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Le « contrat » salarié, ou la tromperie esclavagiste noyée dans l’égalitarisme

Le système économique en France est plus que grippé : nous assistons à la fin d’un monde et d’une époque, en témoignent l’affaiblissement constant des syndicats, qui ont fait du mal en leur temps, et qui aujourd’hui laissent faire des maux en se taisant avec complaisance.

Le CDI est aujourd’hui une place réservée à quelques privilégiés, il devient comme une relique d’un temps où l’on pouvait avoir le beurre et l’argent du beurre : une sécurité presque aussi importante qu’un fonctionnaire mais avec des exigences plus qu’humaines. C’est du passé. Certes, encore aujourd’hui, le patron ne peut pas si facilement virer un CDI… donc il n’emploie plus de CDI, à part une certaine élite, esclaves issus de grandes écoles qui sont prêts à travailler comme des journaliers du powerpoint ou des manœuvres du marché financier sans compter, sans attaches et sans racines.

Il est de bon ton « à droite » de critiquer le manque de flexibilité de ce système de CDI et de la surprotection du salarié CDI. Il faut pourtant connaître la réalité d’un pays païen pour se rendre compte que ces institutions, quoique terriblement révolutionnaires, avaient une inspiration chrétienne, dans l’idée que le patron doit protéger son employé, être indulgent, etc. Sauf qu’évidemment l’État ne peut forcer les gens à être chrétiens, et on a fait un système qui pouvait fonctionner tant que les gens pratiquaient encore la vie chrétienne… mais qui ne peut qu’exploser avec la christianisation, car il y a un hiatus impossible à combler : on fait comme si les gens étaient de bons Chrétiens, alors qu’ils ne le sont plus, et le plus souvent plus du tout.

Bref, prenons un exemple concret de ce la vacuité du contrat salarié aujourd’hui, qui, dans un contexte païen, comme le Japon, n’a jamais eu d’existence réelle. Ici, au Japon, la loi se rapproche des lois « modernes » : le salarié est censé être protégé… en pratique beaucoup moins qu’en France. Mais surtout, le contrat n’est que de la façade, et la justice n’existe pas vraiment : la logique est esclavagiste.

Expliquons-nous : comme le dit l’Évangile à travers la parabole de la onzième heure, la justice veut que le contrat soit respecté tant par l’employé que le patron. Si le patron demande moins, ou donne plus que le contrat, il est bon. Si l’employé fait plus par charité, il est bon. Mais si le patron ne paie pas le salaire, il est injuste, et si l’employé ne remplit pas son contrat, c’est injuste.

Or, aujourd’hui, cela ne fonctionne pas comme cela, et cela n’a jamais fonctionné comme cela au Japon, un pays anciennement païen.

Pour un employé, demander de faire respecter son contrat, et par exemple se contenter de faire le travail qui lui est demandé, le met déjà en position défavorable : cela n’est pas admis.

Le contrat n’est qu’une façade, derrière laquelle tacitement il faut accepter de devenir esclave de l’entreprise, et ne pas se contenter des termes du contrat, mais d’aller bien au-delà, de passer des heures, et faire toutes les volontés de l’entreprise… derrière le vernis de respectabilité et de « liberté » de choix. C’est pourquoi les Japonais depuis longtemps, et c’est bien connu, sont comme des esclaves de leur entreprise, au point de sacrifier leur famille et le reste : ils sont esclaves, certes, mais ils profitent aussi des privilèges de l’esclave, à savoir la sécurité, et la tranquillité morale de n’être qu’un pion ou qu’un rouage d’autorités qui elles prennent les risques des décisions. Il est de plus impossible de faire « justice » puisque tout le monde accepte de devenir esclave : si vous vous y refusez, vous perdrez votre poste, et si vous continuez de vous y refuser, il ne reste plus qu’à devenir son propre patron, marginalisé, avec une vie difficile.

Et si on y réfléchit bien la tendance en France va vers cet esclavagisme maquillé de liberté et d’égalité, jouant sur les ambitions des gens. Les CDI des élites ne ressemblent-ils pas à ces esclaves japonais ? Tout « cadre » doit être disponible bien plus que les heures de son travail, et les « work-holic » se démènent par ambition et par carrière – et il est tacitement reconnu que ne pas faire cela vous exclut de la reconnaissance sociale. Et les autres, qui ne peuvent plus avoir de CDI, reviennent à la dure réalité de la nécessité de devenir esclave instable, pressurés par l’inquiétude du lendemain, car s’ils ne le font pas ils meurent de faim…

Alors oui, là aussi nous devons faire advenir une restauration intégrale, avec ses libertés économiques, son hérédité dans les métiers aussi, avec de nombreux et petits indépendants qui ne sont pas des armées d’esclaves, mais des familles solides, qui veulent transmettre. Et avec cela, la restauration de la vie chrétienne est la seule qui peut faire respecter une véritable justice bonne, ferme mais douce…

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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