La société post-chrétienne
L’homme moderne se croit supérieur, imbu de progrès, vivant dans un monde idyllique – encore que vue la dégradation générale et les dysfonctionnements systémiques, qui croit encore, dans la jeunesse, à ces sirènes paradisiaques ?
L’homme post-moderne, certes désabusé, se résigne à sa propre paganisation, jouit en se disant « après moi le déluge » et ne résiste plus devant l’avancée chaque jour grandissant du « panoptikon », cette société de surveillance totalitaire qui se veut peu à peu mondiale. Il ne veut pas voir non plus que cette société totalitaire de délation, de méfiance et de surveillance est anthropologiquement inéluctable dans un contexte de déchristianisation : rien de nouveau sous le soleil, tout pays païen était peu ou prou totalitaire, car l’État sans Christ devient Dieu, et l’homme sans la grâce devient une bête qu’il faut contraindre pour éviter le massacre de tous par tous, moyennant moult injustices, qui sont toujours un moindre mal face à un désordre complet et total…
Un temps, trompeur, a pu faire croire au « progrès », car les sangsues révolutionnaires ont profité du substrat chrétien, de la grâce infusée parmi la majorité de la population et du soutien de facto de l’Église, qui par sa concurrence et les bienfaits naturels maintenaient la société à flot. Ainsi, malgré des institutions délétères et destructrices, la France a pu longtemps se maintenir, car même un mariage civil restait monogamique, grâce à la concurrence du mariage catholique, l’université laïque ne pouvait pas complètement ignorer la recherche de la vérité, car l’université catholique l’aurait sinon supplantée immédiatement, et la justice prononcée par des juges souvent catholiques, et la police exercée par des gens chrétiens modéraient l’absurdité de la loi positive…
Tout cela s’envole et s’étiole de jour en jour : il ne reste plus que l’homme blessé sans grâce, avec une Église en Passion, comme le Christ mort en Croix : son Corps est là, mais son âme, momentanément, n’est plus là et la vie de la grâce s’est comme éclipsée.
La digue chrétienne disparue, la paganisation de la société s’accélère à une vitesse affolante, et les conséquences totalitaires s’ensuivent inéluctablement et dans tous les domaines… La justice n’est plus juste, la police n’est plus protectrice, la méfiance et la défiance se généralisent… Et tout cela n’est ni étonnant ni « scandaleux » : c’est une conséquence logique et nécessaire de la déchristianisation de la société, aggravée par cette apostasie volontaire de la République révolutionnaire – et cela même si la plupart des gens ne sont pas forcément positivement apostat, car ils le sont matériellement, l’ont souvent intériorisé, et sont tributaires, comme « citoyens », des méfaits de l’institution, comme un enfant essuiera les conséquences des péchés commis par un mauvais père, qu’il le veuille ou non.
Alors, oui, il faut une restauration intégrale et chrétienne, qui remette le Christ au centre, qui remette l’autorité divine et l’autorité royale au centre, qui restaure les institutions de la chrétienté, parfaites par la grâce, et raisonnables au plus haut point, dont même les lumières naturelles suffisent à reconnaître la supériorité.
La Restauration est non seulement une nécessité, elle une œuvre de charité pressante pour nous sortir de cette fange puante et aveuglante qui se nomme « République », « Révolution » et « Modernité ».
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel