Fête de la Bienheureuse Trinité… et des Pères
Le premier dimanche après la Pentecôte, les chrétiens célèbrent l’unicité de Dieu mais aussi le mystère d’un Dieu amour. Un seul Dieu en trois personnes : Père, Fils et Saint-Esprit. Telle est la formule en laquelle se résume le mystère de ce Dieu à la fois proche et lointain que nous a annoncé par sa vie et son enseignement Jésus, le Fils. Les chrétiens sont baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Quand ils commencent leur prière, ils se marquent du signe de la croix sur le front, le cœur et les épaules en reprenant cette formule divine : c’est la Trinité. S’il y a quelque chose de difficile à comprendre dans la foi chrétienne, c’est bien le mystère d’un seul Dieu en trois personnes et ce n’est pas en quelques paragraphes que nous allons y parvenir, encore moins en percer tous les mystères.
Il est difficile d’exprimer, d’expliquer la Trinité, même de la comprendre, car elle est un Mystère, une notion qui dépasse notre intelligence humaine. Nous n’en aurons toute la révélation que lorsque Jésus le Christ reviendra dans sa gloire. Alors le voile se lèvera, et la communion d’Amour du Père, du Fils, et de l’Esprit-Saint apparaîtra dans tout son jour. Nous pouvons parler du Père, du Fils et du Saint Esprit séparément, la difficulté apparaît lorsque nous devons parler des trois à la fois, et ce au point de ne pas pousser plus loin notre réflexion. Pour nous aider relisons l’Évangile de Jean et ses lettres ou épitres qui ne nous parlent que de la Trinité, qui nous décrivent la relation d’amour existant entre les trois personnes, ainsi ils nous préparent à une compréhension de la Trinité.
C’est Dieu qui nous a révélé ce mystère de son amour par l’envoi de son Fils et du Saint-Esprit. Jésus nous a révélé que Dieu est « Père », en nous montrant d’une façon unique et originale, que Lui-même n’existe que par son Père. Jésus est un seul Dieu avec le Père. Jésus a promis à ses apôtres – les douze hommes qu’Il a choisis et envoyés – le don de l’Esprit Saint. Il sera avec eux et en eux pour les instruire et les conduire « vers la vérité tout entière » (Jean 16, 13). Ainsi, Jésus nous le fait connaître comme une autre personne divine.
Pour tenter de simplifier la définition de la Trinité, nous avons choisi de nous référer au « Petit guide de la foi » de Mgr Vingt-Trois. La Trinité est Une : nous ne croyons pas en trois dieux, mais en un seul Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Chacune des trois personnes est Dieu tout entier. Chacune des trois personnes n’existe qu’en union avec les deux autresdans une parfaite relation d’amour. Ainsi toute l’œuvre de Dieu est l’œuvre commune des trois personnes et toute notre vie de chrétiens est une communion avec chacune des trois personnes. Extraordinaire vérité et application directe de celle-ci.
Ce mystère, incompréhensible et infiniment au-dessus de l’esprit de l’homme, prouve la divinité de notre religion, qui ne peut venir que de Dieu. L’homme ne se serait jamais imaginé qu’il y eût trois Personnes en un seul Dieu, si Dieu lui-même ne le lui avait révélé. Le Père, engendrant son Fils par voie d’entendement en se connaissant et en contemplant sa nature et ses perfections, nous apprend que toutes les lumières de notre esprit doivent être consacrées à connaître et à contempler la nature et les perfections de Dieu. Le Père et le Fils produisant le Saint-Esprit par voie d’amour nous montrent que notre volonté et toutes les puissances de notre âme doivent être consacrées à aimer les perfections divines, ainsi que toute notre religion consiste à connaître et à aimer Dieu. Le Père en communiquant à son Fils toute sa nature et toutes ses perfections nous fait voir combien la bonté est essentielle à Dieu, puisqu’il n’a jamais été un seul instant dans l’éternité sans se donner tout à son Fils.
Ainsi Dieu est infiniment bon, en lui-même à l’égard de son Fils, puisqu’il se communique tout à lui ; et il est aussi infiniment bon hors de lui-même envers nous, puisqu’Il nous donne tout en nous donnant son Fils dans le mystère de l’Incarnation, comme on le verra ci-après. Enfin, l’union essentielle qui est entre les trois personnes de la Trinité, qui, n’ayant qu’une même nature, une même volonté, une même action, ne font qu’un Dieu, nous marque quelle doit être la paix, l’union, la concorde devant régner entre nous,à l’exemple des premiers fidèles qui n’étaient qu’un cœur et qu’une âme. C’est Jésus-Christ lui-même qui nous fait voir cette conséquence en nous apprenant que nous devons être unis de sentiments comme les personnes de la Trinité sont unies par nature : ” afin qu’ils soient un comme nous “.
