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Le nouvel homme dans l’Ancien Testament, par Paul-Raymond du Lac

Les écritures saintes avant même l’Évangile parlent en continu de Jésus et de la nature restaurée et élevée au niveau de la grâce.

Tout y décrit aussi l’homme déchu sans fards, et sans tenter de l’embellir. Avec les yeux de la foi, cela devient limpide, mais même sans, n’importe quelle personne de bonne volonté y trouvera des vérités si élevées et si sublimes qu’il ne pourra qu’être portées à la conversion : car, enfin, l’Ancien testament contient une sagesse inconnue des païens et des infidèles, des choses absolument inimaginables et incompréhensibles.

Regardons par exemple les quelques versets suivants :

« Car celui qui rejette la sagesse et l’instruction est malheureux ; l’espérance de ces méchants est vaine, leurs travaux sont sans fruit et leurs œuvres inutiles.

Leurs femmes sont insensées, et leurs enfants pleins de malice.

Leur postérité est maudite ; aussi, heureuse celle qui est stérile et sans tache, et dont la couche n’a pas connu le crime ; elle portera son fruit, lorsque Dieu regardera favorablement les âmes saintes.

Heureux aussi l’eunuque dont les mains n’ont pas commis l’iniquité, et qui n’a pas eu de pensées criminelles contre Dieu, car il recevra le don précieux dû à la fidélité et un sort très heureux dans le temple de Dieu.

Car le fruit des bons travaux est plein de gloire, et la racine de la sagesse ne dépérit pas. » (Sagesse, 3, 11-15)

Nous avons ici l’éloge du célibat et de la virginité christique, qui deviendra une réalité dans l’histoire de l’Église à travers ses nombreux saints vierges, martyrs ou non. Pour un païen, c’est incompréhensible, et c’est encore plus incompréhensible pour un hébreux de l’ancien temps dont l’obsession était de donner naissance au messie, et où donc ne pas avoir de postérité était vue une malédiction.

Mais le saint qui imite Jésus en lui sacrifiant sa postérité sera « plein de gloire » et « un sort très heureux dans le temple de Dieu », c’est-à-dire au paradis.


Ceux qui n’adoptent pas la vraie religion, et le vrai Dieu, et qui ne vivent pas selon sa justice, seront terriblement punis par l’enfer :

« Mais les enfants des adultères verront leurs jours abrégés, et la race issue d’une couche criminelle sera exterminée.

Quand même ils vivraient longtemps, ils seront comptés pour rien, et leur vieillesse la plus avancée sera sans honneur.

S’ils meurent plus tôt, ils seront sans espérance, et au jour où tout sera connu, ils n’auront personne qui les console.

Car la race injuste a toujours une fin funeste. » (Sagesse, 3, 16-19)

La vie chrétienne est déjà décrite bien avant la venue de Jésus-Christ, le préfigurant, la sagesse étant ici Dieu tout simplement (car les anciens, tous plus ou moins gnostiques, portaient la sagesse aux nues,et le bon Dieu, s’adressant à eux, leur explique ce qu’est en fait la véritable sagesse divine, bien au-dessus de la sagesse humaine) :

« Aimez la justice, vous qui jugez la terre. ayez du Seigneur des sentiments dignes de Lui, et cherchez-Le dans la simplicité du cœur ;

car ceux qui ne Le tentent pas Le trouvent, et Il Se manifeste à ceux qui ont confiance en Lui.

Car les pensées perverses séparent de Dieu, et Sa puissance convainc de folie ceux qui la mettent à l’épreuve.

Aussi la sagesse n’entrera-t-elle pas dans une âme maligne, et elle n’habitera pas dans un corps assujetti au péché. » (Sagesse, 1, 1-4)

Il suffit de vivre chrétiennement pour être sauvé, et ce commandement est résumé encore par Salomon, qui n’a pas changé depuis :

« Crains Dieu et observe Ses commandements ; car c’est là tout l’homme.

Et Dieu amènera en jugement tout ce qui se fait, au sujet de toute faute, soit le bien soit le mal. » (Ecclésiastique, 12, 13-14).

Oui, Dieu était le même autrefois comme maintenant, et voici comment il parle encore dans un langage qu’un chrétien comprend très bien normalement, mais qui est incompréhensible pour le païen qui croit dur comme fer que la longévité de la vie terrestre est une preuve de bénédiction, et prouve une réussite et une justice humaine. Tous les païens et les apostats veulent vivre longtemps, car cela prouveraient leur valeur…pas pour les chrétiens :

« Mais la race des méchants, quelque multipliée qu’elle soit, ne réussira pas ; les rejetons bâtards ne pousseront pas de profondes racines et ne s’établiront pas sur une base solide.

