Chretienté/christianophobie

Joyeux Noël et choisissez votre destination pour passer Noël 2/2

Nous poursuivons notre route avec le Japon (Meri Kurisumasu). Ce n’est pas Noël que l’on fête mais le Nouvel An, autour d’un repas fort en symboles et en rituels. Il est invariablement servi dans la maison du chef de la famille. Chaque aliment est spécialement choisi parce qu’il représente un symbole de félicité. Il existe de nombreuses variantes dans le rituel dépendant des régions.
Par contre les produits culinaires utilisés tous les jours dans la cuisine prennent ici un caractère sacré et symbolique. Ainsi, le mirin, un vin de riz doux utilisé autant comme breuvage que dans la cuisine traditionnelle est parfumé de poivre et d’épices et offert à chaque visiteur dans un jeu de trois tasses.
Le mochi, une fête, une offrande et une gourmandise. Le plus important des mets est sans contredit le mochi, un riz gluant bouilli, puis pilé avec un mortier ou un maillet de bois pour faire des gâteaux traditionnellement servis le Jour de l’An. Ceci donne lieu à la fête du pilage du mochi chaque année le troisième dimanche de décembre depuis 1959.

Au Japon, les dieux prennent une large part dans les cérémonies et, pour mettre la nouvelle année sous de bons auspices, on confectionne des mochi arrondis, un petit placé sur un plus grands décorés avec des urajiro (fougères), des homards symboliques pour faire un kagamimochi, une sorte de plat rituel offert aux dieux du foyer chaque Jour de l’An. Le 11 janvier, les gâteaux sont partagés entre les membres de la famille.  Manger du kagamimochi est une façon de demander la protection des dieux.
Le menu du repas de Nouvel An : disposé avec art dans des boîtes gigognes à quatre étages, on y retrouve du kombu, du homard, des haricots mame, des tranches de kamaboko (un pain de poisson), du tai et des dai dai (oranges japonaises dont le nom signifie génération après génération), des feuilles de chrysanthèmes (la fleur impériale), des châtaignes, des carpes (symbole d’un esprit indomptable), des urajiro (des fougères porte- bonheur qui, par leur blancheur sur la face interne de leur feuille symbolisent la pureté d’intention), des mochi.

En Norvège (God Jul) : La fête pré-chrétienne de Jul. Cette fête (Jul, Jol, Yule) avait lieu dans les pays nordiques et saxons (Yule) le jour du solstice d’hivers le 24 décembre. Elle célébrait la naissance du dieu soleil de l’enfant soleil né de la déesse. Le nom de Yule signifie roue : c’est la roue de l’année qui tourne une fois de plus vers le printemps. Elle était le début d’une période de 12 nuits, du 24 décembre au 8 janvier et elle symbolisait la nuit hivernale, les nuits les plus longues de l’année, durant laquelle se prépare le renouveau de la lumière et de la végétation. C’était à la fois une fête du soleil et de la fécondité. Ce monde de la nuit était aussi un moment ou les défunts étaient honorés.
Pour la fête du Jul, on apportait dans la maison une bûche de chêne qui représentait le feu sacré. On plantait aussi un sapin devant la maison. Le sapin toujours vert symbolisait le triomphe de la nature sur l’hiver. Le mot «jul», d’origine pré-chrétienne est devenu le nom de la fête chrétienne de Noël.
Pour le dîner de Noël, on laisse une place vide à la table du repas pour les âmes des défunts de la famille. Une fois le repas savouré, l’arbre de Noël est allumé. Puis on se lève, tout le monde se donne la main. Toute la famille danse et chante des chansons de Noël et on tourne autour du sapin.
On forme deux cercles autour du sapin. Dès que tout le monde chante, le premier cercle tourne vers la droite et le second vers la gauche. Quand le chant s’arrête tout le monde change de cercle et on recommence avec un autre chant.