On doit remercier Dieu de la grâce qu’il nous a faite de nous révéler ce mystère qu’il a caché à tant d’autres ! Et on peut lui dire comme David, pénétré d’une sainte reconnaissance : ” Seigneur, vous n’avez pas agi ainsi à l’égard des autres nations “, et vous ne leur avez pas manifesté comme à moi les mystères de votre religion. On doit croire ce grand mystère d’une foi ferme et inébranlable, puisque c’est Dieu lui-même qui nous l’a révélé, et que toute l’Église, qui est infaillible, l’a toujours cru, le croit, et nous le propose à croire comme le premier et le plus grand mystère de notre foi. On doit souvent faire des actes de foi sur ce mystère. On doit l’adorer avec un profond respect. Nous devons aussi consacrer aux trois personnes de la Trinité les trois facultés de notre âme, l’entendement, la mémoire et la volonté, qui sont en quelque sorte l’image de ce mystère. Nous devons avoir un grand soin d’apprendre ce mystère à tous ceux qui l’ignorent, et surtout aux enfants, et à toutes les personnes qui peuvent être touchées par cette révélation.
Cette communion du Père, du Fils et du Saint-Esprit, s’aimant d’un amour si intense, si total, qu’ils ne font qu’un, n’est pas, pour les chrétiens, un supplément facultatif venant compliquer la foi au Dieu unique. Il est vital pour notre vie d’hommes, et pour la vie entre les hommes, de découvrir que “Personne n’est quelqu’un tout seul, pas même Dieu”. Les trois personnes sont parfaitement égales. Selon un brillant théologien, six conséquences de cette égalité fondamentale entre les trois personnes de la Sainte Trinité : toute personne est faite pour vivre pour l’autre et de l’autre ; cette profonde égalité nous dit ce qu’est l’unité ; de cette parfaite égalité et de cette unité jaillit la fécondité ; cette fécondité est absolument gratuite ; enfin cette égalité parfaite dans le mystère de la sainte Trinité nous révèle ce qu’est l’Amour où nul ne jalouse l’autre.
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Bien loin de cette triple unité parfaite, quelques lignes sur la fête des pères qui tombe le même jour. La célébration de la fête des pères peut nous sembler assez récente, mais son origine remonte à beaucoup plus loin. Les pères étaient fêtés dès le Moyen Age, le 19 mars, en liaison avec Saint-Joseph, le père de Jésus-Christ. Il faudra attendre jusqu’au début du 20ème siècle pour que cette fête devienne laïque, grâce à une jeune américaine, Sonora Smart-Dodd suggéra de souligner la paternité tout autant que la maternité, rendant hommage à son père, qui l’avait élevée seul. En 1924, le président des États-Unis Calvin Coolidge fut d’accord avec l’idée d’une journée particulière de l’année pour fêter les pères, mais ce n’est, en fait, qu’en 1966 que le « Father’s Day » (fête des pères) deviendra officiel sous la présidence de Lyndon B. Johnson. La date de la fête des pères en Amérique est celle du troisième dimanche de juin. La date de la fête des pères fut officialisée en France en 1952, grâce à une promotion lancée par un fabricant de briquets. A cette époque, comme les hommes fumaient encore beaucoup, la compagnie Flaminaire a eu l’idée de proposer une occasion où l’on pourrait offrir un briquet à un père. La date choisie pour la fête des pères fut celle du troisième dimanche de juin et cette tradition se poursuit encore aujourd’hui. La date diffère selon les pays.
Excellente semaine à toutes et à tous. Ce dimanche s’annonce comme riche de grâces si l’on y réfléchit un peu, et source d’amour, de communication, de dialogue avec le Père du ciel, Son Fils et le Saint-Esprit. On peut demander à l’Un ou aux Trois quelque soutien en ces temps où tant de chrétiens sont exécutés, martyrisés, dans le monde entier, tant de désespérés en quête d’un toit ou d’un travail, tant de pauvres exploités pour satisfaire les besoins du Veau d’Or.
Solange Strimon
NB : nous vous informons que la prochaine chronique dominicale de Solange Strimon sera consacrée au sujet suivant : « Le Saint Sacrement – Corps et Sang du Christ »
Pour info : les informations données ont été récoltées sur des sites catholiques et en travaillant sur quelques ouvrages de qualité – désolée de ne pouvoir faire plus pour la compréhension d’un sujet, particulièrement complexe pour des laïcs, dont je fais bien entendu partie.