Et si, avec le temps, ils produisent quelques branches, comme ils ne sont point fermes, ils seront ébranlés par le vent, et déracinés par la violence des tempêtes.

Leurs branches seront brisées avant d’avoir pris leur accroissement ; leurs fruits seront inutiles, âpres au goût, et impropres à tout usage.

Car les enfants nés d’une couche illégitime, lorsqu’on les interroge, sont des témoins qui déposent contre le crime de leurs parents.

Mais le juste, alors même qu’il mourrait d’une mort précipitée, sera dans le repos ;

car ce qui rend la vieillesse vénérable, ce n’est ni la longueur de la vie, ni le nombre des années ;

mais la prudence de l’homme lui tient lieu de cheveux blancs, et la longue vieillesse, c’est une vie sans tache.

Le juste a plu à Dieu et en a été aimé, et il a été enlevé du milieu des pécheurs parmi lesquels il vivait.

Il a été enlevé, de peur que la malice ne transformât son esprit, et que les apparences trompeuses ne séduisissent son âme.

Car la fascination des frivolités obscurcit le bien, et l’inconstance de la passion renverse même l’esprit éloigné du mal.

Quoiqu’il ait peu vécu, il a fourni une longue carrière ; car son âme était agréable à Dieu : c’est pourquoi Il S’est hâté de le tirer du milieu de l’iniquité. Les peuples, voyant cela, ne le comprennent pas, et il ne leur vient pas à la pensée que Dieu répand Sa grâce et Sa miséricorde sur Ses saints, et que Ses regards favorables sont sur Ses élus.

Mais le juste mort condamne les méchants qui survivent, et sa jeunesse si promptement consommée condamne la longue vie de l’injuste.

Car ils verront la fin du sage, et ils ne comprendront pas le dessein de Dieu sur lui, ni pourquoi le Seigneur l’a mis en sûreté.

Ils verront et ils le mépriseront, mais le Seigneur Se rira d’eux. » (Sagesse, 4, 3-18)

Martyr et autres morts du juste pour Dieu sont issus déjà dépeints, et les saints suivants Jésus l’incarnent avec une clarté qui nous fait comprendre ces mots.

Le méchant qui vit longtemps est au fond maudit, et en même temps bénéficiaire de la miséricorde divine, qui comme allonge sa vie pour lui donner une chance encore de se repentir et se convertir. Dieu les utilise encore pour la gloire des justes, et la croix est promise pour tous les chrétiens déjà sous la plume de Salomon :

« Il les a mis à l’épreuve comme l’or dans la fournaise, Il les a agréés comme une hostie d’holocauste, et quand leur temps sera venu, Il les regardera favorablement.

Les justes brilleront, et ils étincelleront comme les feux qui courent à travers les roseaux.

Ils jugeront les nations, et ils domineront les peuples, et leur Seigneur régnera éternellement.

Ceux qui se confient en Lui auront l’intelligence de la vérité, et ceux qui Lui sont fidèles adhéreront à Lui par l’amour, car le don et la paix sont pour Ses élus.

Mais les impies seront punis selon l’iniquité de leurs pensées, eux qui ont négligé le juste, et qui se sont éloignés du Seigneur.

Car celui qui rejette la sagesse et l’instruction est malheureux ; l’espérance de ces méchants est vaine, leurs travaux sont sans fruit et leurs œuvres inutiles. » (Sagesse, 3, 6-11)

Les justes tués et massacrés seront quand même les juges des nations par leur action véridique et leur vie chrétienne : et Dieu le dit sans fards ; les méchants sont toujours malheureux, car vivre sans Dieu, sans le suivre, c’est la tristesse et l’impossibilité de trouver une véritable paix du cœur.

Finissons enfin sur cette sagesse divine, qui nous décrit la psychologie du méchant, et la psychologie du pécheur, dont nous sommes tous tributaires même avec l’aide de la grâce. C’est à la foi un encouragement à persévérer, une assurance qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est la venue de Jésus qui nous donne sa grâce afin de surmonter la déchéance infinie de notre nature humaine.

Dieu ne veut pas la mort et encore moins la mort des pécheurs, c’est nous même qui nous nous auto-détruisons, comme des insensés :

« Ne cherchez pas la mort d’une manière jalouse par les égarements de votre vie, et n’achetez pas la perdition au prix des œuvres de vos mains.

Car ce n’est pas Dieu qui a fait la mort, et Il ne Se réjouit pas de la perte des vivants.