En Pologne (Wesołych Świąt) : La veille de Noël, les enfants attendent avec impatience l’apparition de la première étoile dans le ciel : ce moment marque en effet le début du repas et de la fête.
Pour la préparation de la table de Noël, on glisse de la paille sous la nappe pour rappeler que Jésus est né dans une étable. On laisse également toujours une place libre au cas où un invité arriverait.
Selon la tradition, la période de Noël commence le 24 décembre et se termine le 6 janvier, le jour de la fête des Rois. La veille de Noël, des groupes d’enfants déguisés en Rois mages, en diables, en anges et en bergers vont de porte en porte réclamer des pièces de monnaie et des gâteaux.
Pendant cette période, les Polonais aiment se promener en traîneau à travers la campagne toute blanche. Ils organisent aussi des pique-niques autour de grands feux.

Au Portugal (Feliz Natal). Il n’y a pas encore beaucoup de sapins de Noël au Portugal.
S’il n’y a pas de sapin, il y a un bois de Noël. C’est un arbre que le notable de chaque village offre aux jeunes gens. Ceux-ci doivent le couper et le ramener dans un char, très décoré que tirent des bœufs. On le bénit sur le parvis de l’église et on y met le feu le 24 décembre pour qu’il brûle durant la nuit. On fait brûler la bûche de Noël dans la cheminée. On la fait aussi brûler dans les cimetières parce que de vieilles croyances disent que les âmes des morts rôdent, la nuit de Noël.
Au Portugal, la veille de Noël est fériée, tous assistent à la messe de minuit.
Au moment où sonnent les douze coups de minuit, tous les fidèles se dirigent à l’église locale pour y célébrer la Missa do Galo, littéralement “la messe du coq”. Selon les croyances, un coq aurait chanté le matin du 25 décembre, célébrant à sa façon la naissance de Jésus Christ.

Le fameux “Bacalhau cozido” (morue cuite avec pommes de terre et chou et arrosé d’huile d’olive), le plat repas du Réveillon, reste sobre jusqu’à l’entrée en scène des 13 desserts traditionnels. Lorsque le repas de Noël est terminé, on laisse la table dressée pour les personnes décédées.
C’est le petit Jésus qui apporte les cadeaux, bien que le Père Noël gagne du terrain.

Au Québec et Canada (Joyeux Noël) dès le mois de novembre, un royaume du Père Noël est aménagé dans beaucoup de centres commerciaux. Les enfants y vont pour rencontrer le Père Noël.
A Montréal, a lieu tous les ans la parade du Père Noël organisée par un grand magasin. Malgré le froid, les enfants viennent nombreux applaudir le Père Noël qui ferme le défilé. Quand la parade est terminée, il « s’envole » sur son char sous les yeux éblouis des enfants. 
Noël au Québec est une période magique. La neige recouvre tout de son beau manteau blanc, les rues s’animent, les maisons richement décorées et les magasins prennent un air de fête. Les québécois décorent l’extérieur de leur maison avec des guirlandes de lumières, des branches sapin et des rubans rouges. Ils placent des petits sapins tout illuminés au bord des rues.
Les postes canadiennes, reçoivent des milliers de lettres pour le Père Noël.
Du lait et des biscuits sont placés près de la cheminée pour que le Père Noël se restaure pendant sa grande distribution de cadeaux. La veille de Noël on assiste à la messe de minuit et on réveille les enfants après la messe dans la nuit de Noël pour leur faire découvrir les cadeaux laissés par le Père Noël

Au Royaume-Uni (Merry Christmas) : Les cartes de vœux sont d’origine anglo-saxonne, apparues au XVe siècle, elles ne se développeront qu’au XVIIIe grâce au développement de l’imprimerie et notamment de la lithographie. Chacun en envoie aux personnes qu’il connaît et, dans chaque maison, on accroche les cartes reçues au-dessus de la cheminée. Chaque famille décore le traditionnel sapin et les enfants écrivent leur lettre au Père Noël (Santa Claus). La veille de Noël, les enfants vont dans les rues et chantent. En échange, ils reçoivent des petits cadeaux ou des bonbons. A la maison, chaque petit Britannique suspend de grandes chaussettes au pied de son lit pour que le Père Noël puisse y déposer cadeaux et friandises. Le 25 décembre, toute la famille est réunie autour du traditionnel déjeuner mais en Angleterre, pas de repas de Noël sans la dinde aux marrons et le célèbre plum-pudding (dessert traditionnel qui peut être préparé jusqu’à un an à l’avance) ! Il est de tradition de cacher 6 objets (bague, pièce de monnaie, bouton de culotte …) dans ce gâteau.

