Il est passé où notre ange gardien ?
Est-il encore d’actualité de mettre aux pieds du lit d’un enfant (ou à sa tête) une image ou un poster d’un ange gardien ? Vous seuls pouvez en donner la réponse et peut-être y remédier – en cas d’absence – car il n’est rien de plus apaisant que le sourire de cet ange gardien, qui non seulement veille sur le sommeil de l’enfant, mais continue de le guider tout au long de sa journée, si tant est que les parents ont assuré à l’enfant cette protection. Cet ange gardien, non seulement guide l’enfant sur terre, mais continue de le faire jusqu’à son dernier souffle, et c’est lui qui portera son âme à Dieu.
Si Dieu a mis à notre service un Ange gardien, rien que pour nous, bien plus puissant que le plus grand roi du monde, Il savait d’avance combien nous pouvons être faibles. L’ange gardien est l’ambassadeur céleste du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs. Que n’y pensons-nous pas plus souvent avant d’entreprendre telle ou telle action pour prendre la bonne décision ? Cet Ange gardien est notre soutien, notre conseiller, notre appui pour nous aider à dépasser les frontières du mal, quand celui-ci se présente sous tant de visages. Sachons l’implorer, lui demander de nous permettre d’avancer sur les chemins de lumière que sont l’amour, la foi et l’espérance.
Saint Jean-Paul II a écrit “L’Écriture Sainte et la Tradition nomment « anges » ces purs esprits qui dans l’épreuve fondamentale de la liberté ont choisi Dieu, sa gloire et son règne. Ils sont unis à Dieu à travers l’amour total qui jaillit de la béatifiante vision face à face de la Sainte Trinité”. Jésus lui-même le dit : “Les anges aux cieux voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux”. On peut dire qu’elle constitue cette “liturgie céleste” accomplie au nom de tout l’univers, à laquelle s’associe incessamment la liturgie terrestre de l’Église, en particulier dans ses moments culminants.
Les anges, les messagers de Dieu, apportent la parole de Dieu et aident les hommes, ils sont les intermédiaires de Dieu. Selon l’Eglise catholique les Anges sont ceux présentés dans la Bible, à savoir les Archanges Saint Michel, Saint Gabriel, Saint Raphaël (dont nous avons parlé récemment) et les Anges Gardiens dont Jésus parle. En 789 le concile de Rome interdit de fabriquer des noms d’Anges hormis les existants. Nous ne traiterons pas ici des trois Archanges, déjà étudiés récemment, mais nous évoquerons seulement les Anges que la tradition Kabbalistique nous révèle. L’origine du nom des 72 Anges nous vient d’un extrait de l’Ancien Testament, plus précisément de l’Exode décrivant la traversée de la Mer Rouge par Moïse. C’est dans trois versets de l’Exode composés chacun de 72 lettres que l’on décoda le nom des 72 Anges. On les appelle Génies de la Kabale, ou plus simplement les «Anges Gardiens ». Il existe à ce sujet un excellent livre, édité aux Éditions Bussière, que je me permets de vous recommander « Le grand livre des invocations et des exhortations ».
Et comme là-haut, tout est hiérarchisé et que rien n’est laissé au hasard, il est merveilleux de les connaître pour mieux les prier. Il existe 9 Chœurs d’Anges qui comptent chacun 8 Anges, soit un total de 72 Anges Gardiens. Ceux-ci se partagent l’année par périodes de 5 degrés du Zodiaque. Il y a 3 hiérarchies parmi les anges. La Première Hiérarchie comprend les Séraphins, les Chérubins et les Trônes. Elle représente Dieu dans ses perfections intimes : ardent amour, vive lumière, inaltérable sainteté. Ce sont les êtres les plus puissants. La Deuxième Hiérarchie comprend les Dominations, les Vertus et les Puissances. Elle représente Dieu dans sa souveraineté sur les créatures : pouvoir sans limites, force irrésistible, justice immuable. La Troisième Hiérarchie comprend les Principautés, les Archanges et les Anges. Elle représente Dieu dans son action au-dehors : sage gouvernement, sublimes révélations, constants témoignages de bonté.
Si l’Eglise ne reconnaît qu’un seul ange qui nous est affecté personnellement sur terre et dans les cieux jusqu’à la fin des temps, il est d’autres traditions qui en comptent trois. Le premier Ange Gardien correspond au corps Physique et se détermine par rapport à la date de naissance. Le second correspond à l’aspect Emotionnel et se détermine par rapport au jour de naissance. C’est l’Ange Émotionnel. Le troisième correspond à l’aspect Intellectuel et Spirituel, il se détermine par rapport à son heure de naissance. C’est l’Ange Spirituel. Certains utilisent l’heure solaire (c’est-à-dire corrigée en fonction de la longitude et du décalage avec le soleil, heure d’été-hivers) pour le calcul de l’Ange Spirituel, mais ce n’est pas nécessaire, pour les Anges il n’y a qu’une « heure universelle ».
Ces quelques citations résumeront assurément mieux que tout autre texte le pouvoir des anges gardiens. Saint Jérôme s’est écrié : « Quelle est donc la dignité des âmes, puisque chacune d’elles reçoit à son entrée dans la vie un Ange chargé par Dieu lui-même de veiller à sa garde ? ».
Saint Bernard proclame : « Nos Anges gardiens nous aident et nous protègent dans toutes les positions, toutes les circonstances de notre vie. Ils travaillent à notre salut avec une sollicitude active, infatigable, que rien ne peut décourager. Ils le font en nous montrant la voie à suivre, en écartant les obstacles, en combattant avec nous, en nous fortifiant dans les dangers. ».
Bossuet affirme : « Ils portent au pied du trône de Dieu, nos prières, nos bonnes œuvres, nos désirs, nos pensées, et surtout nos larmes, notre repentir, nos souffrances endurées pour l’amour de Dieu avec humilité et patience. »
Enfin, quand la mort arrive, dans ces derniers combats où va se décider notre sort éternel, enseignent les théologiens, ils redoublent de vigilance pour réprimer la fureur des démons, pour ramener dans notre cœur abattu l’esprit de componction, de pénitence et de ferveur.
La mission des Anges gardiens se prolonge au delà du tombeau. Ils nous visitent en purgatoire, ils nous consolent, ils nous rendent plus douce l’espérance de jouir bientôt des délices du ciel, ils obtiennent des suffrages en notre faveur, ils négocient auprès de Dieu la grande affaire de notre délivrance.
L’existence des anges était déjà mentionnée dans l’Ancien Testament et les juifs croyaient déjà à la protection particulière d’un ange. L’Église fête les saints Anges gardiens le 2 octobre. Que la dévotion aux saints anges nous accompagne donc toujours ! Durant notre pèlerinage terrestre, les tentations, les risques, les maladies, les épreuves, les souffrances, les doutes, les interrogations, les trahisons, invoquons-le toujours et sachons aussi le remercier pour son aimable et protectrice compagnie. Nous avons toujours besoin de sa présence et nous nous habituons vite à le solliciter quand on a repris conscience de sa douce et merveilleuse existence. Puissiez-vous le retrouver à vos côtés – si vous l’aviez perdu – et connaître tout au long de cette semaine l’amour, la paix, la sérénité, l’espérance, pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers. Que votre ange gardien vous apporte ce qui vous manque, ce qu’il s’empressera de faire si vous lui offrez cette toute petite prière au matin : « Ange de Dieu qui êtes mon gardien et à qui j’ai été confié par la Bonté divine, éclairez-moi, défendez-moi, conduisez-moi et dirigez-moi. » Excellente semaine à toutes et à tous dans l’amour de Dieu.
Solange Strimon