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L’adoration affaissée, par Paul de Beaulias.

J’étais tantôt au Sacré-Cœur de Paris pour l’adoration nocturne et perpétuelle. 

La fondation de cette église, dont la construction fut votée par la chambre légitimiste de 1871, visait à expier les péchés de la France à travers les siècles, et en particulier après la Révolution, afin de détourner de la France les malheurs que Dieu lui envoyait en punition. La basilique — ainsi spécialement honorée par le Pape — est un petit chef-d’oeuvre qui montre que la foi de nos prédécesseurs était ardente et proche : tous nos beaux bâtiments religieux, nos églises, nos calvaires, ne tiennent pas tout seul : des fidèles les entretiennent, les restaurent, les reconstruisent de générations en générations, témoignant d’une belle foi.

La basilique du Sacré-Cœur règne sur Paris : elle siège, majestueuse, sur Montmartre (mons Martyrum, le « mont des Martyrs [saint Denis, saint Rustique et saint Éleuthère] »), surplombant tout Paris, jusqu’aux vilains du Parlement et de l’Élysée, qui détruisent notre belle France. Elle protège encore tous les bons sujets, par sa prière permanente, maintenue depuis sa création contre vents et marées et dans toutes les conditions, sous tous les régimes, même ceux de la guerre et de l’occupation.

La présence de la basilique distingue « physiquement » le sacré et le mondain : vous montez dans l’horrible quartier de Montmarte, envahi de travestis, de niaiseries romantiques et de touristes ; puis, tout d’un coup, vous approchez de la basilique, et tout devient calme, comme si la présence de cet édifice religieux repoussait quelque peu l’esprit du monde, comme si l’esprit de la chair n’osait quand même pas encore prendre possession de ce lieu.

Tout cela était magnifique, mais il y eut un « mais ». 

Je me rendis deux nuits adorer le Saint-Sacrement au Sacré-Cœur ; l’accueil y fut simple et catholique, tout va bien. Le Saint-Sacrement qui trônait bien en hauteur, et bien au centre du chœur, était là pour être adoré. La nef centrale était réservée aux gens qui priaient : j’y allai, je m’agenouillai et je priai. Mais à huit heures du soir environ, je fus happé par le brouhaha sourd qui envahit toute l’Église, comme un grondement menaçant de centaines de gens déambulant dans la basilique, dans les nefs latérales et les chapelles derrières le chœur.

Notre pauvre Dieu fut comme assiégé par ce grondement, comme assiégé par le monde : véritable allégorie de notre temps et de cette Église assiégée par le monde. Je ne restai pas longtemps, juste le temps de finir ma prière, et allai me coucher. Je me levai ensuite dans la nuit, vers 1h30, et allai prier jusqu’à trois heures : enfin, Dieu nous était rendu, et nous étions rendus à Dieu !

Durant ce petit pèlerinage, je remarquai un fait troublant, confirmé le lendemain soir à la vue d’autres pèlerins. À part un fidèle visiblement venu d’Afrique et moi-même, personne n’adorait à genoux : tous étaient assis devant le Saint-Sacrement…, et non pas assis dignement, mais affaissés, comme si le Saint-Sacrement les « stupéfiait » et les transformait en une sorte de statue flasque…

Est-ce un effet du Novus Ordo ? Certainement, mais pas uniquement, car couplé avec cette sorte d’affaissement général qui éreinte toutes les âmes modernes, désormais uniquement capables de se comporter comme des légumes qu’on aurait placés devant un écran…

Il ne s’agit pas de lancer la pierre à ces fidèles : ils avaient fait l’effort d’aller adorer le Saint-Sacrement et croyaient certainement le faire dans de bonnes formes. Mais quel dommage !  Se déplacer, dormir à la dure, se réveiller dans la nuit… tout cela pour ne pas profiter de ce temps béni pour prier dix fois plus, et dix fois plus forts ! Pourquoi rester passif devant Dieu ? Bougeons-nous ! Il nous faut prier pour cinquante, puisque nous sommes si peu nombreux aujourd’hui.

Le bon Dieu est bon et miséricordieux, mais n’abusons pas, prions pour que la Foi soit restaurée au plus vite ! Que tous ces catholiques de bonne volonté deviennent des soldats du Christ, virils et forts, pour la gloire de Dieu ! Et que les légitimistes montrent l’exemple, eux qui ont tant œuvré pour le Roi et pour la France jusqu’à aujourd’hui. Ils ont permis à ce pays d’éviter le pire, le Sacré-Cœur en témoigne.

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

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