En Russie : (Hristos Razdajetsja – Srojdestvom (C Pождеством)), l’Église étant orthodoxe, on fête la naissance de Jésus en même temps que le baptême de Jésus, le 6 et 7 janvier. En 1582 le pape Grégoire XIII a produit la réforme du calendrier qu’on a nommé “grégorien”. Mais les orthodoxes ont refusé de l’accepter. Ainsi, en Russie on fête Noël d’après le vieux calendrier julien, le 7 janvier et non le 25 décembre. C’est dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier que les enfants reçoivent leurs cadeaux.

Le Père Gel, dit aussi le Père Givre, descend dans les cheminées pour apporter des cadeaux aux enfants sages. Il partage sa tâche avec Babouchka vieille femme russe. Il y a un grand sapin décoré et on danse en rond autour du sapin. En dehors du sapin, il n’y a dans les maisons russes, ni crèche, ni décoration spéciale. Le soir du 6 janvier, on va à l’office religieux, puis on s’attable pour le réveillon (Soltchelnick). Traditionnellement, il était interdit de manger avant l’apparition de la première étoile en hommage à celle de Bethléem qui avait annoncé la Nativité aux rois mages. Après ce repas, on se faisait un devoir de laisser sur la table une assiettée de polach (pain tressé) entre deux chandelles allumées en mémoire des défunts de la famille. Au cours de ce repas de fête, on mange des pâtés farcis de riz, de champignons et d’oignons, des spécialités marinées dans le vinaigre. Le plat principal est une oie farcie de pommes. On boit de la vodka et du thé tchaï. Le repas s’achève par deux desserts: la koutia (mélange de blé et de fruits confis) et l’uzvar, (compote de fruits secs).

En  Suède (God Jul) Noël est la plus grande et la plus longue fête de l’année en Suède. Jul Tompte remplace notre père Noël et Sainte-Lucie est attendue avec la même impatience que le petit Jésus chez nous ! Jul Tompte est un gnome qui vit dans l’étable, ou sous le plancher de la maison.
Autrefois, dans les fermes, selon la légende, chacun avait son Tomte. Il gardait la récolte tout au long de l’année et s’assurait du troupeau. Les fermiers le respectaient. Aujourd’hui, il surveille la maison et la famille. Curieusement, sainte Lucie, d’origine italienne est plus vénérée en Suède.
Le 13 décembre au matin, l’aînée des  filles de la maison met une grande robe blanche avec une ceinture rouge, une couronne avec quatre bougies allumées sur sa tête. Elle porte sur un plateau des boissons chaudes et des cookies et, suivie des autres filles et des garçons habillés de blanc avec le bonnet pointu de mage sur la tête, elle apporte le petit déjeuner à ses parents.
Le temps fort est aujourd’hui la veille de Noël, moment des cadeaux en famille et entre amis. Les présents se nomment “juklappar”, littéralement “coups de Noël”, parce qu’ils sont offerts comme une farce. Les mets traditionnels de Noël en Suède, faits de poisson et de charcuterie, portent les noms de “Smörgasbord” et de “Lutfisk”. Le Glögg est un vin chaud épicé. En Suède, Noël nécessite une longue préparation et chacun s’efforce de mettre un point d’honneur à faire le plus de choses par lui même. Des myriades de lumières illuminent les longues nuits d’hiver, un sapin est dressé sur les places des villes et villages.

Hé voilà, vous savez tout, ou presque, des coutumes de Noël d’ici et d’ailleurs. J’espère que vous avez pris plaisir à lire toutes mes chroniques écrites depuis le 5 janvier 2011. Ma collaboration avec Vexilla Galliae s’arrête en cette fin de décembre. Dieu veille sur vous, votre famille et vos amis. Joyeux Noël et belle année 2017 !

Solange Strimon

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