s’écrie : “Toi, tu es bien, tu as tout, tu es au ciel ! Facile ! Si c’est ça ta sainteté, laisser les malheureux se dépatouiller tout seuls ! Tu me déçois…Tu te pavanes dans ton cadre et quand le malheur frappe un coeur, tu ne bouges pas le petit doigt ! Bel exemple de charité ! Toutes les prières que je t’ai faites…”.
Que va-t-il se passer ? Toute l’assemblée est suspendue, n’osant proférer une parole. A force d’avoir trop crié la voix de la mère se brise, et dans un sursaut de Foi, elle monte les marches de l’autel vers San Pellegrino. Dans la foule, le petit Francesco ne perd pas une miette de ce qui se passe, et prie de tout son être pour cette mère brisée par le désespoir.
La femme, de son côté, dégage son petit martyr de ses haillons et l’élève comme une hostie devant l’image du Saint, le dépose devant lui en criant : “Tiens, le voilà ! Garde-le ou rends-le-moi guéri !”
Elle s’éloigne de l’autel, et soudain un fait extraordinaire se produit. L’enfant difforme se met à rouler doucement sur lui même, lui qui était inerte et difforme s’efforce de se soulever sur ses petits bras et ses genoux. Ses membres ont repris une forme normale !
Les pèlerins décontenancés par un tel prodige cherchent à voir, et déjà les cloches sonnent selon la coutume quand un Miracle de Saint Pellegrino se produit.
Maintenant tout le monde peut le constater, Dieu vient de guérir un enfant anormal. Le vénéré Pellegrino a accompli le Miracle sous leurs yeux !
Le petit Francesco, bouleversé, ne s’en remettra jamais, le choc a été d’une telle violence jusqu’au fond de son âme. Devenu plus tard le grand Padre Pio, il racontera maintes fois à ses proches l’évènement de San Pellegrino. ” Ce jour-là, j’ai appris à prier !
Eric Muth
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