Mais Il a créé toutes choses pour la vie, et toutes les créatures étaient saines à leur origine, et il n’y avait pas de poison d’anéantissement en elles, et le séjour des morts ne régnait pas sur la terre.

Car la justice est stable et immortelle.

Mais les méchants ont appelé la mort par leurs œuvres et par leurs paroles, et, la croyant amie, ils en ont été consumés, et ils ont fait alliance avec elle, parce qu’ils étaient dignes d’une telle société. » (Sagesse, 1, 12-16)

Alors pourquoi les méchants deviennent-ils méchants ? Dieu nous le dit, avec tristesse, c’est un peu long, mais lisez-le avec délectation, et prévenez vos pas pour ne pas tomber dans cette logique délétère aussi vieille que l’homme pécheur. Nous avons l’impression de voir la description de l’homme moderne et des justifications de sa vie dissolue quand elle n’est pas tout à fait diabolique, avec toutes les fumées du matérialisme, de l’attachement aux créatures, de la gloire humaine…et qui débouche sur la persécution des justes.

« Car ils (les méchants) se sont dit, dans l’égarement de leurs pensées : Le temps de notre vie est court et plein d’ennui ; l’homme n’a plus de bien à attendre après sa mort, et on ne connaît personne qui soit revenu des enfers.

Nous sommes nés du néant, et, après cette vie, nous serons comme si nous n’avions jamais été. Le souffle de nos narines est comme une fumée, et la raison n’est qu’une étincelle qui remue notre cœur.

Lorsqu’elle sera éteinte, notre corps sera réduit en cendres, et l’esprit se dissipera comme un air subtil ; et notre vie disparaîtra comme une nuée qui passe, et s’évanouira comme un brouillard que les rayons du soleil mettent en fuite, et que sa chaleur abat.

Notre nom même s’oubliera avec le temps, et personne ne se souviendra de nos œuvres.

Car notre vie est le passage d’une ombre, et après la mort il n’y a plus de retour : le sceau est apposé, et nul ne revient.

Venez donc, jouissons des biens présents, et hâtons-nous d’user des créatures comme pendant la jeunesse.

Prenons à profusion le vin précieux et les parfums, et ne laissons point passer les fleurs de la saison.

Couronnons-nous de roses avant qu’elles se flétrissent ; qu’il n’y ait pas de prairie où ne se signale notre débauche.

Qu’aucun de nous ne manque à nos orgies. Laissons partout des marques de réjouissance, car c’est là notre partage et notre lot.

Opprimons le juste qui est pauvre, n’épargnons point la veuve, et n’ayons aucun respect pour la vieillesse et les cheveux blancs.

Que notre force soit la loi de justice ; car ce qui est faible n’est bon à rien.

Assaillons donc le juste, car il nous est inutile, et il est opposé à notre manière de vivre, et il nous reproche de violer la loi, et il nous déshonore en décriant les fautes de notre conduite.

Il assure qu’il possède la science divine, et il se nomme fils de Dieu.

Il s’est fait le censeur de nos pensées mêmes.

Sa seule vue nous est insupportable, car sa vie n’est pas semblable à celle des autres, et il suit une conduite tout différente.

Il nous considère comme des hommes de futilités ; il s’abstient de notre genre de vie comme d’une chose immonde ; il préfère la fin des justes, et il se glorifie d’avoir Dieu pour père.

Voyons donc si ses paroles sont véritables, faisons l’expérience de ce qui lui arrivera, et nous verrons quelle sera sa fin.

Car, s’il est véritablement fils de Dieu, Dieu prendra sa défense, et le délivrera des mains de ses ennemis.

Éprouvons-le par les outrages et les tourments, et nous saurons quel cas il faut faire de lui, et nous apprécierons sa patience.

Condamnons-le à la mort la plus infâme, et l’on verra le résultat de ses paroles.

Ils ont en ces pensées, et ils se sont égarés, car leur malice les aveuglait.

Ils ont ignoré les secrets de Dieu ; ils n’ont point espéré la récompense de la justice, et ils n’ont fait nul état de la gloire des âmes saintes.

Car Dieu a créé l’homme immortel, et Il l’a fait à l’image de Sa ressemblance.

Mais la mort est entrée dans le monde par l’envie du diable ; et ceux-là l’imitent, qui sont de son parti. » (Sagesse, ch.2)

Rien n’a changé, tout est là, alors ne nous étonnons pas ni du mal ni de la logique du péché, ni des persécutions, ni des croix : Jésus sur le chemin de la Passion nous montre l’exemple, suivons-le.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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